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Recueil      
  des      
    Brochures et écrits 
     

publiés

 
   

depuis 1839 jusqu'à ce jour  (1880.)

   

Henry de Lur-Saluces.

Dates.

Titre. Pages.

30 avril 1863

Circulaire 

199/201.

Adressée aux électeurs de Bazas et de la Réole.

 

 

Je prie Messieurs les électeurs d'être bien persuadés que le succès de ma candidature n'entre qu'en seconde ligne dans mes préoccupations du moment ; ce que je souhaite, ce que je désire ardemment, c'est de défendre à  cette occasion, avec la conviction qui m’anime, les vrais principes sur lesquels repose le régime représentatif.

Et d'abord, je crois qu'il est très essentiel que les électeurs aient le soin de choisir pour leurs mandataires des hommes qui, à l'expiration de leur mandat, soient destinés, à venir vivre au milieu d’eux, car l’opinion publique peut alors donner à ceux qui ont bien servi la plus précieuse des récompenses….  celle qu’elle seule peut accorder !

Je n’hésite pas à dire que là est la pierre angulaire de l'édifice, la condition essentielle à observer.

Or, je le demande, est-il en France beaucoup d'arrondissements où cette condition vitale ait été plus complètement négligée ?

Depuis plus de trente ans vous avez nommé MM. Jay, Hervé, Bryas, Nicod, Thiéron, etc., etc., tous hommes fort distingués, sans doute, mais qui ont vécu et vivront loin de vous…

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Sommes nous donc si pauvres, que nous ne puissions nous passer d'accumuler ainsi les emprunts ?

Ah ! Messieurs, permettez moi de vous rappeler à ce sujet une bien vieille anecdote : Henri IV, se promenant à Fontainebleau, écoutait les plaintes de son jardinier qui lui montrait un terrain où rien ne pouvait croître.  

"Sème des gascons, lui dit le Roi, ils poussent partout !!!"

S'il en était ainsi alors, la sève serait bien affaiblie à Bazas et à La Réole, puisque, depuis plus de trente ans, pas un seul n'a pu pousser un peu vigoureusement, même sur le sol natal !  Ceci peut paraître plaisant, quant à la forme, et pourtant au fond rien n'est plus sérieux.

Mettons donc de côté, croyez moi, à l'avenir, toute rivalité puérile, et choisissons parmi nous ceux que nous voulons charger de nos affaires ; le bon sens et nos intérêts y gagneront également ; nos enfants resteront dans nos campagnes, et l'économie présidera à l'examen du budget.

Messieurs les électeurs, plusieurs de mes amis ont réclamé ma présence dans les arrondissements, croyant qu'elle pouvait être utile à ma candidature.

Je n'ai pas suivi leur conseil, voici pourquoi : je crois avoir parmi Messieurs les maires et autres fonctionnaires publics quelques partisans, quelques anciens amis.

Si je m'étais trouvé en face d'eux, je les eusse placés dans une situation désagréable, entre leurs bonnes dispositions à mon égard et leur désir de complaire à l'administration.

D'un autre côté, le délai de vingt jours est bien peu étendu pour laisser le temps de parcourir les 172 communes qui composent les deux arrondissements, celles dans lesquelles je ne serais pas allé auraient pu croire qu'elles étaient oubliées ; tandis que si j'étais chargé de la défense de vos intérêts, je me ferais un devoir et un plaisir de les parcourir sans exception.

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Il est évident qu'il y a tout à faire dans les usages à établir pour régulariser les luttes électorales.

Tous les hommes de sens comprendront avant peu qu'il est indispensable qu'une réunion cantonale des délégués des communes puisse, à jour fixé d'avance, entendre et interroger les candidats.

Ce progrès nécessaire, la liberté seule vous le donnera.

 

 

 

Table des matières.

Réalisée le 10 septembre  2005  André Cochet
Mise sur le Web le  septembre  2005

Christian Flages