Regard sur la diversité des CHAMPIGNONS d’AQUITAINE.

Conférence à Bommes

1 juin 2006.

Par Jacques Guinberteau.
Unité de Recherche Mycologie. MYCSA - UPR- 1264  INRA – Bordeaux.
Les images sont propriété de Jacques GUINBERTAU, 
prière de lui signaler la copie et l'utilisation éventuelles à guinbert@bordeaux.inra.fr.
  
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Les Champignons  de
la Hêtraie du Ciron
.

 

Une mycoflore extrêmement originale et rare en Gironde.

La découverte d’espèces nouvelles …méconnues ou rares .

Un exemple d’agaric nouveau :

Agaricus parvitigrinus
Guinberteau & Callac.

Nouvelle espèce d’Agaric, découverte par J. Guinberteau, et observée depuis une quinzaine d’années, dans la Vallée du Ciron : lieu d’origine de la découverte. 

Il s’agit d’une toute petite espèce, appartenant à la section des Agarics fortement et rapidement jaunissants (Section Xanthodermatae) réputés toxiques (mais non mortels !!!) . Ses lames sont d’un beau rose vif ou rose chair comme beaucoup d’agarics.

Les Amanites :

Amanita pantherina.

L’Amanite panthère est  très toxique, et sans être aussi  sporadique que la précédente, cette espèce n’est pas fréquente partout. 
Elle est présente notamment dans la vallée du Ciron. Cette espèce qu’il vaut mieux savoir reconnaître, est surtout caractérisée par ses verrues farineuses ponctiformes très blanches, ornant le chapeau d’un beau châtain - acajou.  
A la base du pied on peut y voir une volve très blanche en bourrelet circoncis, surmonté de bracelets également très blancs.

Une amanite toxique devenue rare en Gironde.

Amanita echinocephala.

Très belle amanite blanche, à la silhouette élégante, élancée, caractérisée par la présence de verrues pyramidales ornant le dessus du chapeau. Ses lames ou lamelles à reflet vert glauque sont aussi un bon critère pour la reconnaître. 
Cette espèce calcicole et thermophile est peu courante en Gironde, et la vallée du Ciron avec ses affleurements calcaire représente l’un de ses rares berceaux d’élection en Gironde !  

 

Amanita franchetii =A. aspera.

 

   

Quelques Bolets :

Boletus erythropus.

 Bolet à pied rouge (Bon comestible).

Très beau bolet à pied rouge,  bon comestible de surcroît en dépit de son intense bleuissement.  Fréquente plutôt les vieilles chênaies acidophiles ou les petites forêts-galeries à base de feuillus mélangés. Son chapeau d’une belle teinte châtain foncé à bai velouté,  évite toute confusion avec le « bolet de Satan » aux pores également rouge vif, mais au chapeau blanc !  

 

Boletus satanas.

Bolet de Satan (toxique).

 

Boletus rhodoxanthus.

Bolet rouge et jaune.

 

Boletus luteocupreus.

 

Boletus dupainii.

Bolet de Dupain.

 

Boletus rhodopurpureus.

Une nouvelle variété récemment découverte :

Boletus pulverulentus.
 
var. sublateritius.   
Guinberteau & Lannoy. 

Nouvelle variété de bolet découverte par J. Guinberteau dans la station princeps : la vallée du Ciron. 

Il s’agit d’une très belle espèce, véritable « palette de peintre » par ses couleurs bigarrées et son chimisme très réactif au toucher. En effet, c’est l’espèce de bolet la plus réactive avec  « l’indigotier » (Gyroporus cyanescens), et sa chair jaune devient  très rapidement bleu outre mer à indigo puis noirâtre dès la manipulation

Xerocomus armeniacus.

Bolet abricot.

C’est le bolet « couleur abricot » qui n’est pas l’espèce la plus commune dans ce complexe des bolets au chapeau sec velouté, mais souvent +/- envahi de teintes rougeâtres. 

Son pied à base cannelle orangé sur son tiers inférieur, permet de le reconnaître. Sans intérêt de comestibilité !

Leccinum variicolor.

Un exemple parmi les dizaines d’espèces 

de Bolets raboteux. 

Phylloporus pelletieri 
ou P. rhodoxanthus.

Un bolet lamellé rare.

Il peut paraître étonnant de parler ici de « bolet à lames » ! 

Et pourtant il s’agit bien d’un authentique bolet, d’affinité taxinomique très proche du bolet subtomenteux (Xerocomus subtomentosus),  ou du bolet à chair jaune (Xerocomus chrysenteron), etc.

Cette rare espèce qui possède de vraies lames, quoique plus ou moins anastomosées transversalement, établit au sein de la classification, un véritable pont charnière entre les vrais bolets à tubes et pores d’une part, et les autres boletales lamellés comme les gomphides ou les paxilles d’autre part.

Les Crépidotes :

Crepidotus crocophyllus.

Magnifique espèce pleurotoïde (sans pied, en forme de coquille) lorsque l’on a la curiosité de la retourner de son support ligneux (branches mortes ou vieux troncs). En effet sur le frais,  ses lames sont d’une belle teinte vive saumoné abricot, coloration vite évanescente par vétusté. Espèce assez rare, à protéger en raison de la disparition de ses biotopes.

 

Crepidotus calolepis.
= Crepidotus mollis spp. calolepis 

   

L'Hypholome en touffe :

     

 Hypholoma fasciculare. 

Une espèce commune mais esthétique.

Les Cortinaires :

Cortinarius sodagnitus.

     Les cortinaires représentent à la fois les plus majestueux des champignons mais aussi le symbole de l’extrême biodiversité !!! 

En effet, c’est plusieurs milliers d’espèces que l’on a identifiés rien que sur notre territoire national, et cette espèce ici est l’une de ses représentants. 
D’un joli mauve feutré à visqueux selon l’humidité ambiante, l’espèce donne sur le chapeau, une magnifique réaction colorée rose-framboise à rouge–groseille vif  aux alcalis, comme la soude ou la potasse. 
C’est un outil bien utile pour reconnaître cette espèce dans l’extrême complexité de la classification des cortinaires. C’est une espèce peu répandue, fidèle à la vallée du Ciron, sur les sols argilo-calcaires de fond de ravin.

Russula fellea.

Une « banalité » devenue rare en Gironde !....

conséquence de la disparition de son arbre hôte : le hêtre.

 

Omphalina xylophila.

Espèce rarissime des bois morts et des vieilles forêts.

 

Les lépiotes :

 

La hêtraie et taillis de robiniers : 

un réservoir de Biodiversité en Lépiotes.

 

 

 

Un aperçu de cette biodiversité en Lépiotes.

<<< Lepiota cristata.  

 

Lepiota clypeolarioides.

<<<Lepiota selinolens.

 

Lepiota fulvella.>>>

 

Cystolepiota pulverulenta.

Leucocoprinus brebissonii.   

Jolie petite lépiote, fluette et élégante, au chapeau strié sur sa marge, ressemblant à un petit coprin mais aux lames blanches (et non pas noires comme les authentiques coprins !). Espèce assez répandue, ténue,  sans valeur culinaire ! Cystolepiota pulverulenta

Leucoagaricus jubilae.

Espèce de petite lépiote singulière à la fois par sa rareté, et son chimisme surtout. 
En effet c’est la lépiote aux « 4 couleurs » : elle devient rouge sanguinolant au moindre toucher, elle jaunit dans l’humidité sous la rosée matinale, elle verdit violemment avec l’ammoniaque, elle noircit dans la vétusté ! 
Nous la trouvons régulièrement très tôt en saison, consécutivement aux périodes chaudes et humides, dans le bassin du Ciron, sur sables calcarifères.
    

Melanophyllum haematospermum.

Une lépiote originale à lames sanguinolantes.

Il peut paraître étonnant de parler de lépiote pour cette espèce exceptionnelle, aux lames d’un rouge sang vif !!! 

Pourtant cette espèce fait bien partie des lépiotes, même si le mycologue a voulu l’en séparer en la nommant autrement ! 
Espèce assez rare, de taille modeste, non comestible.

Les plutées :

(Genre Pluteus) une grande diversité sur les bois morts, au sein de la hêtraie et des ripisylves.

Pluteus phlebophorus. 

Espèce de taille modeste, au chapeau fripé, relativement courante appartenant au genre plutée.
Ces espèces qui sont des champignons saprotrophes, vivent sur le bois mort ou vieux troncs ou branches tombées au sol.   

 

Pluteus umbrosus. 

 

Pluteus luteovirens.

Les clavaires : 

<<<<< Ramaria stricta.

 

Artomyces pyxidatus.>>>>>

     Joli clavaire avec ses ramifications en tour de jeu d'échec ou de chandelier à branches.

Un champignon venu d’ailleurs !...

 

Anthurus archeri. 

 

 

2 espèces de Lycoperdon devenues rarissimes….
en Gironde :

Lycoperdon mammiforme.

 

Lycoperdon echinatum.>>

 

Les Geasters :

 

Geastrum triplex.

«Etoile terrestre.»

 

 

Geastrum triplex.

 

 

 Un Cyathus :

Cyathus striatus. 

Autre espèce singulière de champignon, qui montre au passage ce que le « monde fongique » a inventé comme ingéniosité de formes et d’adaptations. 
Il s’agit d’un petit champignon grégaire (vivant en troupes ou colonies), en forme de « cornet de dragées » et striés à sa face intérieure. 
A l’état immature, chez les jeunes exemplaires on peut remarquer la présence d’un opercule ou membrane, obturant la cavité renfermant les spores contenues dans des sacs appelés « péridioles ». 
Les cyathus sont des champignons proches des « vesses de loup » malgré une morphologie quelque peu différente.

La Hêtraie du Ciron : 
un écosystème malmené et menacé. 

<<<<<<<< Coupe à blanc et substitution par  le pin maritime au ras des gorges. 

 

Utilisation d’herbicides défoliants après coupe rase d'une belle charmaie en place d'une hêtraie ancienne.       

 

Exemple d'une coupe effectuée à la tronçonneuse sur un magnifique sujet de hêtre de la Vallée du Ciron compromettant un peu plus le réservoir de diversité génétique de cette hêtraie relique.

Un aperçu des Champignons  de l’Aulnaie-Saulaie ....

  

Une grande diversité d’espèces spécialisées, liées à la présence de l’aulne.

       

Flammulaster limulatoides.
P.D. Orton.

Très rare, présente dans une aulnaie marécageuse et mésotrophe de Gironde.

 

Une profusion de champignons comme les Hébélomes.

      

 

Xerocomus ripariellus.

Le bolet du bord des mares.

 

Pluteus griseoluridus.

Lactarius lilacinus.

Rare espèce de lactaire, à la taille modeste, mais aux couleurs vieux rose +/- lilacin typique. 

Ce lactaire hygrophile des sous-bois marécageux des fonds de vallées alluviales, est inféodé exclusivement à l’aulne qui est son arbre-hôte, par symbiose racinaire ectomycorhizienne.

 

<<< Lactarius luridus.

 

Lactarius violascens.>>> 

2 espèces peu communes.

Cortinarius delibutus.

 Cortinaire peu fréquent,  des forêts hydromorphes inondables ou marécageuses, il vit en association avec le bouleau

Lames d’un beau violet azuré, contrastant par rapport au chapeau jaune vif à orangé.

 

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Réalisée le 30  août  2006  André Cochet
Mise ur le Web le        2006

Christian Flages