Visages
de

Barsac.

Tome  II.

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Tout Barsac chante.

 

Quelques extraits de la Revue locale, représentée les 6 et 28 octobre 1945.

Prologue.

Le Compère          M. R. AZEMAR.
La Commère
        
Mme J. BRAVO.
Le Pochard
           M.
A. DELOUBES.

 

LE COMPÈRE

(Air : Le pendu.)

A la demande générale,
Cher public, nous t'offrons ce soir
Un spectacle que rien n'égale
C'est une revu' du terroir,
Si quelque refrain t'égratigne,
Son objet n'a rien d'agressif,
Car il est placé sous le signe                (bis)
Du Barsacais compréhensif.

 

LA COMMÈRE

Barsacais, mon compatriote 
Sevré, avec du jus divin, 
En débutant par le raisin, 
Je crois demeurer dans la note.

(Air : C'est si gentil d'avoir vingt ans.)

Doux raisin, si mignon, 
Sémillon, sauvignoii, 
Toi aussi, muscadelle, 
Fruit doré, succulent, 
Qui fera l'excellent 
Vin, gloire universelle.
 
Los aux savants viticulteurs !
De Bacchus, sans être prêtresse, 
J'adore tous les créateurs 
De la liqueur enchanteresse.

 

LA COMMÈRE

(Air : Quand il a travaillé.)

 

Quand il a vendangé 
Pendant deux mois entiers, 
Le vigneron ravi 
D'voir ses tonneaux remplis 
Quand il a vendangé, 
Offre à ses ouvriers 
Le classique festin 
Pour célébrer la gloir' du vin.
Ce repas, que l'on nomme en gascon « acabailles »,
Reste un rite charmant qu'il me sied d'applaudir.

Oubliant les soucis nombreux qui nous assaillent.
Traduisons-en le souvenir !

 

(Air : Frou-Frou.)

 

Glou-glou, Glou-glou !  Chanson de la bouteille !

Glou-glou, Glou-glou !  Musique sans pareille !

Glou-glou, Glou-glou !   Hymne qui m'ensoleille

Combien m'est doux

Ton céleste glou-glou.

 

UN POCHARD (survenant)

                      (Air : Si petite.)

Quand j'te vois, dans mes bras, si petite,
Si petite auprès de moi,
Je voudrais que tu grandisses vite
Et que tu prennes du poids.
Quand j'te vois, dans mes bras, si réduite,
Je demeur' glacé d'effroi ;
Je n'pourrai jamais prendre de cuite
Si ton volum' n'augment' pas
 
 

LA COMMÈRE

 

Mais ces lyriques doléances 
Ne sauraient nous faire oublier 
Le culte qu'on a su garder 
Pour le berceau de son enfance.
 
 
 
LE COMPÈRE

(Air : Quand on parle un peu de Paris !)

 

Quand on parle un peu de Barsac ;
Dès que j'viens d'perdre son contact,
J'ai la nostalgie
D'ma contré' chérie,
Et j'sens là quelqu'chos' qui m'fait tic-tac !
Quand on parle un peu de Barsac.
Au Pôl' Nord, sur le Potomac.
Chez la quincaillière,
Ou la douairière
Que ce soit en rocking-chair ou en hamac,
Quand on parle un peu de Barsac !
   

LA COMMÈRE

Ce doux sentiment vous honore,
Mon cher compère, mais voici
Notre pochard si réussi 
Dans un nouveau couplet sonore

 

LE POCHARD

                (Air : La Java.)

Qu'est-c' qui dégot' le black-rot et mêm' le mildiou,
La cochyllis, l'eudémis, les microb's itou 
C'est, sans fla-fla, le doryphora, 
Pir' que les totos,
Qui bouff' les pois, les rutabagas 
Et les haricots;
Lui qui dégot' le black-rot et l'phylloxéra,
La gal', la teign', la cuscute et le choléra; 
Il tond tout ras nos pauvres pata-
T's et nous làiss' la peau.
On gard' tout'fois, en fait de rata, 
Les feuilles d'impôts !
 

LA COMMÈRE

Laissons ce poivrot alarmiste,
Gémir sur le malheur des temps
Et concluons, plus optimiste,
Par un refrain réconfortant

(Air : Le printemps chante.)

 

Tout Barsac chante
A l'unisson
L'étincelante
Et gai' chanson
Purotin ou femme élégante,
Rustre ou savant, fille ou garçon,
Fredonne, d'une voix charmante
Tout Barsac chante !
 

 

 

 

Réalisée le13 avril  2004  André Cochet
Mise ur le Web le   avril  2004

Christian Flages