Les Minéraux de RAYNE VIGNEAU

Inventeur

Monsieur le Vicomte de ROTON. (Notor)

 

Mémoire de Bommes, livre 11.

  

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Une terre fertile en pierres précieuses.
Terre d'énigmes.
.Correspondance.
.Au musée de TARBES
Lettre du Médoc
Lettre MAURY.

 

AU PAYS DE FRANCE.

 

 

Une terre fertile en pierres précieuses.

 

 

(Extrait de la Gazette Pau-Pyrénées.)
 
Paru dans les années 30

On se rappelle la dépêche fameuse de l'Agence Havas, lançant dans le monde entier la nouvelle inouïe de la découverte d'un gisement de pierres précieuses en Gironde, à Rayne Vigneau.

 

     A la suite, la presse de grande information fit, paraître de nombreux et substantiels articles sur les splendides minéraux, calcédoines, agates cristallines, jaspes, onyx variés, cornalines, opales etc., trouvés par M. le vicomte de Roton, dans sa propriété de Rayne Vigneau, à Bommes, Sauternes (Gironde).

 

C'est qu'aujourd'hui le corps savant, ému d'une telle découverte, a ratifié pleinement l'opinion du plus grand minéralogiste de notre époque, M. Alfred Lacroix, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, déclarant 

 

" fort intéressants et d'un joli effet les quartz de Rayne Vigneau, venant ainsi compléter notre documentation sur les gisements des minéraux français "

 

Aussi bien, ce très riche gisement ne constitue-t-il pas seulement une curiosité d'ordre local, mais bien plutôt, des savants l'ont déjà dit, une curiosité régionale dont peut, à bon droit, s'enorgueillir notre belle région du Sud Ouest.

 

Il nous a été donné récemment de voir au château de Rayne Vigneau cette collection de pierres précieuses, unique au monde, réunie sur place, avec quelle science et quel bonheur par M. le vicomte de Roton.

 

Elle comporte plus de 10.000 pièces, dont 1.200 taillées et polies: calcédoines, agates, jaspes, onyx variés, saphirs blancs, topazes, améthystes, sardoines, cornalines, opales dites de Hongrie, cristaux de roche rubanés et brodés, dragées de quartz, oolithes, etc. 

 

Décrire de telles merveilles minéralogiques semble impossible. Essayons pourtant de dire quelques mots des « silifications » qui forment le groupe le plus important et qui toutes, sont vraiment admirables. 

 

Un très savant minéralogiste, M. l'abbé Delépine, doyen de la Faculté libre des Sciences de Lille, ne les compare-t-il pas aux silifications classiques de ]'Arizona ?

 

Admirables, oui, elle le sont, ces silifications de Rayne Vigneau. Mais c'est tout particulièrement avec le microscope qu'il faut les étudier, en scruter les mille aspects divers pour les bien juger, en tachant ainsi de pénétrer l'un des plus passionnants problèmes de la création. 

 

Alors, l'irréel vous est révélé dans une splendeur merveilleuse, dans un éblouissement prodigieux, laissant bien loin en arrière les plus beaux comme les plus splendides spectacles de la nature.

 

En effet, rien de plus merveilleux que ces cristallisations tout endiamantées et qui vous projettent, semble-t-il en des mondes stellaires totalement insoupçonnés, d'une magnificence inouïe, féerie aux cent actes divers qui se renouvelle, sans jamais se répéter, en des combinaisons de cristaux multi­formes et de couleurs diaprées ayant tous les tons de la plus riche palette.

 

Prise séparément, chaque calcédoine, chaque agate cristalline, taillée et polie, est un véritable microcosme en miniature. L'oeil rivé à la lunette. quel plus fantastique spectacle s'offre à la vue ! 

 

Océans d'opale, îles d'or, rochers de pierres précieuses, grottes de topazes avec stalactites et stalagmites irisées comme des arcs-en-ciel, gouffres, abîmes, précipices bordés de Cristaux de roches rutilants, lacs d'argent en ébullition, fleuves de feu, rivières de diamants, canaux de rubis, ruisseaux tout ruisselants de paillettes, fontaines, cascades lumineuses, névés, glaciers, icebergs éblouissants, féeriques pyrotechnies, fusées éclatant dans la sombre nue, aérolithes en fusion semblant tomber des profondeurs de l'espace, volcans en éruption comme projetant de véritables laves incandescentes...

 

De ces visions de beauté, d'enchantement et de rêve, l'on sort littéralement ébloui, sidéré, accablé. 

 

« La joie de connaître a dit l'illustre géologue M. Pierre Termier, de l'Académie des Sciences, apparaît parfois tellement accablante que l'on a peur d'en mourir comme de la vision même de Dieu. »

 

Inouïes, en vérité, stupéfiantes de beauté ces collections, minéralogiques de M. le vicomte de Roton qui peuvent ainsi fournir une si splendide variété de silifications dignes d'être comparées avec les plus belles connues.

 

     Et quand on pense que ces admirables minéraux de Rayne Vigneau sont de chez nous, du pays de France, en vérité, c'est cela qui est déconcertant !

 

Car, enfin, ces agates, ces calcédoines, pourraient aussi bien provenir de Madagascar, du Brésil, de l'Uruguay, de l'Australie, des Indes anglaises, pays très riches en superbes minéraux. Mais non. 

 

Un " curieux homme "s'est rencontré, très chercheur de sa nature qui, un beau jour, fit cette sensationnelle découverte de trouver dans son domaine viticole de Bommes Sauternes ces merveilles minéralogiques incomparables et qui font aujourd'hui l'admiration et des savants et des gens de goût...

 

Rendons, de nouveau hommage à M. de Roton pour la bonne grâce qu'il met à vouloir bien montrer aux initiés les trésors de son musée minéralogique comme à faire don de ses précieux minéraux taillés et polis aux divers musées et aux laboratoires de nos Facultés des Sciences et Instituts de Géologie (1).

 

Le vrai n'est quelquefois pas vraisemblable. Mais cela ne tient-il pas du prodige de rencontrer dans ce même terroir de Rayne Vigneau le cep qui produit l'un des meilleurs vins blancs du monde, le Sauternes, et ces " fruits de pierre " qui donnent sans doute au nectar sa belle couleur d'ambre et son bouquet royal  ?

 

Quel poète que la nature !

 

J. COIFFIER.

(Extrait de la Gazette Pau-Pyrénées.)

 

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(1)

     Galerie nationale de Minéralogie au Muséum (vitrine 56);

Laboratoires de Géologie de la Faculté des Sciences, du Collège de France, de l'Ecole Normale supérieure, de l'institut Catho­lique (Musée de Lapparent), de l'Institut Agronomique, de l'Institut de Géographie, de l'Ecole Nationale des Mines, de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, à Paris;

Muséum d'Histoire Naturelle, Musée des Echantillons de la VIIIe Région Economique (Palais de la Bourse), Labora­toire de Géologie et de Minéralogie de la Faculté des Sciences, Musée du Vieux Bordeaux (Porte de Cailhau), collections minéralogiques die la Société Linnéenne (Athénée) à Bordeaux ;

Laboratoires de Géologie des Facultés des Sciences de Toulouse et de Dijon, de la Faculté libre des sciences de Lille, des Instituts de Géologie de Nancy et de Strasbourg,  Musée des Sciences Naturelles de Lyon ; Muséums d'Histoire Naturelle de Marseille, de Montauban, de Dijon, d'An­gers, de Grenoble, de Poitiers ;

Musée Lecoq, à Clermont‑Ferrand ; Musées d'Agen, de Tarbes, du Périgord, à Périgneux ;

Musée Pyrénéen, au Château‑Fort de Lourdes ;

Collection Minéralogiques de l'Ecole Nationale des Mines de Saint Etienne, de l'Abbaye de la Pierre qui Vire (Yonne);

Musée de Minéralogie de Montréal (Canada), Musée national de Madrid et collections du Collège de Miranda de Ebro (Espagne) ;

Musée géologique et minéralogique de l'Université de Coïmbra (Portugal) ;

Institut de Minéralogie de Vienne (Autriche) ;

Muséums de Minéralogie Stockholm et de Gothenhourg (Suède) ; 

Muséum d'Histoire Naturelle de Rio de Janeiro (Brésil)

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TERRE D'ENIGMES.

 

Les Ostréacées fossiles de Rayne Vigneau.

 

Mémoire de Bommes livre 11

Années 1930/40.

 

Quand ce n'est pas de «Prince des nectars et des gemmes », l'on me qualifie parfois de Curiosus homo. Le fait est que c'est à ma naturelle « curiosité »  sans jouer sur les mots d'avoir découvert dans notre propriété de Rayne Vigneau, à Sauternes (Gironde), cet extraordinaire gisement de pierres précieuses et de minéraux divers, aujourd'hui, à l'égal de notre nectar Sauternais, mondialement connu.

 

Terre d'énigmes, a-t-on pu dire de Rayne Vigneau. Que cela est vrai ! En voici une nouvelle preuve.

 

Il y a quelque temps déjà, comme l'on défonçait une pièce de vignes dans la propriété, la pièce de Laffitte, pour l'appeler par son nom, des traces apparurent de marnes d'un blanc de neige remontées à la surface. Quid ? Comment donc se faisait-il qu'un banc marneux, totalement ignoré auparavant, était ainsi découvert ?

 

 Ah ! voilà ! Anciennement, pour défoncer un terrain propre à la vigne, l'on faisait ce travail à la main. Et comme c'était oeuvre de patience, pour aller plus vite en besogne, on prit la charrue à un tour de façon.

 

Aujourd'hui, pour un défonçage sérieux, l'on emploie la double brabant à deux tours de façon, autrement dit une charrue à deux socs réversibles, ce qui fait qu'on peut approfondir le sol, dans un premier tour, à 30 centimètres, et, dans un deuxième tour, à 6o centimètres de profondeur. Ainsi remontait d'une profondeur de 6o centimètres le banc marneux absolument vierge dont il vient d'être question.

 

Il faut ajouter que cette pièce de Laffitte se trouve à flanc de coteau, sur une pente relativement roide, allant de 40 mètres à 60 mètres d'altitude, notre banc marneux devant se trouver à 50 mètres d'altitude environ.

 

De là à supposer que ce banc marneux ainsi découvert pouvait renfermer des fossiles, il n'y avait qu'à... aller y voir. C'est ce que je fis sans plus tarder.

 

Alors, ô merveille ! quelle ne fut pas ma surprise, mon pharamineux étonnement, quand je constatai la présence de deux, de trois, jusqu'à six variétés d'ostréacées nettement déterminées et merveilleusement bien conservées pour la plupart, puisque chez nombre de ces huîtres paraissait encore, après des millénaires et des millénaires, leur émail intérieur !

 

J'ajoute que, en peu de temps, mes collections s'enrichirent de plus de 1.000 de ces si variées, si curieuses ostréacées.

 

  Je fis bien vite part de ma nouvelle extraordinaire découverte à des savants: MM. le docteur Faytaud, professeur de zoologie, et M. Daguin, professeur de géologie à la Faculté des Sciences de Bordeaux, M. Astre, chargé de conférence, à la Faculté des Sciences de Toulouse, e tutti quanti.

 

Ces savants, effectivement, reconnurent six variétés différentes nettement caractérisées dans les ostréacées fossiles découvertes à Rayne Vigneau: ostrea cucullaris, étage bartonien (45), magna Ostrea aginensis, ostrea undata, ostrea longiros­tris, ostrea producta, ostrea digitalina, étage aquitanien (48), plus des balanes dont plusieurs groupes d'une grosseur extraordinaire.

 

Six variétés d'huîtres fossiles et de deux étages aussi différents que les étages bartonien et aquitanien, trouvées dans un banc marneux d'aussi faibles dimensions, d'une longueur à peine de 200 mètres sur 10 à 20 mètres de largeur à peine, c'était réellement confondant !

 

Alors qu'on ne connaît actuellement qu'une ou deux espèces d'huîtres au plus et cultivées encore ! soit à Arcachon, ostrea edulis ou gravette et griphoea angulata ou huître portugaise, soit à Marennes, à Cancale, à Ostende, etc., six variétés trouvées pêle-mêle et d'étages différents, encore une fois il y avait de quoi confondre l'imagination. Cette sensationnelle découverte fit, continue à faire un bruit énorme.

 

La preuve est donc faite, indiscutable, que six, variétés distinctes d'ostréacées, même plusieurs de ces huîtres, d'étages différents pourtant, sont parfois soudées les unes aux autres, se rencontrent intermélangées dans un banc marneux de Ravne Vigneau.

 

Et maintenant la question se pose nettement: a-t-on connaissance qu'il existe pareillement, je ne dis pas en France seulement, mais dans le monde entier, un ou plusieurs bancs d'huîtres fossiles d'étages différents, analogues à celui de Rayne Vigrteau ?

 

Oui ou non, toute la question est là, question d'ordre scientifique s'il en fut. Elle appelle, cette question, sinon une définitive solution qui, sans doute, ne pourra jamais se produire et pour cause, dans le sens affirmatif, mais les hypothèses, sinon les thèses des géologues, des stratigraphes comme des paléontologistes. Aux savants à répondre à notre question.

 

Et maintenant, il est une autre question, d'ordre scientifique également, qui se pose avec autant d'acuité presque que la première, c'est celle de ces deux étages si différents:

 

-étage bartonien (45) 1ère série éocène, système éogène, première moitié de l'époque tertiaire;

-étage aquitanien (48) 1ère série miocène, système néogène, 2ème moitié de l'époque tertiaire, qui, si paradoxalement, fraternisent ensemble, tout en hospitalisant des ostréacées fossiles variées.

 

En thèse générale, pour les dépôts sédimentaires (à supposer qu'il s'agisse de terrains qui n'ont pas subi de renversements), la superposition fournit un critérium certain de l'âge relatif. Tout sédiment, ainsi que le fait remarquer M. A. de Lapparent dans son Abrégé de Géologie, tout sédiment est plus jeune que ceux qu'il recouvre et qui formaient le fond sur lequel il est déposé, toute région sédimentaire étant un ancien bassin maritime ou lacustre autrefois limité par des rivages. Reste à expliquer le bouleversement des couches.

 

Certaines anomalies, dont les stratigraphes cherchent vainement la clef, peuvent, semble-t-il, être résolues par le seul secours de l'induction. Puisque, dans le cas qui nous occupe, il y a deux couches sédimentaires nettement différentes, étages 45 et 48, et donc deux séries d'ostréacées nettement déterminées, il est permis de supposer qu'entre le dépôt de ces deux séries, il s'est produit un vaste phénomène de dislocation, d'où a pu résulter un. complet remue ménage de la sédimentation. C'est sans doute le cas ici.

 

Il faut encore noter ceci: sans que l'horizontalité des couches ait été sensiblement affectée, un dépôt a pu reposer transgressivement, c'est-à-dire par débordement sur des sédiments également anciens, ce qui apporterait la preuve du retour de la mer, en l'occurrence, des mers tertiaires sur des territoires qu'elle avait depuis longtemps abandonnés et, par voie de conséquence, la preuve de la venue d'ostréacées d'espèces différentes à des époques différentes, les huîtres de l'étage aquitanien (48) venant se superposer à celles des étages d'âges précédents, étage bartonien (45).

 

  Le phénomène de dislocation qui a produit la discordance des couches, ou, dans le cas du banc marneux qui nous intéresse, l'intime union d'ostréacées de nature et d'étages différents, a bien pu être localisé à Rayne Vigneau. 

 

Pourquoi pas? 

 

Une telle date peut être sans signification pour des régions tant soit peu distantes, absolument, suivant la remarque si juste de M. de Lapparent, comme les événements survenus en Europe peuvent passer inaperçus dans une autre partie du monde.

 

Ainsi s'expliquerait que les deux dépôts des étages 45 et 48 à Rayne Vigneau puissent être stratigraphiquement concordants, puisqu'ils ont dû forcément être séparés par de très longs intervalles, des milliers d'années, pour ne pas dire des milliers de siècles peut-être, correspondant au temps qui a été nécessaire pour que le renouvellement des couches à ostréacées pût se produire.

 

Les stratigraphes reconnaissent que, dans l'Aquitaine, se sont prononcées, à l'époque tertiaire, des invasions marines importantes. Sans doute, ces invasions ont-elles été le contre-coup de la surrection des Pyrénées, laquelle a dû se produire sur de très longues périodes, et de l'émersion provoquée par cet événement dans les contrées méridionales où le golfe de Gascogne laisse apercevoir, comme dans le Pays de Sauternes, des dépôts marins de ces âges. 

 

Lors, on peut admettre l'hypothèse qu'à chaque nouvelle invasion marine a dû correspondre une invasion nouvelle d'ostreas, d'où ces six variétés distinctes du banc marneux sauternais dont il s'agit. Serait-ce la clef du mystère ?

 

Il n'en reste pas moins que ces six variétés, il faut toujours en revenir là, d'ostréas de Rayne Vigneau, bien qu'appartenant à des étages différents, intimement mêlées les unes aux autres, constituent un fait d'ordre sédimentaire tout-à-fait exceptionnel et qui pose un problème scientifique constituant à lui seul une véritable énigme quasiment indéchiffrable. La réponse est à la science.

 

  

Vicomte de ROTON-NOTOR.

 

 

 

 

Don d'ostréacées fossiles de Rayae Vigneau : Société Linnéenne, Museum d'Histoire Naturelle, Collections paléontologiques de la Faculté des Sciences à Bordeaux, du Museum d'Histoire Naturelle et de la Faculté des Sciences à Paris, de la Faculté des Sciences de Toulouse; Musée d'Albi; Musée de l'Association des Naturalistes à Levallois-Perret; Musée de Villandraut (Gironde); Musée de la Mer à Arcachon, etc...

 

 

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 CORRESPONDANCE.

 

 Mémoire de Bommes livre 11

Sans date.

Lettre de M. Repelin, professeur de géologie à la Faculté des Sciences de Marseille, à M. le Directeur du journal des Débats:

 

Monsieur le Directeur,

 

Je lis, dans le numéro du vendredi 5 octobre l'intéressant article sur le gisement de pierres précieuses de la propriété de Rayne Vigneau. Ce gisement, découvert par M. le vicomte de Roton, est remarquable par la variété de galets siliceux que l'on y rencontre, et par la beauté des pierres précieuses qu'ils révèlent lorsqu'ils sont polis.

 

Voulez-vous me permettre, Monsieur le directeur,, quelques rectifications, et, surtout, quelques précisions. Le gisement découvert par M. le vicomte de Roton, avec une sagacité de véritable prospecteur, est, sans discussion possible, et de l'avis de tous les géologues qui l'ont visité, dans la formation quaternaire connue sous le nom de Sables des Landes. Sables, graviers, gros galets, argiles, voire même lignites, se rencontrent dans ces dépôts qui recouvrent les trois quarts de l'Aquitaine.

 

Ce sont des sédiments détritiques ne pouvant provenir que des régions émergées lors de leur formation, et leur nature essentiellement siliceuse permet d'admettre qu'ils proviennent des massifs anciens existant en bordure du grand bassin tertiaire aquitanien. ils ne peuvent donc provenir que des Pyrénées ou des prolongements méridionaux du Plateau central, Rouergue et Montagne Noire.

 

La présence, dans ce dernier massif, aux environs de Réalmont, de galets, d'agate, de calcédoine, de jaspe, etc., que l'on retrouve en divers points entre Réalmont et Sauternes m'a fait incliner vers cette dernière hypothèse, la plus vraisemblable certainement. Quoi qu'il en soit, les galets collectionnés avec tant de soins et de judicieuse minutie par M. le vicomte de Roton, et admirablement polis, constituent une des curiosités minéralogiques les plus intéressantes.

 

Veuillez agréer etc ...

 

(Journal des Débats1

 

 

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AU MUSÉE DE TARBES.

 

 

Extrait du « RÉPUBLICAIN des HAUTES PYRENEES » 

Auteur inconnu, sans date.  Années 1930/40. ?

Mémoire de Bommes livre 11

 

Un don intéressant vient d'être fait au musée d*histoire naturelle annexé au musée artistique de notre ville.

 

Il s'agit, d'un certain nombre d'échantillons de la riche collection d'agates, quartz, jaspes, etc.., trouvées dans la propriété de Rayne Vigneau à Bommes (Sauternes) administrée par M. le Vicomte de Roton, maire de Bommes et Secrétaire général du Syndicat vinicole de Sauternes et Barsac.

 

Le LIVRE d'OR DU SUD OUEST, organe du Syndicat, s'exprime ainsi au sujet des trouvailles faites dans le domaine de Rayne Vigneau :

 

« Une caractéristique curieuse des terrains de ce vignoble est qu'ils recèlent en abondance des pierres rares de provenance présumée pyrénéenne (affleurement de tertiaire), et ce au dire d'éminents géologues. Ceux-ci y ont identifié jaspe, cornalines, saphirs blancs, serpentines agates variées, calcédoines, pierres à camées, cristaux de roches. opales, dragées de quartz, etc. etc. »

 

On s'accorderait dans le pays a attribuer à ce riche sous-sol une influence considérable sur les vignes et l'on veut y trouver le secret du bouquet particulier du fameux cru de Sauternes.

 

Nous nous faisons un devoir de remercier M. le Vicomte de Roton de cette curieuse collection de pierres demi-précieuses que l'on peut admirer dans une vitrine du musée d'histoire naturelle.

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Lettre du Médoc.

Mémoire de Bommes livre 11

 

 

Le 16 Janvier 1941

Château MONTBRUN

CANTENAC

(MÉDOC)

             

 

Monsieur le Vicomte de ROTON

Château RAYNE VI GNEAU                 

Sauternes             

(Gironde)      

 

            

 

Cher Monsieur,

 

       Je m'excuse de ne pas vous avoir accusé réception plus tôt de votre opuscule sur les minéraux de " RAYNE VIGNEAU "

 

Je connaissais de longue date vos découvertes et je vous en félicite car elles contribuent à enrichir le patrimoine girondin.

 

J'ai  lu avec d'autant plus d'intérêt vos, observations qu'en Médoc  nous possédons aussi des gemmes précieuses mêlées aux cailloux de nos graves,

 

On dit que le Chancelier de SEGUR, grand propriétaire en Médoc, éblouit un jour la cour de Louis XV en exhibant un habit constellé de pierreries. C'étaient des cailloux de ses vignes.

 

J'en ai fait tailler quelques uns autrefois et le lapidaire lui-même a été surpris de leur éclat.

 

 

Je serais heureux si vous  poussiez vos prospections dans nos terrains.

 

Veuillez agréer, cher Monsieur, l'expression  de mes sentiments les meilleurs.

 

Lebègue

 

Mémoire de Bommes livre 11

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Lettre J. MAURY.

 

Le 14 octobre 1930

 

J. MAURY

Fournitures pour horlogers et bijoutiers.

Périgueux

 

Mémoire de Bommes livre 11

 

Les gemmes que vous avez trouvées dans votre propriété n'émanent pas d'un fait scientifique mais bien d'un fait historique.

 

Un terrain peut produire une qualité de gemme ayant une teneur déterminée mais pas des diversités de pierres dont les compositions sont différentes les unes des autres.

 

A l'époque de la Gaule et Gallo Romaine, la région de Bordeaux recevait directement de l'Orient toutes sortes de produits, or, argent, ambres, améthyste, saphir, Calcédoine etc,  et toutes sortes d'épices.

 

Ces pierres furent cachées par un marchand ou lapidaire  au moment de l'invasion des vandales en 425.

 

Soit qu'il fut conduit en otage ou décédé, elles sont restées enfouies jusqu'au jour ou vous les avez retrouvées.

 

Mon affirmation est basée sur des faits et des documents qui se trouvent à la bibliothèque de Périgueux imprimés en Amsterdam en 1552, donnant tous les renseignements sur le commerce des pierres précieuses avec l'Orient.

 

J'ai retrouvé en Limousin, il y a peu de temps, l'emplacement de plusieurs mines d'or qui furent abandonnées au moment de cette invasion, à l'heure actuelle elles sont encore intactes.

 

En l'an 425, il s'est produit les mêmes faits qu'en 1914.

 

Tels sont les renseignements que je puis vous donner par écrit en ce moment.

 

A vous lire, veuillez agréer Monsieur mes meilleures salutations.

 

J.MAURY

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Réalisée le 21 mars 2002  André Cochet
Mise ur le Web le  mars 2002

Christian Flages

Mise à jour le

                 

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