Ouvrages présentés :

" Un voyage en Grèce entre mythes et réalité.
« Les corridors implacables.»   
« Les Femmes de Lunel en Petite Camargue.»  

Graines de lettres germées, fleurissent, essaiment .....!******** 

"Martine Biard".

« Ainsi l'Aube Majeure.»

" Un voyage en Grèce entre mythes et réalité. "

Interview en 10 questions :

 1)" Ainsi l'Aube majeure " vient de paraître :

2) En quoi ce roman se distingue t-il des autres ?

C'est un voyage livresque qui aide à prendre de la distance, à s'évader en Grèce, dans l'espace donc, mais aussi dans le temps : la fin du siècle dernier. Une Grèce contemporaine (il y a très peu de livres pour ce pays consacrés à cette période) mais pas actuelle quoique ... ce roman soit aussi, finalement, un chassé-croisé sur 3 générations !

 

3) Cet ouvrage est le 6ème du cycle " Les Veilleurs d'Horizon " : est-ce une saga ?

L'ouvrage permet de retrouver des personnages du cycle " Les Veilleurs d'horizon " surtout ceux, féminins, du 1er roman de la série "Guetteurs d'infini " et de faire la connaissance du dernier : " Néphélie " qui doit son apparition à l'influence d'Angèle Van Laeken et son prénom à sa marraine Vaya Politi !

 

4) Quel était votre objectif personnel ?

 Celui de restituer, dans un roman qui se déroule en Grèce, "Le grand tour" dans la plus pure tradition des Lumières. Un vrai projet éducatif qui visait à "former la jeunesse " à la civiliser, à aiguiser son regard en l'envoyant d'abord en Italie - ce que j'ai vécu - : Venise, Florence, Rome pour clôturer par la Grèce continentale bien avant l'Egyptomania consécutive à l'expédition Bonaparte qui fut une déroute militaire mais une grande avancée scientifique (Champollion).

 

5) Vous avez été une élève de Khâgne classique, cette formation a t-elle influencé ce livre ?

 L'occasion de rappeler une Grèce pour toujours fondamentalement mythique même si l'occasion d'apprendre le grec ancien se fait rare ! Un petit glossaire initiatique ou de rappels est d'ailleurs prévu à la fin de l'ouvrage.

 

6) Comment cette fois ont évolué vos personnages ?

J'ai voulu un roman sur l'Amitié qui renoue avec des valeurs, celles de la mémoire, de la responsabilité, de la confiance, du rire partagé même si j'ai aménagé un arrière-plan avec du drame et de la tragédie pour que ce soit quand même vraiment grec !

 

7) Dans vos publications, on trouve souvent des talents qui vous accompagnent et même dans ce roman !?

En effet, des collaborations pour cet ouvrage encore. Elles mettent à l'honneur des femmes artistes lunelloises souvent certes parties ailleurs mais qui repassent par là !

La couverture est celle d'une franco-grecque : Vaya Politi, une amie plasticienne, présidente de l'association " Art en cercle " qui a beaucoup travaillé à Lunel avec le musée Médard et l'association Art et culture. Il m'importait que la couverture soit réalisée par cette native de Thessalonique, que ce ne soit pas un cliché touristique.

Il y a également une illustration intérieure : un portrait réalisé du vivant de Manitas de Plata par Régine Cerda *, native de Lunel.

 Notices biographiques présentes dans le livre p. 100-102.

 

8) Vous associez l'Hommage poétique à Manitas de Plata à ce roman !?

 Deux univers et deux styles très différents en effet, ce qui prouve que j'ai besoin des deux, et puis l'anniversaire des 5 ans du décès de l'icône des Gens du voyage qui suffirait à justifier la présence de Manitas à la suite d'un roman où les personnages ne tiennent pas en place !

Manitas doit la vie aux gens de Lunel qui l'ont caché pendant la seconde guerre mondiale. Dans " la vraie vie " d'aujourd'hui, les descendants, musiciens et chanteurs, de Manitas de Plata : "Los nin[/i/]os de la noche sont en train de mettre en musique et en voix l'Hommage poétique. Qui mieux que "les enfants de la nuit" pour donner une caisse de résonance à l'Aube majeure ? C'est, au final, un symbole puissant et une belle histoire !

 

9) Y a-t-il un lien entre votre recueil sur l'exil et ce roman du voyage ?

Le fait que le roman commence dans un camp de réfugiés à la rencontre d'une jeune graffeuse prouverait que cela reste un centre d'intérêt, un sujet de préoccupations qui, hélas, reste d'actualité mais ce roman du voyage entraîne plus loin le lecteur dans la prise de conscience d'un exil terrestre mais sans l'abandonner : le poème final donne quand même " les cordes pour toujours remonter " !

" Exil sous un tonnerre qui vient d'obtenir en 2020 la 3ème Coupe du Prix national de poésie Stephen Liégeart [ce doit être mérité car je suis la seule femme sur le podium dans un monde de poètes demeuré, il faut en convenir, encore de nos jours très fermé et aussi machiste que celui, en Camargue où je vis une partie de l'année, de la bouvine  !

 

10) " Ainsi l'Aube majeure ": pourquoi avoir choisi ce titre ?

C'est un titre long en référence aux romans sud-américains qui donnent l'impression d'une réalité littéraire magique dans une lumière crue. Le road-book est une approche très répandue aussi dans la littérature américaine pour s'approprier le paysage social or je suis d'autant plus sûre de celui que je restitue qu'il prend ses sources dans mon carnet de voyage bien réel et qui date de 1981.

Habituellement, un roman me demande 5 ou 6 ans. On comprend que là l'escalier temporel a été plus long à gravir ! Le problème n'était pas de restituer les faits mais de remettre une réalité en mouvement, de jouer avec des rythmes, de jouer avec le feu ! Car " Ainsi l'Aube majeure" est sous le signe du feu. Le personnage nouveau, Néphélie, se signale d'ailleurs par un nuage de fumée car son prénom, en grec moderne, signifie: "nuage " !
 qu’un prétexte à jouir de l’écriture… »

L'auteure.

Martine Biard.

Une visite s’impose à :  www.o-p-i.fr/7alire  / Contacts : journalrobert@wanadoo.fr  / 06 71 00 29 25 . 

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"Martine Biard".

« Les corridors implacables.»  

suivi de

 

« L' Excellence du jeune homme désappointé.»

 

Commentaires et entretien par le poète Jacquy Gil.

 

 Ce 14ème recueil de poésie de Martine Biard , dont le premier chapitre est intitulé - à juste titre -, Les corridors implacables, nous donne à emprunter maints passages poétiques qui, pour nous emmener en différents lieux qu'elle veut symboliques d'abord, en rejoignent au final un seul : l'Amour.

Amour pour l'humanité, les êtres, les choses, et qui revient incessamment au fil de ses oeuvres, qu'elle qu'en soit la forme.

D'emblée, Martine Biard nous invite à un voyage auquel on ne peut qu'adhérer tant ses vers et sa prose sont hautement maîtrisés, denses et d'une beauté " implacable " .

Le second chapitre du recueil, intitulé L'excellence du jeune homme désappointé, qui est dédié au fils de l'auteure et à " tous ceux qui auront vingt ans comme lui et après lui ", est somme toute bien résumé, certes d'une manière un peu abrupte mais aussi caricaturale et ironique que dans Charlie Hebdo dont on conserve la tonalité, par une phrase mise en exergue de Sacha Guitry dont Martine Biard a déjà fait un de ses principes :" Fuyez les vieilles barbes et les cerveaux fumeux et adorez la vie, si vous voulez m'en croire, en dépit des méchants, des jaloux et des sots qui sont plus redoutables que la vermine " qu'elle commente ainsi : " A l'esprit de sérieux, j'ai toujours préféré l'entaille du rire poétique qui désamorce, ou la gravité qui est une entrée solennelle dans la réflexion historique ".

Un témoignage précieux - et aussi un appel à la réflexion, au sens à donner à l'existence - adressé aux générations montantes qui, aujourd'hui, sont confrontées à un monde très complexe et en passe de le devenir bien plus encore.

 

L'ensemble du recueil sera finalement ainsi commenté par Martine Biard : " Est-il possible, ici-bas, de se soustraire aux pesanteurs néfastes et stériles sans les ignorer ? L'immixtion active de la poésie dans l'actualité des mots qui nous blessent, au jour le jour, déchire le drame et conduit à l'Amour, non comme une fin en soi, mais comme un dénouement. Au centre de tous ces - maux-dits - du verbiage quotidien, qu'il s'agisse de croiser des destins ou de restituer l'extrait d'une époque, comme d'un parfum, la poésie avance pour sublimer l'essentiel afin de lui faciliter l'accès ou de nous guider au seuil de galaxies parentes qui est aussi cette aventure de l'ouverture et ce risque de l'expérience fusionnelle de la dimension en nous-mêmes, poussières d'étoiles. ça, c'est Papa( 6), lâche t-elle et d'ajouter: Les explorations cosmiques les plus récentes montrent que cette vision des choses étaye la réalité vécue par le plus grand nombre, qu'il en soit conscient ou non."

Que conclure après ce qui vient d'être énoncé ? - En conseillant vivement à tout lecteur attentif de lire le recueil de Martine Biard, de l'apprécier à sa juste valeur et donc d'en savourer sans modération toutes les richesses.

Thème : Poésie. Format : Roman (134x204). Nombre de pages : 168. Date de publication : 18/05/2018. ISBN : 9782414124398 Prix unitaire = 20,00 €  :  https://www.edilivre.com/les-corridors-implacables-suivi-de-l-excellence-du-jeune-homme-d.html/

 

Voir la présentation en entière.

Martine Biard.

Une visite s’impose à :  www.o-p-i.fr/7alire  / Contacts : journalrobert@wanadoo.fr  / 06 71 00 29 25 . 

Graines de lettres germées, fleurissent, essaiment .....!******** 

"Martine Biard".

« Les Femmes de Lunel en Petite Camargue.»  

«Ouvrage d'histoire en 2 volumes.»

 

Entretien.

 

 1) Près de 300 pages pour le 1er volume, plus pour le second, c'est considérable. Quel était votre projet ?

D'abord prendre mes marques sur un territoire que j'ai découvert en 1987, m'y sentir à ma place, mieux comprendre mon lieu de vie. Je me suis donc intéressée à l'histoire de Lunel pendant plus d'un quart de siècle avec tout ce qui paraissait en terme d'articles et de publications ou me tombait sous la main : un élève du Cailar (capitale de la Petite Camargue), - François Combes – connaissant mon intérêt, est arrivé un jour, en cours, avec un grand sac de livres de la bibliothèque familiale sur la région et la Bouvine !

 

2) De quel Lunel parlez-vous dans ces deux ouvrages ?

Certes, il y a des Lunel dont un que je connais bien dans le Tarn-et – Garonne mais ici, il s'agit, on l'a deviné, d'une petite ville du sud de la France dans la région Occitanie située en Petite Camargue, dans le département de l'Hérault.

Elle compte un peu plus de 26 ooo hbts qui y travaillent et y habitent ou en ont fait une cité dortoir entre Nîmes et Montpellier.

 

3) Est-ce le terroir du muscat de Lunel ?

Oui et ce fut donc, jusqu'au années 1980, un bourg très rural qui vivait de la viticulture avec, entre autres productions, celle du fameux muscat de Lunel ! Tout autour de Lunel, il y avait une ceinture verte constituée de vergers, de productions maraîchères avec des prés réservés aux taureaux et aux chevaux de Camargue.

La Camargue, c'est un territoire indéfini entre la terre, les étangs et la mer qui, pour cette raison, est plein d'une vie qui n'est pas que celle des hommes ; une parenthèse magique, héritière de l'Occitanie orientale et de la Provence toute proche, depuis des siècles, et du Félibrige.

Dans les vieilles familles lunelloises, on parle encore le provençal. Les fêtes traditionnelles, pour les femmes, s'y déroulent en costumes d'Arlésienne, lequel est très codé.

 

4) Et vous êtes tombée sous le charme ?

J'ai appris à lire ce costume comme d'autres signes vestimentaires, dans un quotidien marqué par le multiculturalisme, depuis une vingtaine d'années. Aujourd'hui, 1/4 de la population est d'origine Maghrébine et musulmane (familles de harkis, d'ouvriers agricoles et du bâtiment, pour l'essentiel de la première génération).

Et puis, comme moi, 40 pour cent des Lunellois sont « d'ailleurs » … C'est le cas de beaucoup de communes françaises du pourtour méditerranéen. Pour donner un exemple, c'est le cas pour 70 pour cent des habitants actuels de Marseille. Ces villes qui ont, de tout temps, accueilli des travailleurs d'autres régions de l'Hexagone ou des exilés, qui attirent chaque année de nombreux étudiants et des retraités, doublent en plus, chaque été, leur population d'une déferlante de vacanciers en raison du baromètre.

 

5) On a beaucoup évoqué Lunel dans les médias en raison du Djihadisme, qu'en pensez-vous ?

 J'ai répondu en son temps et à ce sujet à un journaliste très sérieux dépêché sur place, pendant plusieurs semaine, par Vanity Fair qu'il y avait bien d'autres choses à évoquer au sujet de Lunel.

J'ai même commencé par lui dire que chacun était libre de faire ce qu'il voulait, ce qui a eu l'air de l'estomaquer et constituait le départ d'un débat philosophique plutôt que le terreau d'un article à sensations. Oui, quand on arrive à Lunel, aujourd'hui, on a l'impression de traverser un centre-ville qui serait un peu désorganisé et comme sinistré mais peuplé.

L'actualité nationale et internationale a insisté, ces dernières années, sur la filière djihadiste qui y avait un réel carrefour d'échanges et une écoute probable capable de radicaliser quelques jeunes décidés ( dont le nombre est toujours resté incertain évoluant de 6 à 18, sur des milliers d'habitants tout aussi considérables en terme d'avenir) dont une poignée de lycéens, d'ailleurs sans histoire. Certains sont aujourd'hui décédés. J'ai surtout retenu que quelques-uns avaient exposé femmes et enfants - qui vivaient ici un quotidien tranquille et étaient scolarisés à Lunel - à un ailleurs plein de risques.

 

6) Avez-vous souffert d'un sentiment d'insécurité ?

Tout a été vite cadré ou fermé et l'imam a été pointé du doigt mais nous tous aussi. Nous en avons souffert.
En revanche, il y a un commerce parallèle à Lunel, nocturne pour le trafic et diurne pour les rétributions en argent liquide. Ses protagonistes désinhibés par les effets de l'alcool, la drogue ou l'amitié se félicitent d'avoir pour frère le meilleur dealer de la région ou de n'avoir pas fait la peine de prison demandée par le juge parce qu'il n'y a plus de place au centre pénitencier de Montpellier situé à Villeneuve-lès-Maguelone. Même la pègre ici a sa fierté !

Aujourd'hui, la Police municipale est une police de proximité et Lunel est devenu un bastion de la Gendarmerie nationale.

 

7) Quel est actuellement le quotidien des habitants ?

Un peu en perte de repères  car la ville, dans son paysage urbain, se déconstruit et se transforme chaque jour, se restaure ou se métamorphose. Un travail de fond réel a été entrepris sur le plan humain, depuis des années, par la commune et les associations, en faveur des nouveaux arrivants, de l' intégration des populations d'origine étrangère (cours de Français et soutien scolaire gratuits), des élèves en difficultés (école de la deuxième chance) avec des aides pour le quotidien et des logements sociaux pour les familles défavorisées et/ou monoparentales, les chômeurs de longue durée, les personnes en rupture.

 

8) Vos deux ouvrages sont précédés d'un historique de Lunel «  de la Préhistoire à nos jours », pour quelle raison ?

C'est un plaisir pour une historienne !

Ces deux historiques ne sont pas identiques : ils n'apportent pas les mêmes informations ; Et l'un est chronologique, tandis que l'autre est thématique. Il était important d' inscrire légitimement dans l'Histoire de France les familles présentes là depuis des générations mais également de donner du sens à l'installation des familles transplantées dans une actualité perturbée. Le récit historique restitué et réactualisé, après 5 ans de travail, rajeuni, relié à «  la grande histoire », sur une longue durée des origines à nos jours, permet à chacun de légitimer un ancrage, de se familiariser avec ses lieux de vie, d'en découvrir, de nourrir les conversations, d'informer la jeune génération.

Parallèlement, un gros effort a été fait dans la ville pour sauvegarder la mémoire ou le patrimoine, le partager ou le transmettre : musée du site d'Ambrussum, musée de France Louis Médard, musée des Prisons, visites guidées du centre-historique ou de l'arboretum par l'Office du tourisme, accueil convivial et accompagnement culturel des AVF, expositions, concerts et conférences tout public et gratuits.

Rappelons que la très célèbre Ecole juive médiévale de Lunel, grâce aux doyens parmi ses médecins, a permis de fonder la faculté de médecine de Montpellier dont on a fêté les 800 ans en 2019, la plus ancienne en Europe, avec celle de la Sorbonne à Paris.

 

9) Est-ce que ce Lunel peut intéresser au-delà de Lunel ?

 Oui, je crois que tout ce qui précède n'enthousiasme et ne dynamise pas que moi, c'est pourquoi j'ai réservé à Lunel une série de conférences et lui ai consacré une dizaine d'émissions radio accessibles en podcast sur RCF Montpellier-Maguelone. [Cf : Notre Histoire de Régine Acquier. Présentation de : Lunel au fil du temps , en dix épisodes, par Martine Biard pour RCF, Montpellier 2018-2019].

Lunel est une ville expérimentale car elle a toujours été un lieu de passage et de brassage d'abord grâce aux marchés, puis au canal, puis à la voie ferrée, enfin avec le développement du tourisme puisqu'au sud-ouest de Lunel se trouve l'étang de l'Or et , tout près, les plages.

De nos jours, la station balnéaire la plus proche (10 kms) est La Grande-Motte, créée il y a une cinquantaine d'années, avec d'ailleurs l'apport de terre de Lunel, par l'architecte Jean Baladur et son équipe innovante en matière d'architecture contemporaine, en lien avec un passé rêvé et revisité ( les pyramides).

Le Mont Aigual permet d'aller skier en hiver, les Cévennes sont proches pour faire du tourisme vert.

Nous avons à notre porte des centres hospitaliers et de recherche, des universités, des entreprises, un très riche patrimoine et de nombreux festivals et hauts lieux de culture et, nous nous trouvons à égale distance (20 km), de Nîmes et Montpellier, sans oublier dans le prestige d'une quadrature : Arles et Alès.

 

10) Les Lunellois sont-ils conscients de tous ces atouts ?

Les Lunellois, oui. Les Pescalunes (Pêcheurs de Lune = natifs de Lunel), c'est pas sûr ! Il leur arrive de tourner volontairement le dos à tout cela car il est un autre endroit où l'on a toujours pris du bon temps : les Cabanes de Lunel ! Elles sont en réalité implantées sur les territoires de Lunel mais aussi de Lansargues et de Marsillargues dès le Néolithique.

A la fin de cette époque préhistorique, un volcan sous-marin situé près de Maguelone, qui continue d'influer sur les courants marins, entre en éruption et entraîne une montée des eaux de 120m. En conséquence, les populations refluent vers l'Hornède sauf les pêcheurs qui s'installent dans des cités lacustres. La pêche, la chasse, le braconnage, l'originalité du régime alimentaire : on mange des anguilles mais aussi des tortues d'eau ou même du hérisson, entraînent depuis toujours une autonomie à part, et au fil des siècles, l'achat de l'huile, du café, du tabac puis ... du Pastis !

La chasse est l'occasion pour les habitants de Lunel et des Cabanes de se retrouver en majorité entre hommes dans des zones de moins en moins sauvages mais quand même préservées. En l'absence d'épidémie contagieuse … , on se rassemble aussi aux Cabanes ou dans les prés à proximité, pour l'omelette Pascale ou pendant les fêtes locales quand il faut aller à cheval chercher les taureaux pour l'Abrivado, ce qui donne l'occasion de se retrouver entre familles ou connaissances des communes voisines, le temps de grillades et de repas partagés.

 

11) Vous dédiez l'ouvrage à Notre-Dame du Lac, pour quelle raison ?

C'est la protection de la Sainte Vierge bien sûr mais, de surcroît, Notre-Dame du Lac m'évoque un personnage mythique qui symboliserait l'âme de Lunel et qui, de notre tour de guet initiale devenue clocher (avéré au XIVème siècle), serait en quelque sorte le témoin de tous les grands moments historiques de Lunel . Elle fut toujours au centre d'un quartier très animé et commerçant entre la rue de la Libération, la place de la République, les Halles et le Cours Gabriel Péri, ancien Cours Valatoura.

Les Pescalunes ont fait de Valatoura un personnage légendaire comme celui du Pescalune qui reste, en chanson et sculpté, une référence. Les trottoirs ont remplacé les fossés comblés, les pierres des murs des deux remparts ont permis d'adosser des maisons ou de les construire mais ces tours de surveillance ont laissé pour longtemps leurs fantômes qui veillent au nom de Valatoura : " le val des tours ".

 

12) Pourquoi alors, ou en plus, avoir abordé le passé et l'actualité de Lunel par des femmes ?

 Tout d'abord parce que cela ne s'était jamais fait ! Et pourtant, demoiselles, épouses ou mères, natives de Lunel ou non, toutes ont été d'excellents vecteurs transgénérationnels. Et puis, pendant qu'à la suite de journalistes avides de scandales, certains auteurs insouciants de nous enfoncer et n'habitant plus Lunel écrivaient «  Le chaudron français  », celles de mes livres, chacune à leur façon, veillaient à « faire bouillir la marmite » ...

Lunel a été surnommée «La reine de la Petite Camargue», c'est sous son règne que j'ai laissé s'exprimer des femmes de toutes les conditions et de tous les âges, de 17 à 95 ans, à partir d'un questionnaire commun écrit ou transformé en entretien au long cours. J'ai réalisé une espèce de casting pour avoir des profils les plus variés possibles et j'ai veillé à ce qu'elles ne se connaissent pas ou pas assez pour s'influencer. Il s'en dégage un état des lieux mais aussi comme une radioscopie de la condition féminine en ce début du XXIème siècle qui ne fait l'impasse sur aucun sujet et libère la parole d'autres femmes en France qui se reconnaissent.

Chacune de ces 35 femmes, dans un acte citoyen, a témoigné sous son identité. C'était symbolique et puis important pour la fiabilité de mon entreprise car étant, par ailleurs, romancière, j'aurais pu imaginer et sous le même titre autant de personnages féminins ! Mais la Vie est toujours plus imaginative que nous ne le serons jamais et c'est elle qui montre le chemin.

https://www.midilibre.fr/2018/12/28/martine-biard-immortalise-les-femmes-de-petite-camargue,6138400.php

https://www.edilivre.com/rcf-radio-donne-la-parole-a-martine-biard-a-propos-de-son-ouvrage-femmes-de-lunel-en-petite-camargue

https://www.edilivre.com/femmes-de-lunel-en-petite-camargue-27beff81eb.html/

https://www.edilivre.com/femmes-de-lunel-en-petite-camargue-tome-ii-2a1f620694.html/

Arlésienne.   /   Arlésiennes.

Martine Biard.

Une visite s’impose à :  www.o-p-i.fr/7alire  / Contacts : journalrobert@wanadoo.fr  / 06 71 00 29 25 .