Histoire   

 

Mémoire de Bommes, livre 1

 

Article Sud-Ouest 02/02/98 

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  les hospitaliers de Saint Antoine.

 

Le feu de Saint Antoine ou "ignis sacer" a été largement subi par les populations du Sud-Ouest, à travers les temps anciens. On l'y trouve déjà en 945, mais il éclate avec plus de virulence lorsqu'il envahit de nouveau l'Aquitaine de 1338 à 1342.

 Un peu atténué en 1343, le feu semble être sur son déclin, mais à la fin de l'année viennent des froids assez exceptionnels. Le livre des coutumes dit que, la mer a gelé sur les côtes de Gascogne! L'été qui suit en 1344 est pluvieux et humide et les récoltes très déficitaires, ce qui après tant de mauvaises années eut pour conséquence la disette et une épidémie de feu de Saint Antoine assez désastreuse.

Les hospitaliers de Saint Antoine qui depuis plusieurs siècles faisaient office de médecins bénévoles à travers toute l'Europe (on peut recenser 1300 établissements de cette fraternité dès l'an 1300) eurent du pain sur la planche d'autant qu'à cette époque le diagnostic ne différenciait pas le feu de Saint Antoine de la peste noire qui sévissait allégrement.  

Il faut dire que les premiers symptômes sont assez semblables: même chaleur interne, même délire, même tumeurs grangreneuses ou bubons charbonneux.

Dans la mesure où les hospitaliers se chargeaient des maladies contagieuses, tous les contagieux leur furent confiés. Ils assuraient les soins aux malades grâce au « Saint Vinage », baumes, plantes et entretenaient à vie les anciens malades qui, souvent infirmes, ne pouvaient retourner vivre dans la société.

Ainsi ces communautés laïques au début puis religieuses par la suite s'étendaient sur de vastes territoires et vivaient en autarcie, en exploitant champs, vignes, moulins, etc.

 

Vin spécial

 

A Bommes un très important site ANTONIN existait dès 1310/1315. C'est l'hôpital de Bigartz qui s'appelle aujourd'hui la Chapelle Saint Aubin et qui accueillait aussi les pèlerins sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.

Cet hôpital dépendait de la commanderie principale d'AUBETERRE en Charente.

L'implantation même, le terroir sur lequel étaient établies ces maisons de vignes, chères aux Antonins, était un gage certain de grande qualité. Le désir de perfection dans l'élaboration du vin était l'une des vocations de l'ordre Antonin d'une part, puisque les revenus consistaient en vignes et, d'autre part, parce que les hospitaliers avaient leur vin spécial, qui garde encore son mystère, ce vin béni qui était alors le « saint vinage », vin médecin qui a fait leur renommée.  

Ainsi à Bommes, sont-ils très certainement les précurseurs de la constitution du vignoble de qualité que nous connaissons aujourd'hui.

Les annexes de la chapelle Saint-Antoine étaient très nombreuses et il est même probable que de l'hôpital dépendaient plusieurs chapelles et moulins dans les alentours.  

La chapelle a cessé d'être hôpital (pèlerins et habitants) pour de venir prieuré du séminaire de Bordeaux puis propriété des feuillants dès 1584. Tous les biens de la commanderie de Saint-Antoine de Bordeaux furent  repris par les moines feuillants au cours d'un long et interminable procès qui dura plus de deux siècles.

Que reste-t-il des Antonins à Bommes ?

La voûte de la chapelle, et, en quelques endroits des pierres taillées selon le « tau », signe des ANTONINS en forme de T que tous frères, malades, clercs et même serviteurs portaient en bleu sur leur vêtement.

Mais rien dans notre mémoire à la gloire de ces premiers bénévoles qui furent les précurseurs des associations humanitaires actuelles et qui eurent à l'échelon européen un rayonnement tel qu'ils n'auraient jamais du sombrer dans, l'oubli.

 

Mémoire de Bommes. Livre 1

Article Sud-Ouest 02/02/98

Réalisée le 14 mars 2002  André Cochet
Mise ur le Web le  mars 2002

Christian Flages

Mise à jour le

                 

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