M. André Cochet, votre Web manager, sa femme et ses enfants vous fait part de la naissance d'une petite famille de dame blanche à Lamagnon. Les enfants vont bien et les parents sont heureux. André est vraiment un type chouette.

 

André Cochet

 

 

 

LA CHOUETTE EFFRAIE

 

 

 

 

 

La chouette effraie aussi appelée "dame blanche" est un rapace nocturne parmi les plus communs. Son surnom vient de son plumage très clair comme vous pouvez le constater sur la photo. Les scientifiques l'ont appelé Tyto alba, les anglais l'appele chouette des granges (barn owl).

 

 

Photographie d'une chouette effraie à l'entrée de son nid.

 

C'est une espèce cosmopolite que l'on rencontre aussi bien dans les régions chaudes que tempérées (voir la carte de répartition) des cinq continents.

 

 

Carte de répartition de la chouette effraie.

 

Avec une aire de répartition aussi vaste, les populations se sont différenciées morphologiquement. La race alba habite les îles britanniques, la Péninsule Ibérique, l'ouest et le sud de la France., la race ernesli qui est très claire, se rencontre sur les îles méditerranéennes (Corse, Sardaigne,…) et l'Afrique du Nord,  la race guttata, forme très colorée, occupe l'Europe Centrale, le Danemark, la Suède, La Russie et l'Ukraine. A Pujols nous avons le race alba. D'autres races sont décrites en Afrique, Amérique, Asie et Océanie. L'oiseau mesure 38 cm de longueur, a une envergure de 95 cm et pèse 330 g.

La chouette effraie se nourrit de petits rongeurs principalement les campagnols qui sont de grands ravageurs de nos campagnes. Elle en consomme environ 100 g par jour. Elle ne dédaigne pas les musaraignes. Elle avale directement ses proies sans les dépecer ce qui limite la  taille des captures. Sa digestion puissante est rapide et n'a pas le temps d'altérer les os et les poils que l'on retrouve dans les pelotes de déjection.  D'ailleurs, leur étude permet de réaliser très rapidement des inventaires des petits mammifères d'un région car contrairement aux autres rapaces elle n'est pas sélective sur ses proies. Dans les années 1970, Uttenterdoerfer a conduit une étude du régime alimentaire de la chouette effraie en Allemagne. Il avait inventorié 77.602 vertébrés (113 chauves souris, 195 taupes, 20.466 musaraignes, 9 belettes, 53.438 petits rongeurs [95 loirs, 285 rats, 13.373 souris et mulots, 38.913 campagnols] et 772 divers), 8 lapins, 2.414 oiseaux (1.272 moineaux domestiques, 149 moineaux friquets, 95 hirondelles de fenêtre, 77 hirondelles des cheminées, 71 martinets noirs, etc…), 936 batraciens, un lézard, un poisson, 587 insectes et une limace.

Sa voix n'a rien de commun avec les hululements des autres nocturnes. Dans son nid, elle ronfle… exactement comme un dormeur mais sans le bruit de l'expiration. Elle émet aussi des chuintements prolongés sch…dfff.. de 5 à 8 secondes et surtout une longue plainte aigre et roucoulante assez sinistre : chrruuu….uurri…urrrr….

A l'origine c'est un oiseau des rochers et des éboulis mais au cours des temps l'effraie a liée son existence à celle de l'homme en s'installant dans les édifices. De temps en temps, on peut la rencontrer dans les crevasses d'une falaise ou bien un vieille arbre. A Pujols sur Ciron, nous pouvons l'observer dans le clocher de l'église, sauf cette année, et dans une grange de Lamagnon. Elle installe son nid toujours dans des endroits difficiles d'accès pour les prédateurs et sombre. Il est au centre du territoire de chasse qui s'étend sur 100 à 200 ha, voir 400 ha.

Le couple un fois formé, elle est très fidèle à son partenaire et à son nid. La période de reproduction est très variable et dépend des ressources alimentaires. Les ornithologues ont observés des pontes tout au long de l'année avec un maximum au printemps. Le succès de la reproduction dépend de la densité des rongeurs. En cas d'abondance une deuxième ponte a lieu au mois de juillet avant l'envol des jeunes de la première nichée. Le nombre d'œuf est généralement compris entre 4 et 7 mais des extrême allant de 2 à 18 ont été observés. Les jeunes, après leur envol, vont se disperser à de grandes distances et ils n'hésitent pas à traverser l'Europe.

L'espèce est en déclin. La mortalité naturelle est importante et elle dépend des ressources alimentaires. Elle n'a pas de prédateur naturel connu. Les hivers froids et neigeux déciment l'espèce. Mais l'homme tue de nombreuses chouettes dans les collisions avec les automobiles et les trains, sur les lignes électriques, par bêtise à coup de fusil et par superstition. En effet dans le monde rural, il est de tradition de clouer sur les portes de granges notre amie l'Effraie pour éloigner les mauvais esprits. Cette tradition perdure encore pour l'avoir observée l'an dernier dans les Causses près de Florac… Enfin, l'homme barricade souvent l'entrée de son nid l'empêchant de se reproduire. C'est bien dommage car un couple de chouette effraie détruit près de 10.000 rongeurs par an et ne s'attaque jamais aux animaux domestiques: pigeons, poules,… Vous pouvez favoriser son retour en lui posant des nichoirs. Vous pouvez même l'aménager pour l'observer.

 

Attention, il ne faut jamais s'approcher du nid lorsque l'oiseau est présent car il peut avoir des réactions agressives.

En cas de problème sur une nichée (disparition des parents, chute d'un jeune du nid) ou en cas de  découverte d'un oiseau blessé, il faut prendre contact avec des personnes spécialisées dans le problèmes : L.P.O., 3 Rue de Tauzia 33.800 Bordeaux, Téléphone/fax: 05-56-91-33-81 // mel/e-mail: aquitaine@lpo-birdlife.asso.fr)

 

 

Bibliographie :


La Chouette Effraie : description, mœurs, observation, protection, mythologie...
par Jean-Louis Vallée, (192 pages en couleur, format 15*19cm), aux éditions Delachaux & Niestlé, 1999, 159F.

 


L'Effraie des clochers par Yves MULLER (spécialiste européen de l'espèce), 72 pages format 21*22 cm,  Editions EVEIL NATURE, Collection Approche n°16.