Mémoire de Bommes Livre 4

 Coupure de journal inconnu et sans date.

 Après 1948 ?

 

 

Au Pays des grands vins blancs.

 

Château SUDUIRAUT.

 

Nous sommes arrivés au château Suduiraut par une grande allée qui traverse les vignes. Une vaste propriété de 110  hectares, dont les « réges » défilent comme des colonnes de soldats alignés pour la parade, s'étend de droite à gauche.

 

Nous stoppons devant la grille du château, à notre droite, un magnifique vivier, à notre gauche, une réception de tulipes, en grands massifs rouges.

 

Splendide château qui nous reçoit en ouvrant ses ailes de bâtiments comme deux grands bras. Une aimable Jeune fille nous conduit au maître de chai M. Roger Cazenave, le régisseur, M. Fontaine étant absent.

 

Celui-ci nous conduit aux chais nous faisant traverser une magnifique serre garnie de géraniums. Nous sommes dans le parc, le fameux parc du château Suduiraut, parc dessiné par Le Nôtre, allées bien, entretenues, massifs géométriques, soigneusement arrosés. et dans le fond un rideau sombre de grands arbres, à travers lequel on aperçoit un tennis.

 

Le dos du château. véritable façade de l'édifice nous montre ses lignes sobres, chef-d'oeuvre du dix huitième.

 

Nous pénétrons dans les chais, chais immenses, bien rangés dont le nombre imposant de barriques nous impressionne. 

 

M. Cazenave, courtois et souriant nous explique que le château Suduiraut appartient à M. Foncarni et que celui-ci n'a pas vendu de vin depuis cinq ans.  

 

Une récolte effrayante en chai, puisque la production annuelle est de 250 barriques, soit 1.250 barriques alignées dans l'immense cave du château 270.000 titres de vin.

 

Pour M. Cazenave, ses meilleures années. sont les 42, 43, 45, 47, et effectivement, le 47 que nous avons dégusté, est un grand vin.

 

 A l'époque des vendanges, ils emploient un personnel de cinquante personnes, c'est que 110 hectares de vignobles, font une surface qui place en tête le château pour Sauternes. Il est cependant à remarquer que toute cette étendue n'est pas plantée en vignes

  

A la question " Votre vin de Sauternes idéal ?" le maître de chai nous répond: "14,5 d'alcool et 5 de sucre, chiffre qui doit faire un vin parfait à son avis. "

 

Son meilleur souvenir ?  M. CAZENAVE " J'en ai des tas et je ne sais lequel choisir et comme nous lui montrions celui de M. Patachon du château Peyraguey, il nous a répondu "lci. ce n'est pas sous l'escalier de la chapelle mais contre une de mes barriques !"

 

M. CAZENAVE installe son béret crânement sur la tête. car il a vu notre caricaturiste entrain de le croquer , « Faites~moi une cigarette aux lèvres, j'en ai toujours une, comme Herriot sa pipe.

 

Nous regagnons la voiture en repassant par la serre aux géraniums, où il ajoute " Un souvenir ? Des Américains qui venus visiter l'année dernière nous ont apporté un pot de fleurs: des géraniums roses."

 

Suduiraut lui aussi a son livre d'or, mais lorsque nous y sommes passés, il venait d'être changé, le précédent étant complet.

 

Nous avons quitté le château si accueillant avec ses grands chais et M Cazenave, c'était le dernier de notre itinéraire et tous les occupants de la voiture étaient vraiment gais.

 

Monique DARR0S et Alain BOURDIER.

  

 

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Historique du Château COUTET.

Mémoire de BOMMES livre 1

 Manuscrit sans date, auteur inconnu.

 

 

Le Château Coutet est une vieille demeure médiévale fortifiée au XIIIe siècle; la tour carrée date de cette époque : il se pourrait que les tours rondes portant meurtrières et archères fussent du XIe ou XIIe, car à cette époque sous le règne des Ducs d'Aquitaine de nombreuses paroisses leur appartenant reçurent l'autorisation de se fortifier contre les bandes de pillards et voleurs, mais aussi de l'ambition de leurs pairs féodaux.

 

 Au cours de la Guerre de Cent Ans, cette vallée du Ciron, zone viticole, parait s'opposer aux partisans du Roi de France établis déjà en pays Bazadais, parfois jusque au portes de Langon.

 

Cette époque florissante pour la viticulture, sous la juridiction Anglaise, aide mieux a comprendre l'intérêt de ce choix: Bordeaux est alors la Venise du Sud Ouest de l'Europe et le premier Jurat a l'autorité d'un Doge.

 

Cependant vers la fin de la Guerre de Cent Ans, Charles VII reconquiers définitivement la Guyenne, qui passe aux biens de la Couronne de France. Un peu plus tard cette conquête devenant de plus en plus difficile à gérer par l'entremise de Prévôts où Surintendants, le Roi le France trouvera plus facile de la mieux annexer en donnant des terres et des privilèges nobiliaires, qui seront probablement l'origine de nos grands crûs actuels.

 

Le Château Coutet appartenait avant la Révolutiun à la famille de Filhot propriétaire du Château Filhot à Sauternes, et tous membres, voire Président du Parlement à Bordeaux, comme le fut Gabriel Barthélemy Romain de Filhot.

 

Ce dernier fut condamné par le Tribunal Révolutionnaire et décapité en 1794.

 

De son mariage avec Geneviève d'Article, il n'avait eu que des filles l'une de ses filles héritière de Coutet et Filhot, épouse en 1827 Marie Antoine Amédée Marquis de Lur Saluces, Chambellan de l'Empereur dont la mère Joséphine de Sauvage, dame d'Yquem et de Podensac avait su pendant la Révolution sauvegarder et sa vie et ses biens.

 

On prétend que c'est la famille de Sauvage d'Yquem qui aurait commencé à adapter la pourriture Noble au vignoble Sauternais, telle qu'elle était déjà en usage en Europe centrale (Tokay).

 

Vers les années 1930 au moment de la récession économique, les Lur Saluces vendirent le Château Coutet qui fut racheté par M. Henry Louis GUY Industriel Lyonnais.

 

Sa fille Mme Rolland en hérita.

 

Après son décès il fut vendu en 1977 et acquis par Mr BALY, Directeur de Sociétés Alsaciennes.

 

Premier Crû Classé en 1855, voici ce que disait le célèbre Courtier en vins M. LAGUIERRE:

" Les vins de Barsac se distinguent par leur corps et leur sève ; ils sont en général vifs et brillants et unissent à ces qualités beaucoup de moelleux." 

 

Les premiers du Haut Barsac sont Coutet, Madame de Filhot; viennent ensuite Bineau ou Roborel (Climens), Perrot (Pernaud), Dumirail etc.naud ) Durirail etc.

 

 

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Le livre d'or du Sud Ouest.

Organe syndical 1925/1926.

 

 Mémoire de Bommes livre 4.

Château BROUSTET.

 

Le château BROUSTET, classé deuxième cru en 1855, comprend un vignoble de 14 hectares d'un seul tenant.

 

Les cépages fins : Sémillon, Sauvignon et Muscadelle, y sont seuls cultivés. Les porte-greffes et les greffons sont sévèrement sélectionnés chaque année, et choisis parmi les meilleurs produits par le vignoble même de Broustet.

 

Les vendanges et la vinification sont l'objet de soins méticuleux et minutieux. Il n'est pas rare de repasser jusqu'à quatre fois, en l'espace de quarante cinq jours, durée ordinaire des vendanges, pour achever de cueillir sur le même cep, les grappes dorées, dont on attend la maturité spéciale du pays de Sauternes.

 

Le château BROUSTET a obtenu en 1922 la Médaille d'Or du Comice de Podensac, section des grandes propriétés, pour la parfaite tenue de son vignoble.

 

A plusieurs reprises, les meilleures récompenses ont été décernées aux vins du château BROUSTET qui se distinguent par une grande finesse et une longue durée et qui sont recherchés en primeur par le haut commerce bordelais.

 

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Château SAHUC lès TOUR.

 Mémoire de Bommes livre 4

 

Son nom : SAHUC  de l'occitan SAUHUC qui signifie sureau, un bosquet de sureau se trouvait près des bâtiments, d'où le nom " SAHUC lès TOUR "  le sureau près de la Tour.

 

Construît dans les années 1740, une partie des bâtiments fut transformée à la fin du siècle dernier et constitue actuellement sa silhouette caractéristique avec ses pavillons couverts en ardoises et sa tour carrée,

 

Le nom de  SAHUC lès TOUR figure au PERET, dès avant 1900.

 

Sa situation : dans l'appellation Sauternes

 

Si l'on descend du Château d'YQUEM, du sud au nord se suivent:

Le Château SUDUIRAUT,  1^er cru.

Le Château BASTOR LAMONTAGNE et le SAHUC immédiatement après.

L'autoroute des Deux Mers A.61 qui le borde sur sa face sud.

 

Sa superficie : 12 ha, dont 10 en vignes.

 

Les cépages: Sémillon pour les 2/3, le reste en Sauvignon et Muscadelle.

Les sols là forte dominante caillouteuse,  mais aussi terres franches sur bancs rocheux affleurants.

 

La Production en Sauternes est limitée à 25 hl/ hectare, d'où une production annuelle maximum de quelques 30.000 bouteilles, dont en moyenne 20.000 sous l'étiquette SAHUC.

 

Les raisins sont récoltés en surmaturation par tries successives, 2 à 4 suivant les années.

 

La grande richesse des jus obtenus sur les parcelles arides et caillouteuses, complétée par la race et la finesse de ceux obtenus sur sol rocheux, permettent ce fruité et cette race que l'on veut bien nous reconnaître.

 

Les fermentations sont conduites selon les enseignements que nous a légué la tradition avec les moyens modernes qui permettent un contrôle précis des températures de cette fermentation,  ce qui lui conserve tout son arôme et son fruité.