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La GARONNE
 
et ses
 
AFFLUENTS DE LA RIVE GAUCHE
par

André REBSOMEN 

FERET et fils éditeurs
 
9 rue de GRASSI
 
BORDEAUX
1913

Collection privée

Passage concernant:

BERNOS

BEAULAC

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En descendant le coteau vers le sud, la pente devient de plus en plus accentuée et bientôt nous entrons dans Beaulac.

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Reposons-nous quelques instants en cet agréable lieu et accoudons-nous sur le parapet du pont de pierre dont l'arche élégante fait passer au-dessus du Ciron la grande route nationale pavée qui va de Paris à Madrid. Non loin de nous voici des bouviers qui guident leur attelage : cette paire de boeufs couverte d’un drap blanc traîne une charge encore plus pesante que sur les chemins ordinaires, grâce aux ressauts des pavés. 

Au-dessous de nous, dans un ravin étroit, tout embroussaillé d'arbres et de branches, les eaux jaunâtres de la rivière décrivent une courbe pleine de grâce et de charme. Un bruit sourd et régulier nous rappelle la fonderie à laquelle le Ciron donne la vie et le mouvement.

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Ses hauts-fourneaux et ses feux d'affinerie demeurent dans cette région des landes, les derniers restes d'une industrie jadis florissante qui exploitait le minerai de fer hydraté de l'alios ou des sables siliceux du pays et qui recourt aujourd'hui aux minerais d’Espagne. M. E. Darquey dirige actuellement cet établissement métallurgique.

Dans le bourg, un ormeau séculaire ombrage encore une hôtellerie, ou « hospitalet », où les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle, au cours de leur longue route, trouvaient asile de jour ou de nuit. Une vieille porte cloutée et un escalier de pierre à l'intérieur caractérisent cette demeure. 

Dès 1262, Amanieu VI d'Albret laissait 200 sous à l'hôpital de Beaulac et en 1594, le pape Clément VIII donnait le prieuré, la commanderie, l'hôpital et le moulin de Beaulac aux Feuillants de Bordeaux qui les cédaient ensuite, en 1603, aux hospitaliers de Saint Antoine, que Pontdaurat nous a déjà fait connaître.

Le moulin de Chaulet, au cadre si pittoresque, une fois franchi, nous pouvons monter par un chemin boisé qui nous conduira à un gracieux vallon, dominé par l'église de Bernos. Cette église conserve sur un de ses piliers une inscription en lettres gothiques fixant à l'an 1523 la date de sa construction et le nom de son fondateur, Amédée de Cazeneuve. Devant l'église, une petite halle abrite un perron à triple escalier, peut-être ancien perron seigneurial.

Nous pouvons rappeler ici que Bernos fut le siège d'un archîprêtré d'où dépendait, entre autres, les paroisses de Bazas, y compris sa cathédrale, et qu'en 1789, le seigneur de Bernos était Jacques Justin de Chillaud.

Poursuivant vers l'ouest, nous ne tardons pas à apercevoir la masse du château de Libet du XVIe siècle, qui appartint jadis à la famille de Lescale, et qu'occupe aujourd'hui M. Cazenave. Près de la route, une vieille croix ombragée d'un ormeau servait jadis de limite aux deux paroisses de Bernos et de Thaleyson, cette dernière aujourd'hui disparue, est rappelée par une métairie de ce nom qui fut l'ancien presbytère.

Du sommet du coteau de Labarie où nous nous sommes arrêtés, près de la vieille croix, une vue magnifique se déroule sous nos yeux. Des prairies verdoyantes closes de haies et de barrières en bois s'animent de bestiaux aux formes superbes, tandis que des pins francs lèvent leur panache vers le ciel. 

Comme un immense tapis qui se perd dans l'horizon, les milliers de pins de la lande forment une masse compacte dominée par la ligne régulière des peupliers de la route d’Espagne qui mène au blanc clocher de Captieux.

Quittant ce lieu plein d'attraits, nous descendons vers le Ciron qui se cache dans les arbres, et nous allons chercher à suivre ses bords. C'est chose difficile, ses rives sont presque à pic, dominant le cours d'eau de près de vingt mètres de hauteur et un voile épais de verdure dérobe aux yeux la rivière dont on entend à peine le léger bruissement.

Cette végétation est surtout formée de taillis de chêne, de massifs de pins et même de hêtres vigoureux.

Soudain une éclaircie se produit et nous voici devant l'embouchure de la Gouaneyre, 

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Réalisée le 10  janvier  2002  André Cochet
Mise sur le Web    janvier 2002

Christian Flages

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