Le CIRON,
Rivière.

 

 

"Le flottage sur le ciron."

STATISTIQUE DE LA GIRONDE.

Mémoire de Bommes.

Tome 1   Livre 5

Page 30

Sans date, vraisemblablement, autour de 1900.
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Le Ciron (Sirio) prend sa source dans la lande de Lubon en Condomois, département de Lot-et-Garonne; il entre dans le département de la Gironde par la commune de Lartigue, canton de Captieux; coule du  S.S.E au N.N.O., se détourne vers le nord au-dessus de Villandraut, et se jette par une embouchure de 15 mètres dans la Garonne, entre Preignac et Barsac après avoir arrosé plusieurs communes des landes.

  Son cours est de 70,000 mètres, sa largeur moyenne de 12 à 15 mètres, sa pente d'environ 83 centimètres par 100 mètres, ce qui donne aux eaux une marche rapide si elles n'étaient retenues par les digues d'un grand nombre de moulins.

 

  Le Ciron ainsi que ses affluents coule sur un sable fin, blanc, mobile, siliceux, très propre aux

 verreries. Son lit, au-dessous de Villandraut, est par endroits, plus élevé que les campagnes voisines; aussi les crues les inondent et les recouvrent de sable.

 

 Jusqu'à Budos, la rive gauche n'offre que des bruyères, des forêts de pins ou des landes rases qui s'étendent vers l'ouest.  La rive droite, au contraire, quoique bordée d'une lisière de pins, présente en général un sol cultivé et une grande variété de productions.

 

À partir de Budos, l'étroite et humide vallée du Ciron serpente aux pieds des coteaux sur lesquels mûrissent les vins renommés de Bommes, de Sauternes et de Barsac.

 

Quelques ruisseaux aboutissent au Ciron sur l'une et l'autre rive, avec cette différence que ceux de la droite, à l'exception du Barthos, n'ont qu'un cours très borné, tandis que plusieurs des petits affluents de la rive gauche parcourent un assez long trajet sur le revers doucement incliné du plateau des landes.

 

L'établissement de la navigation du Ciron est, depuis un temps immémorial, l'objet des demandes de toutes les communes riveraines jalouses de faciliter l'écoulement des produits de leur territoire; mais il parait, d'après les mémoires de M. Bremontier, que ce projet séduisant serait inexécutable; que l'ouverture d'un canal de dérivation sur la rive serait à la vérité praticable, mais qu'il n'offrirait pas des avantages suffisants, et que l'établissement du flottage est le seul genre de navigation qui convienne au Ciron.

 

Il y a déjà très longtemps que ce flottage fut rendu praticable depuis le moulin de la Trave jusqu'à celui de Pernaud, sur une longueur de 24.000 mètres. Un arrêt du conseil de 1780 ordonna les travaux nécessaires pour l'étendre du moulin de Beaulac jusqu'à la Garonne, afin que les radeaux pussent arriver jusqu'à la rivière, et qu'on ne fut plus obligé de les défaire près du moulin de Pernaud. Le trajet de flottage eut alors environ 32.000 mètres; mais il peut être porté, jusqu'à Castelnau de Mesme, à près de 46.000 mètres au-dessus de l'embouchure.

 Les radeaux qui flottent sur le Ciron sont divisés en six on huit travées, attachées les unes aux autres de manière à former une espèce de charnière au point de réunion ; ainsi, chaque travée peut se plier en contre-haut ou en contre-bas, et suivre les différentes inflexions de la surface des eaux.

Au passage des pertuis, ces travées, composées tantôt de planches, tantôt de merrains, de bois à brûler ou d'échalas, équivalent chacune a un peu plus d'une charretée (80 myriagramme).

 

 Des améliorations, faciles à obtenir, permettraient de donner plus de longueur aux radeaux, et même d'y faire passer des bois de construction. Il descend annuellement 4.000, radeaux de la Trave et de Villandraut à Barsac.

 

 Les hommes qui exercent le dur métier de conduire ces trains s'appellent radeliers; ils sont classés et commandés  comme les autres marins quand le service l'exige. On en compte 77.  

 

Réalisée le 10 janvier  2004  André Cochet
Mise ur le Web le 11 janvier  2004

Christian Flages

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