Visages
de

Barsac.

Tome I.

Page 116.

 

 

Les sources.

 

 

Le territoire de la commune de Barsac comprend en son centre une vaste croupe calcaire de plus de mille hectares, de faible relief inclinée vers la Garonne, s'abaissant par gradins successifs de la cote 18 au Sud, à la Croix de Saint-Robert, aux cotes 10,5 à Simon et 10 à Leyre, pour se relever à 12 mètres à l'Eglise.

 

Tout autour de ce fer à cheval, bien marqué sur son pourtour par une falaise de quelques mètres, se trouvent les dépressions du Ciron à l'Est, de la Garonne au Nord et du Ruisseau de Saint-Cricq à l'Ouest.

 

Les sources forment au pied de cette falaise, sur le pourtour du fer à cheval, une ligne courbe, ouverte vers le Sud, et délimitant les terrains nobles ayant seuls droit, d'après le Décret du 11/9/36, aux appellations contrôlées Barsac et Sauternes, à l'exclusion des terres de Palus situées dans les dépressions humides où émergent quelques îlots plantés en vignes dont les vins blancs ont droit à l'appellation Bordeaux.

 

Ainsi s'inscrivaient sur le sol, les terres à vin blanc d'une part, et, d'autre part, les terres à blé, les prairies, oseraies et saulaies. 

 

Mais les hommes, dans leur ambition et leur esprit de lucre, ne respectent pas les frontières naturelles; ils veulent en créer d'artificielles pour étendre leur espace vital, ce qui ne manque pas de soulever des conflits et des procès.

 

Faisons le tour des sources en commençant à l'Est :

 

Source de Pernaud, captée pour le service du Moulin;

 

Source de la Rouille, où on lave l'hiver;

 

Source des Moines, ombragée de vieux ormeaux, qui s'écoule dans un vivier;

 

Source du Couladan, dont une partie des eaux est drainée vers la Garonne;

 

Source de Castera, avec lavoir et baignoire aux chevaux;

 

Sources des Plantes, de l'Or; celle de Saint-Cricq avec lavoir et cressonnière;

 

Source de la Hontette (petite source) dans un petit bois, des plus pittoresques.

 

Ces sources sont d'un débit très variable et peu abondantes; elles rendraient plus de services si elles étaient mieux entretenues.

 

Pour nous, elles sont une frontière naturelle, que Bacchus n'aurait jamais dû franchir pour aller taquiner les naïades de nos sources et de nos ruisseaux.

 

Il y a des harmonies qui ne doivent jamais être troublées sous peine de s'exposer à la colère des Dieux; la tranquillité des sources est une de ces harmonies là.

 

 

 

 

Réalisée le12 avril  2004  André Cochet
Mise ur le Web le   avril  2004

Christian Flages