Ce  texte est extrait de:
Page  222 / 224

L'ensemble du texte concernant la Vallée du Ciron est sur ce site à:

Documents/ Choisir un regroupement/
Ouvrages.

La GARONNE
 
et ses
 
AFFLUENTS DE LA RIVE GAUCHE
par

André REBSOMEN 

FERET et fils éditeurs
 
9 rue de GRASSI
 
BORDEAUX
1913

Collection privée

Passage concernant:

NOAILLAN

Page 222

Retour au répertoire.

 

A une faible distance de Villandraut, toujours en suivant la vallée du Ciron, se rencontre le château de Noaillan, situé à l'est de la rivière, et qui est possédé par M. Georges Guillot de Suduiraut.

Cette forteresse présente un plan polygonal fort irrégulier et clos de murs. L'ensemble se compose aujourd'hui de bâtiments d'exploitation agricole au nord-est et au sud-est, au sud, de l'ancienne chapelle du château, et à l'ouest, du château proprement dit.

Page 223

Retour au début.

Le gros mur d'enceinte de cette dernière partie, qui paraît être du XIIIe siècle, commence près de l'église par les restes d'une ancienne poterne; il se continue par une petite tour ronde suivie un peu plus loin d'une grosse tour, également ronde, qui devait servir de donjon, et contre laquelle s'appuient les appartements seigneuriaux du XIVe siècle, dont il demeure encore les fenêtres à meneaux.

Des lices où l'on peut facilement se promener entourent les anciens remparts et dominent une vaste prairie. Ce château est fort bien tenu, aussi bien que des ruines peuvent l'être sans perdre leur cachet archaïque. Quelques arbres ombragent ces débris sans les étouffer et le lierre enveloppe discrètement ces restes du passé.

L'ancienne chapelle du château, maintenant église paroissiale, élève dans les airs son clocher pignon percé de cinq baies et se compose de trois nefs et de trois absides circulaires. Celle du centre est ornée de chapiteaux intéressants.

L'histoire de la seigneurie de Noaillan nous révèle qu'elle était une des plus anciennes du Bordelais. Amanieu de Noaillan, chevalier, nommé dans un titre du 2 mars 1225, fut un des soutiens d'Henri III d'Angleterre à la bataille de Taillebourg, en 1242.

Plus tard, le 19 mars 1274, Bertrand de Noaillan reconnaît tenir du roi Edouard ler le château de Noaillan « au devoir d'une lance d'esporle à muance de seigneur », et ce qu'il possède dans la paroisse de Salles, au devoir d'un « autour saur ». 

Le même jour, un de ses parents, Guillaume de Noaillan, reconnaît devoir au duc d'Aquitaine une paire de gants. Le roi d'Angleterre compte sur l'appui du sire de Noaillan, ainsi que le prouve la lettre qu'Edouard Il écrivait à Amanieu de Noaillan, en 1312, pour lui demander ses chevaux, ses armes et ses soldats. 

En 1322, il le convoquait pour la guerre d'Ecosse. En 1373, le seigneur de Noaillan prêtait serment de fidélité au prince de Galles. Mais peu d'années après, la famille de Noaillan abandonne son château d'origine qui passe à la famille de la Motte. Gaillard de la Motte en était seigneur en 1383.

Au commencement du XVe siècle, les rois d'Angleterre reprennent Noaillan pour le donner à des vassaux d'une fidélité plus sûre que celle des La Motte, et le concèdent enfin, en 1428, à Bernard Angevin, qui, de simple clerc, était devenu un des plus puissants seigneurs de la province, chancelier d'Aquitaine et membre du grand conseil.

Après la conquête de la Guyenne par les Français, les la Motte recouvrèrent Noaillan.

 L'un d'eux, Jean de la Motte, recueillit la riche succession laissée par le maréchal Xaintrailles, son oncle, et sa famille demeura à Noaillan jusqu'en 1567. 

Cette année-là, François de la Motte vendit les terres de Noaillan et de Léogeats à Jean Le Berthon, conseiller au Parlement de Bordeaux, pour la somme de 12.000 francs bordelais. 

Un long procès commencé à la même époque et achevé en 1578, rendait Noaillan à dame Marie de Ballanguier, douairière de la Motte, mère de François Il de la Motte (dont nous avons déjà parlé à propos du château de Castelnau de Mesme) et annulait sans doute la vente dont nous parlons. 

Ce François Il de la Motte eut pour fille Guyonne de la Motte, marquise de Castelnau, qui épousa, en dernier lieu, Jean d'Espagnet, et déjà connue du lecteur.

Enfin Jean Duroy, conseiller au Parlement de Bordeaux, achetait la moitié de la

Page 224

Retour au début.

 terre de Noaillan, dont le reste appartenait à la famille de Piis. Vers 1700, les Duroy de Suduiraut faisaient l'acquisition de cette part et demeuraient ainsi seuls seigneurs du lieu jusqu'à la Révolution.

Avant de laisser Noaillan, nous n'aurons garde d'oublier ce qui fait sa célébrité culinaire, la culture intensive de l'ail, cette « thérîaque des paysans » comme on l'appelait jadis.

  

Retour au début.

Réalisée le 10  janvier  2002  André Cochet
Mise sur le Web    janvier 2002

Christian Flages

Retour au répertoire.