Allons.               

Village landais du Lot et Garonne.

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Eglise Saint-Christophe d'Allons.

Titres.

Sous l’ancien régime, la paroisse d’Allons avec son annexe Gouts d’Allons était une cure du diocèse de Condom, archiprêtré de Cayran, à la nomination de l’Evêque. 

Les Constitutionnels de 1792, conservèrent à Allons son titre de cure et lui donnèrent l’église de Gouts comme oratoire et celle de Lubans comme succursale.

Lubans ne figure pas sur les anciens pouillés. 

C’était à n’en pas douter, une cure comme Allons du même diocèse et du même archiprêtré, à la nomination de l’Evêque. Unie à Allons comme succursale par les Constitutionnels de 1792, cette église fut érigée à l’organisation (1803), succursale du canton d’Houeillès, puis supprimé en 1808. Rattachée d’abord à Pindères puis à Allons, elle subsiste de nos jours encore comme annexe sous titre légal de cette dernière paroisse. L’église d’Allons fut érigée à l’organisation (1803) en succursale du canton d’Houeillès. Celle de Gouts d’abord supprimée à l’organisation (1803) a été érigée en annexe par décret du 17 avril 1806.

Toponymie.

Cartulaire d’Agen (XIIIe siècle). Bulles A. D. et F .L. Decima sancti Christofori d’Alon. Compte de 1326 : capella de Gez et de Lan (?) Archives hist. de la Gironde T. V an. 1274 : sanctus Johannes de Cotz

Saints Patrons.

Celui d’Allons est Saint-Christophe, martyr (25 juillet). Sur ce Saint voir art. à Saint-Christophe. 

Celui de Gouts, Saint-Jean avant la Révolution est aujourd’hui Saint-Clair, évêque et martyr (1er juin). 

Lubans est sous le patronage de la Sainte Vierge. On trouve aussi comme patrons de cette église Saint-Léon et Saint-Blaise.

Église d’Allons.

M. THOLIN a consacré à cette église la note inédite suivante : 

« Elle a été reconstruite en 1647 par François de LAVESSIÈRE, ainsi que l’indique l’inscription d’une pierre tombale qui se voit au centre du dallage. Cet édifice est dépourvu d’intérêt. La nef non voûtée se termine par un chevet à trois pans. » 

Un parti de protestants, conduit par MONTALMAT, avait détruit l’ancienne église en 1568. 

« Comme ces religionnaires, écrit SAMAZEUILH, arrivaient du Béarn, l’église Saint-Christophe d’Allons subit leur première fureur; ils la démolirent après l’avoir outragée. 

De meilleurs temps étant survenus pour les catholiques, le seigneur de Capchicot releva cette église et y obtint ou la concession ou la confirmation du titre de sépulture et de banc joignant le balustre du maître autel du côté de l’épître. 

Mais ce privilège lui fut contesté par André de SAUGRESSE, seigneur de Cugnos et d’Allons, de qui le gendre, nommé par Trajan de PIIS, poussa cette contestation jusqu’au meurtre, car dans le mois d’avril 1646, Jacques de LAVAISSIÈRE, seigneur de Capchicot, François de LAVAISSIÈRE, son fils, conseiller du Roi au siège présidial de Guienne, et les nommés LAFORET et SAUSSET, leurs valets, tombèrent sous les coups de Trajan de PIIS et de ses complices, partie dans le cimetière et partie dans l’église.

L’Evêque de Condom jeta l’interdit sur le théâtre de ce crime. Il fut défendu d’y célébrer le service divin ; on cessa d’y ensevelir les morts. Quant aux auteurs de ce crime… ils furent tous frappés d’une condamnation capitale, dont l’exécution devait se faire à Casteljaloux. 

Mais cet arrêt, à la date du 28 juin 647, était par contumace, aucun huissier n’ayant osé les appréhender… Postérieurement à leur condamnation, Trajan de PIIS et ses amis se retranchèrent dans le château d’Allons, où l’on assure… qu’ils soutinrent son siège contre les soldats qu’à la poursuite de la dame de CASTAING, veuve de LAVAISSIÈRE, on envoya pour les prendre. 

Aussi retrouve-t-on, durant les guerres de la Fronde, Trajan de PIIS combattant dans l’armée de CONDÉ, d’où la conviction pour nous, qu’il dit, ainsi que ses complices obtenir sa grâce ou la réformation de l’arrêt du 28 juin 1647 .» 

(Monographie de la ville de Casteljaloux, p. 165. Voir du même : Histoire de l’Agenais, du Condomois et du Bazadais, T. II, p. 389 et Dictionnaire, p. 23).

Démographie.

En 1863 : 757 âmes. En 1876, 850 âmes, 60 hommes et 160 femmes font leurs Pâques. En 1880, 816 âmes, 150 hommes et 150 femmes font leurs Pâques. L’Ordo de 1917 donne 865 âmes.

 

Topographie.

Cette paroisse, dont le diamètre atteint 15 km, est la plus vaste du diocèse. 

Son territoire d’une superficie de 7.613 hectares se confond avec celui de la commune du même nom.

Malheureusement le sol est marécageux et le climat meurtrier, le froid y est très vif le matin et le soir même en été ; les exhalaisons du matin sont particulièrement malsaines. 

Les principaux lieux sont : Lubans (annexe) à 6.500 mètres d’Allons, Gouts (annexe) à 4.000 mètres, Pellebusoq à 5.200 mètres.

A 7 km de Houeillès, à 36 km de Nérac, à 39 km d’Agen.

Note d’archéologie. 

« Trois manoirs du XVIe siècle, Capchicot, rendez-vous de chasse d’Henri IV, est composé d’un seul corps de logis rectangulaire, flanqué de deux tourelles ; l’une au centre d’une façade, l’autre sous un angle.

Le château d’Allons est flanqué de trois petites tourelles sur les angles. Ces deux manoirs ont des fenêtres divisées par des meneaux en croix et quelques échauguettes. 

La Tour Neuve, remarquable par son troisième étage en porte à faux, construit en bois à la façon des hourds »

« Non loin de la Tour Neuve, au lieu dit Pellebusoc (et non Peterbusoc, comme l’a écrit Cassini) sur les confins des communes d’Allons (Lot-et-Garonne) et de Lubbon (Landes), se tient le 16 juillet de chaque année, une foire où accourent les habitants de toutes les contrées environnantes et même de pays plus lointains. 

Privés de maisons et d’ombrages, c’est sur une lande rase que piétons, cavaliers, chevaux et bestiaux viennent s’entasser sous un ciel d’airain. »

  (G.THOLIN, note inédite).Sur Capchicot voir VILLENEUVE BARGEMONT. Notice sur Nérac, SAMAZEUILH, Dictionnaire, p. 69 ; la Guirlande des Marguerites, p. 112 et 113. Sur la Tour Neuve, voir SAMAZEUILH, Dictionnaire, p. 671 ; DUCOURNEAU, Guyenne, T. III, 4e partie, p. 175. Pl. de la Tour Neuve. BERGUES-LAGARDE, vue de la Tour Neuve dans Mosaïques.
 (SAMAZEUILH, Dictionnaire, p. 24).

Temporel.

Il est fait plusieurs mentions de la dîme d’Allons dans le Cartulaire d’Agen. 

Bulle A D : Dominus Ramundus Bernardi de Gelhas, miles et domina Seguina de Jautans, vexor dicti militis ac Bernardus Raymondi de Gelhas, domicellus… 

Selon toute probabilité, le curé était seul décimateur dans cette paroisse. Il jouissait en outre d’un presbytère avec pactus et jardin d’un journal et pré d’un quart de journal. Le tout d’une valeur locative de 170 livres fut vendu pendant la Révolution 3.180 livres, prix de l’estimation. 

Église de Lubans. 

A Lubans où le curé était aussi sans doute seul décimateur, le presbytère avec jardin et pré en dépendants fut également vendu 2.460 livres. 

Sous le régime concordataire, il y avait aussi un presbytère isolé, distant de plus de 100 mètres des maisons du bourg et placé au milieu des pins qui l’entouraient de tous côtés. 

Le 20 mai 1882, l’archiprêtre M. AUREILLE écrivait dans un rapport à l’évêché : 

« La paroisse d’Allons, avec ses annexes, fournit annuellement à ses prêtres une coussure de 40 à 50 hectolitres de seigle et de millade qu’ils vendent en moyenne 14 francs l’hecto ; ce qui représente l’indemnité du double service et du casuel. 

Bon an mal an, le traitement du curé d’Allons s’élève à 2.500 francs. 

Un cheval est nécessaire. Le curé a un pré qui donne de 20 à 25 quintaux de foin. » 

Il y avait en 1880 une fondation de 30 francs dont 20 était pour le curé à la charge d’une messe pour les morts. Revenu de la fabrique. 

En 1863, de 60 à 70 francs ; en 1868, de 90 à 100 francs ; en 1875, 300 francs ; en 1880, 200 francs. 757 âmes. En 1876, 850 âmes, 60 hommes et 160 femmes font leurs Pâques. En 1880, 816 âmes, 150 hommes et 150 femmes font leurs Pâques. 

L’Ordo de 1917 donne 865 âmes.

Spirituel.

Sous l’ancien régime la paroisse d’Allons avait droit au service curial ordinaire. 

Il devait y avoir un vicaire pour desservir l’annexe Gouts au moins à la quinzaine. 

La paroisse de Lubans comme cure avait le même droit que celle d’Allons. 

Depuis le Concordat, seule l’église d’Allons a droit au service curial. Les deux autres ont été desservies d’une façon très intermittente. Le culte y est toujours fait le jour de la fête patronale et pour les sépultures des habitants de la section. La fête de l’Adoration se célèbre le 30 octobre. Il y a aujourd’hui deux écoles laïques. 

Titulaires depuis le Concordat.

1° Jean ALIGÉ, nommé à l’organisation (1803) est aussitôt transféré à Samazan (voir art. à Samazan).

2° Guillaume BRUZAC, né le 3 décembre 1752. Il était vicaire à Villeréal au moment de la Révolution. Il prêta le serment, fut élu curé de Parranquet le 23 septembre 1791, puis de Cancon le 30 septembre 1792, abdiqua à la Terreur, se maria, eut un enfant, fut rétabli dans les fonctions sacerdotales le 3 septembre 1803, nommé à Allons le 10 fructidor (28 août 1804), transféré à Pindères le 9 janvier 1808 où il mourut le 24 mars 1830. 

Nota. A l’organisation (1803) Guillaume COUDERC, ancien titulaire, fut nommé à la succursale de Lubans, mais il resta dans le diocèse de Bordeaux où il s’était retiré. On a vu que cette succursale fut supprimée en 1808.

3° Gratien CLOUET, né le 20 mars 1751, nommé à Sauméjan le 16 mai 1807, transféré à Allons le 9 janvier 1808 et à Durance le 8 août 1815.

4° Jean FABRE, né le 3 novembre 1763. Il était vicaire de Clairac au moment de la Révolution, il prêta serment, se maria, eut trois enfants. Rétabli dans les fonctions sacerdotales, il fut nommé à Allons après le départ de M. CLOUET.

5° Martin ESTÉNAVE, né le 8 décembre 1793, nommé à Allons le 1er février 1821.

6° Martin MANUEL, né le 31 décembre 1776, fut nommé à Allons le 1er juillet 1824 et cessa le service le 15 avril 1829.

7° Jean GOUTOULI, né le 3 février 1800, nommé à Allons le 1er mai 1829.

8° Jean BINOT, né le 21 octobre 1804, nommé à Allons le 1er janvier 1835, transféré à Poussignac (voir art. à Poussignac).

9° Bernard DUCOS, né le 15 février 1803, nommé à Allons le 11 juillet 1839, transféré à Bouchet au mois de mars 1861 (voir art. à Bouchet).

10° François COMBECAVE, né le 28 août 1801, nommé à Allons le 9 mai 1861, titulaire d’Ambrus le 11 décembre 1871 (voir art. à Saint-Maurin).11° Pierre Jean Basile LACROIX, né le 28 janvier 1817, nommé à Allons le 16 octobre 1871, transféré à Anzex le 1er octobre 1873 (voir art. à Anzex).

12° Jean LABÉ, né le 25 janvier 1833, nommé à Allons le 1er octobre 1873, transféré à Gaujac le 22 janvier 1877 (voir art. à Savignac-de-Duras).

13° Achille Joseph Laurent Étienne RIGAL, né à Lauzerte (Montauban) le 30 août 1849, prêtre à Nîmes le 7 juin 1873, professeur à Saint-Caprais en 1874, recteur d’Allons le 22 janvier 1877, de Magnac (Penne-d’Agenais) le 2 février 1878, de Perricard le 1er octobre 1880, de Monbran le 15 décembre 1889, de Saint-Pierre-de-Clairac le 15 août 1890, de Sainte-Radegonde (Aiguillon) le 1er février 1892, rentré à Montauban en 1895.

14° Philippe LABORIE, né le 27 septembre 1844, nommé à Allons le 3 novembre 1881, transféré à Pindères le 15 juillet 1882 (voir art. à Saint-Géraud).

15° Guillaume MASSON, né à Saint-Just le 8 juin 1851, prêtre le 10 juin 1876, vicaire à Lavardac en 1876, à Nérac le 28 novembre 1876, recteur d’Allons le 16 mars 1876, de Gaujac d’Allons le 18 juillet 1882, de Sainte-Maure en 1885, de Bourbon le 15 avril 1887.

16° Arnaud DAUZON, né le 2 septembre 1845, nommé à Allons en 1885, transféré à Frégimont le 1er octobre 1891 (voir art. Poussignac).

17° Jean Alexis DULONG (à l’état civil Eugène), né à Durance le 26 mars 1863, prêtre le 23 mai 1891, recteur de Sauméjan le 1er juin 1891, d’Allons le 1er juillet 1892.

Texte du chanoine DURENGUES. 18 J 36 à 42. Archives départementales de Lot-et-Garonne.

Sources : http://www.premiumwanadoo.com/genealogie-chgh47/Eglises/Eglises/Eglises_Allons.html
Réalisée le 21 novembre 2010  André Cochet
Mise sur le Web : novembre 2010

Christian Flages