Le Château de Malle.

à

Preignac.

Texte de Pascal BUSSY. 
Editions Daniel BRIAND.

Réalisé grâce à l'aimable obligeance de Madame La Comtesse de BOURNAZEL.

Sommaire: Le Château.
La Famille.
Les Vins de Malle.

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 Un grand cru du Sauternais.

Au coeur d'un des vignobles les plus anciens de France, à quarante kilomètres au sud-est de Bordeaux, un vaste domaine ancré dans le Sauternais conserve et fructifie un patrimoine unique: cinq siècles d'histoire, une gamme de vins fruités qui s'étend des Graves aux illustres blancs liquoreux.

Au château de Malle, la noblesse des grands crus se confond avec celle du décor.

 

 Le Château.

 C'est à l'aube du dix-septième siècle que Jacques de Malle, le descendant d'une vieille famille installée depuis longtemps à Preignac (on en relève les traces dès le quinzième), et président du Parlement de Bordeaux, fait construire le château qui porte son nom.

Trois générations plus tard, le domaine est entre les mains de Pierre de Malle, conseiller du roi Louis XIV, Garde des Sceaux de la cour de Guyenne, et parlementaire à Bordeaux suivant la tradition ancestrale.

 Dernier représentant masculin de son nom, c'est en 1702 que sa fille Jeanne de Malle épouse Alexandre-Eutrope de Lur Saluces, chevalier, comte d'Uza, vicomte d'Aureillan, baron de Fargues, de Malengin et autres lieux.

 A peine un siècle après sa création, le destin de cette belle demeure bascule donc une première fois, grâce à un mariage exceptionnellement brillant : terre de plaisance pour haute bourgeoisie bordelaise de robe, Malle devient le port d'attache girondin d'une famille de la grande aristocratie dont on trouve les racines jusque dans le Piémont italien, avec le marquisat de Saluces fondé en 1142.

 Pierre de Bournazel, le mari hélas disparu de l'actuelle maîtresse de Malle, savait décrire mieux que personne le pittoresque de ce château qu'il aimait tant, tel qu'il s'inscrit de prime abord dans l'oeil ébloui du visiteur qui franchit les grilles de la cour d'honneur: 

"une architecture classique avec une forme en fer à cheval, un rez-de-chaussée à la toiture de tuiles qui domine d'un étage un pavillon central couvert d'un toit d'ardoise à la Mansart, et deux ailes en retour, animées par la présence de deux grosses tours rondes délicieusement archaïques et qui sont coiffées de dômes d'ardoises "à l'impériale". 

La cour d'honneur forme terrasse et est surélevée, deux séries de marches mettent en évidence le corps du logis."

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L'impression générale qui se dégage de Malle n'est certes pas ordinaire. On se trouve en face d'une douce extravagance, d'une folie légère et distinguée, d'un décor un peu fantasque mais dont le côté insolite est harmonieusement tempéré tant par les formes héritées du classicisme que par la sobriété de la construction. 

D'ailleurs, il fallait être un grand artiste pour être capable de concevoir deux façades différentes (Classique devant et Renaissance derrière) sans que le château perde une once de l'homogénéité de son cachet.

Façade postérieure.

Mais il y a là un mystère : l'architecte qui a imaginé Malle est resté anonyme, voici longtemps déjà qu'il a emporté ses secrets avec lui…..

 Le château de Malle doit sans doute beaucoup aussi à la famille des Lur-Saluces, car leur souche italienne et leur esprit artiste ont laissé plusieurs empreintes indélébiles tant dedans qu'au dehors : dessins des marbres de la grande salle du rez-de-chaussée, escaliers dérobés, décorations intérieures, sans oublier bien sûr l'ordonnancement des jardins.

 Ah, ces jardins... Réalisés sur le modèle des parcs florentins, ils se composent de terrasses classiques, avec un petit théâtre tout en rocailles et en galets, sorte de nymphée qui semble surgi d'un conte de fées...

 Il fut autrefois le lieu privilégié où se jouaient dans la région des pièces frivoles, bourrées d'intrigues fantaisistes et de rebondissements, dans le plus pur style de la commedia dell'arte italienne, à tel point que l'on a retrouvé dans les archives du château des canevas de saynètes aux noms évocateurs, comme "la précaution inutile" ou "la méfiance vengée"...  

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Plus récemment, le théâtre a servi de décor à quelques cérémonies de la Commanderie du Bontemps de Sauternes et Barsac, mais on pourrait imaginer une foule de prétextes artistiques pour le faire revivre. 

 Et on s'apercevrait que Mozart, Monteverdi, Marivaux, ou Labiche (pour citer des compositeurs et auteurs dramatiques très différents) peuvent être dans les jardins de Malle les dignes successeurs d'Arlequin, Pantalon, Pierrot, Colombine et Cassandre...

 Mais les terrasses connaissent aussi des habitants plusieurs fois centenaires, avec ces nombreuses statues et groupes sculptés qui peuplent la verdure. Oeuvres d'artistes italiens (sommes-nous décidément ici dans une enclave transalpine ... ?) convoqués en Guyenne au dix-septième siècle par le duc d'Epernon, ils se divisent en deux catégories.

 Les évocations de la mythologie traditionnelle, et l'inspiration régionale qui fait voisiner des scènes de chasse (comme ces hommes munis d'arcs et de flèches et portant des oiseaux) avec des tableaux viticoles : vendangeurs, enfants cueillant le raisin, vignerons foulant la récolte dans une cuve.

 Car si d'aventure on pouvait oublier un instant qu'on est ici dans une terre sacrée du vin, le panorama immédiat sur toute une partie du vignoble des Sauternes se chargerait de nous le rappeler...

Mais regagnons le château. Vitrines de l'art de vivre du temps jadis, les intérieurs de Malle offrent au visiteur de notre fin de siècle un plongeon impressionnant dans un passé varié et démultiplié, puisque les styles et les époques y cohabitent avec bonheur.

Il faudrait détailler chaque pièce et s'attarder sur chaque cheminée, chaque plafond, devant chaque meuble et chaque toile, d'autant plus que les Bournazel d'aujourd'hui ont tenu à ce que tout dans la partie qui se visite soit le plus proche possible de la réalité d'antan. 

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L'excursion commence avec la salle dite du billard et son sol dallé de marbre des Pyrénées, des échantillons en formes de petites boules polies de différentes tailles sont même conservés sur les tablettes de plusieurs cheminées du château.

 Malgré les boiseries Louis XIV "à la capucine", c'est-à-dire simplement cirées et les quatre portes d'époque, malgré les médaillons de marbre qui entourent le portrait du premier Lur Saluces de Malle, malgré la haute cheminée de pierre surmontée de peintures, malgré les tables à gibier, ce sont les silhouettes peintes en trompe-l'oeil qui éveillent surtout la curiosité.

 Elles datent du dix-Septième siècle, représentent des messieurs et des dames en costume de cour ou de campagne, elles étaient autrefois destinées à la figuration immobile pour la scènes de comédie interprétées dans le petit théâtre des jardins. 

Passons dans le grand salon, où des visiteurs de marque attendent déjà, suspendus à leurs cimaises du dix-septième: Louis XIV (une copie de Rigaud), le roi Charles XII de Suède, le prince de Hollande Guillaume le taciturne et son fils Maurice d'Orange, sans oublier une scène du siège de Lille (une copie de Van der Meulen).

 Le parquet est en mosaïque de différents bois fruitiers, il date de la Restauration et sert de base ici à un mobilier provincial solide et cossu, comme on en trouve encore dans les maisons des notables au coeur des petites villes.

La bibliothèque, entièrement garnie de boiseries, évoque l'un de ces anciens cabinets particuliers où l'on prenait plaisir naguère à s'isoler pour lire ou méditer, comme hors du temps.

Un bureau en acajou à cylindre fait corps avec le meuble bibliothèque proprement dit, l'ensemble était à l'époque le bureau des fermiers généraux qui recouvraient les impôts sous l'Ancien Régime. 

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Une table Louis XIII, une armoire provinciale Louis XIV, et des fauteuils Louis XVI achèvent avec les livres qui sommeillent dans les vitrines de donner à l'ensemble une profonde impression de chaleur et d'intimité.

Sous la tour ronde de l'aile gauche, la chapelle est elle aussi un lieu à part. Oratoire en forme de rotonde, son ensemble de pierre sculptée est miraculeusement protégé depuis quatre siècles, et on peut distinguer tout autour de la pièce les armes en écussons des anciennes familles alliées aux habitants de Malle.   

Tandis qu'au milieu, un Christ en croix d'inspiration janséniste domine un pélican nourrissant ses petits avec sa poitrine déchirée, violent symbole de Jésus donnant son sang pour la rédemption des hommes.

Il faut enfin passer dans la chambre dite des Cardinaux, un nom qu'elle doit aux quatre portraits des prélats, Dubois, Mazarin, Richelieu et Polignac.

Si le lit à baldaquin recouvert de perse (une toile peinte importée d'Inde au dix-huitième) attire l'oeil dans son alcôve ainsi qu'un imposant mobilier, on y trouve notamment une armoire Louis XIII "pointe de diamant" le principal intérêt de la pièce est, au-dessus de la cheminée, l'un des très rares portraits du duc d'Epernon, ancien "mignon" d'Henri III et seigneur du château voisin de Cadillac sur l'autre rive de la Garonne.

Les relations ayant été très fortes entre les deux maisons à leurs débuts, une solide légende locale affirme que Malle aurait été construit avec le restant des pierres achetées en 1598 par le duc pour bâtir Cadillac…

 Le comte et la comtesse Pierre de Bournazel, en redonnant vie à Malle (n'oublions pas que l'ensemble du domaine totalise 200 hectares dont 50 de vignes), ont entamé d'immenses travaux qui se poursuivent encore aujourd'hui: apport indispensable du confort moderne, dans la plupart des pièces, restauration du grand salon en 1974, toits des deux tours rondes, l'un surmonte la chapelle, l'autre le bureau dans les appartements privés remis à neuf tout récemment avec l'aide des Beaux-Arts, plus toute une série d'opérations minutieuses, visant à gommer les parti-pris esthétiques douteux du siècle dernier. 

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Car au Second Empire la mode fit des ravages, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Boiseries badigeonnées "chocolat", meneaux des fenêtres supprimes et remplacés par des volets, surcharges inutiles, parterres de fleurs massacrés et transformés en petit parc à l'anglaise, Malle n'échappa pas à la vogue discutable de l'époque.

Mais tout cela sera bientôt qu'un épisode de plus dans la vie mouvementée du château. Pierre de Bournazel et son épouse ont su retrouver peu à peu l'authenticité de Malle, et parfois avec une grande minutie.

Ils rhabillent les  fenêtres avec leurs meneaux, n'hésitent pas à reconstituer un enduit à la chaux d'après une formule du dix-septième siècle pour repeindre la salle à manger qu'ils ont fait décaper, ils vont jusqu'à rechercher l'agencement exact des meubles pour offrir aux visiteurs une vision du passé qui soit la plus exacte possible.

 Car depuis que le château et ses jardins italiens ont été classés par les Monuments Historiques en 1949, ils sont très visités, de Pâques jusqu'au 15 octobre.

 Le reste du temps, la comtesse de Bournazel en profite pour peaufiner sans cesse les aménagements, pour imaginer de nouveaux projets: par exemple, elle veut consacrer une pièce du château à un petit musée du souvenir à la mémoire de son beau-père le capitaine Bournazel, et dehors elle entend ressusciter les parterres des jardins, d'après les anciens plans à l'italienne qui ont été exhumés des papiers de famille...

C'est grâce à cet amour du terroir et à ce respect de la tradition que Malle, aujourd'hui, est une étape décisive dans le circuit flamboyant des châteaux historiques qui bordent la Garonne :

 La brède où vécut Montesquieu, Roquetaillade, Cadillac, etc. Mais il est vrai que Malle a un avantage de taille sur tous ces autres lieux illustres.

 A travers lui, on peut franchir la porte du pays du Sauternes, et s'embarquer sur la route des grands vins liquoreux les plus célèbres au monde ... !

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  La Famille.

MALLE est bien le berceau girondin des Lur-Saluces, ainsi que l'attestent de nombreux signes éparpillés à l'intérieur et à l'extérieur du château : portrait d'Alexandre Eutrope dans la salle de billard, armes de la dynastie sur les trois miroirs du grand salon, sur la cheminée de la bibliothèque, sur plusieurs plaques de foyers, sur le fronton qui décore l'une des grilles de fer forgé de la cour d'honneur.

Nul hasard, par conséquent si la chronique familiale, aux prises avec un nom aussi illustre, est riche en événements de toutes sortes, qui peuvent aller du haut fait d'armes à l'anecdote.

Evoquons-en quelques-uns en remontant le temps.

Au moment du mariage en 1702 d'Alexandre Eutrope de Lur-Saluces avec une demoiselle de Malle, la future dynastie est déjà auréolée en puissance d'un prestige à la fois noble et militaire.

 Claude-Honoré de Lur-Saluces, le père du marié est en effet aide de camp de Turenne, puis du prince de Condé, et son aïeul Pierre III de Lur a servi un siècle et demi plus tôt sous Henri III et sous le roi de Navarre (le futur Henri IV).

 On peut aussi évoquer quelques "alliances spirituelles" comme celle de l'italienne Catherine de Saluces qui avait pour parrain et marraine Charles IX (ce même roi qui dépossédera plus tard le Marquis de Saluces de ses états piémontais ... ) et Marie de Médicis, ou encore celle de Louis-Amédée de Lur-Saluces, filleul de Louis XV et de sa fille Madame Victoire.

Quant au jeune marié lui-même, il est capitaine au régiment des dragons de Schomberg.

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Son fils Pierre, maréchal de camp sous Louis XV, est le héros d'un épisode savoureux qui se déroule lors de la prise de Hanovre en 1757, dans le cadre de la guerre de sept ans et de la campagne menée en faveur de Marie-Thérèse l'Impératrice d'Allemagne contre Frédéric de Prusse.

 Pierre de Lur Saluces, alors commandant un régiment de cavalerie, se rend dans un magasin de vin fins, à la recherche d'une boisson qui galvanise ses troupes.

Le breuvage qu'on lui offre à goûter n'est autre que du vin de ... Malle, vendu par lui-même en Allemagne quelque temps auparavant.  

Inutile de préciser que notre Bordelais exilé repartira vers le front avec plusieurs bouteilles de bon Sauternes. C'est la fin de la guerre hélas, que Pierre et son fils Claude Henri, lui aussi maréchal des armées du roi, seront tous deux grièvement blessés lors des ultimes combats.

Juste avant la Révolution, c'est un colonel de Lur Saluces que l'on trouve basé à Malle, et l'un des bâtiments annexes du château abrite même les chevaux du détachement de son régiment, le régiment de Saluces.

Cette époque coïncide avec la division de la lignée Lur Saluces en deux parties : la branche aînée, à l'occasion d'un mariage le 6 juin 1785, s'installe au château d'Yquem situé à trois kilomètres de Malle à vol d'oiseau, et la branche cadette reste à Malle.  

Suit alors une péripétie dramatique dans l'histoire de la famille, et dont le souvenir marquera toutes les générations sans exception jusqu'à aujourd'hui : Le 14 décembre 1793, Claude-Henri de Lur Saluces est guillotiné à Bordeaux.

 Une exécution hautement symbolique, avant tout destinée à prouver qu'il était vraiment très risqué voire impossible de s'afficher sous la Terreur...

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 Le fils de Claude-Henri, Alexandre on aime bien ce prénom dans la famille.... a laissé dans les jardins de Malle une marque qui date de la même époque.

Poursuivi lui aussi par les révolutionnaires et à peine âgé de seize ans, il franchit le mur d'enceinte, on peut voir encore le point précis ! et saute sur un cheval qui l'attend pour s'enfuir en Espagne.

Il prendra plus tard sa revanche puisqu'il sera élu député royaliste de la Gironde pour quatre mandats successifs.

L'histoire de la famille se poursuit avec un autre homme politique, Henri de Lur Saluces, celui qui eut le bonheur de voir son Sauternes "Château de Malle" choisi parmi les fameux crus classés de 1855... 

Sénateur de la Gironde, c'est un disciple de Lamartine, le poète lui écrira plusieurs lettres de soutien et d'amitié qui sont pieusement conservées à Malle.

Sa position est d'autant plus courageuse qu'elle impliquait l'adhésion à certaines idées de la Révolution de 1848, avec au premier chef la fidélité aux institutions républicaines.

La fille d'Henry épousera Paul de Bournazel, père d'Henry et grand-père de Pierre : brillant représentant d'une famille de tradition militaire, il se bat en Orient pendant la première guerre mondiale, à la tête d'un régiment de chasseurs d'Afrique.

Et ce n'est que bien plus tard que Pierre de Lur-Saluces, ancien officier et dernier représentant du nom à habiter Malle (il était célibataire), lègue le domaine à son neveu et filleul Pierre de Bournazel.

A travers cette transition se joue une nouvelle fois le destin du château et de ses terres, mais si les noms changent, la famille est la même. 

Entre le Jacques de Malle du dix-septième siècle et les enfants de Pierre de Bournazel aujourd'hui , c'est bien le même sang qui coule, sept générations de Lur Saluces y ont forgé entre-temps les insignes de leur noblesse guerrière.

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Cette noblesse rejoignant souvent les valeurs militaires, il nous semble opportun de faire revivre ici la vie de l'un des personnages clef de la famille, Henry de Bournazel, celui que l'on surnomma "Le cavalier rouge" et qui mourut en 1933 face aux berbères de l'Atlas.

Né en 1898, Henry de Bournazel fut un héros dans le plus pur sens du terme. Engagé volontaire dans la cavalerie en plein conflit mondial en 1916, il consacre sa carrière au Maroc et y devient gouverneur du Tafilalet en 1932. 

Son surnom, qui hanta longtemps les imaginations des enfants et des adolescents de l'époque, lui vient de la célèbre tunique rouge de spahi qu'il portait fièrement en chevauchant les sables au coeur des combats les plus durs, en méprisant le danger... 

Le destin d'Henry de Bournazel inspira évidemment une littérature respectable, et notamment des livres où sa mémoire est longuement évoquée au milieu de ses compagnons d'armes :

-Lyautey le magicien" d'Henry-Louis Dubly. 
-Avec Lyautey, homme de guerre, homme de paix,  du Général Maurice Durosoy,
-Abd El-Krim"de Pierre Dumas.
-Le Maroc héroïque de Jean Vial, le médecin-capitaine entre les bras duquel mourut le grand soldat.

 Henry de Bournazel est aussi le sujet exclusif de plusieurs ouvrages :

-Bournazel, l'homme rouge  de Jean d'Esme (paru chez Flammarion).
 -
Henry de Bournazel de l'Académicien Français Henry Bordeaux. 
Publié à l'origine chez Plon en 1935, ce livre, sous titré "L'épopée marocaine", a même connu une édition pour la jeunesse, avec des illustrations !

 Cependant, il faut s'adresser à l'épouse d'Henry, Germaine de Bournazel, pour obtenir la relation la plus exacte de la vie du héros du Maroc. 

       -Le cavalier rouge (publié en 1979 aux Editions France-Empire) lui a demandé un énorme travail de recherche, tant au niveau des souvenirs d'enfance (témoignage d'anciens camarades, de professeurs, d'oncles et de cousins) que de la carrière militaire.

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 On y voit poindre très tôt sa vocation martiale, on y suit le cheminement d'un esprit généreux et baroudeur, on y dévore comme dans un feuilleton la lutte contre Abd El Krim et la pacification du Maroc.

 Ce chapitre essentiel de l'histoire familiale est écrit de manière vivante, la lecture est émaillée d'extraits de correspondances diverses, mais aussi touchante, comme si Germaine de Bournazel avait voulu retrouver et mieux connaître celui avec qui elle ne vécut qu'à peine six ans...

Son "Cavalier rouge" contient en outre de fort belles pages sur Malle et l'atmosphère qui y régnait au début du siècle, quand le château était habité par le grand-oncle Pierre de Lur Saluces et sa soeur Adélaïde, grand-mère d'Henry, alors tout jeune enfant qui venait y passer ses villégiatures.

Au début des années cinquante, Pierre de Bournazel qui est l'aîné de sa famille reprend donc la propriété (son frère cadet Jean aura le château de Bournazel en Corrèze)

Son père mort au Maroc vingt ans plus tôt, Malle vient de vivre un long passage à vide, car le château n'a pas été régulièrement habité pendant pratiquement deux générations, l'entretien et les cultures étant confiés à des régisseurs.

Pour Pierre de Bournazel, c'est un retour aux sources : attaché au lieu depuis toujours, son installation en Gironde lui remémore ses vacances d'enfant et d'adolescent, quand il venait voir son aïeule Adélaïde de Lur Saluces et séjournait l'été au château...

Poussé par l'amour des pierres et de la terre plus que par un quelconque et vulgaire désir de spéculation, il décide de remettre le domaine en état, en se donnant corps et âme aux bâtiments et au vignoble un peu délaissés.

Le travail et l'ardeur étant habilement complétés par la ténacité et le fanatisme, il joue les artisans pour reconstruire le cuvier, apprend la gestion, met un point d'honneur avec l'aide de son épouse à rendre aux pièces du château leur aspect originel.

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La seule matière où l'on ne peut improviser étant la fabrication des vins, Pierre de Bournazel ne craint pas d'entreprendre des études spécialisées.

Son diplôme d'ingénieur oenologue en poche, il améliorera considérablement les vins de Malle, et deviendra au fil des années une grande figure de la viticulture bordelaise.

Avocat infatigable des Sauternes et des Graves, très attaché à la protection de l'environnement, ses combats contre l'autoroute et pour le reboisement furent épuisants, il sera Président des Crus Classés, fondera la Commanderie du Bontemps de Sauternes et Barsac, sans oublier un registre social où il fera preuve d'une grande activité, tant comme président national de la caisse de Retraites des Cadres Agricoles que comme représentant des conventions collectives. 

Au début, les temps sont difficiles, et le nouveau maître des lieux et sa jeune épouse doivent traverser la période dure où le Sauternes est au creux de la vague, beaucoup de propriétés changent de main pendant cette époque, où la vigne est un gouffre.  

Pas de doute, il vaut mieux être deux pour partager les diverses angoisses qui ont par moments une fâcheuse tendance à se liguer : les termites qui dévorent les planchers et les charpentes du château, les insectes et les pluies qui menacent le vignoble... 

Heureusement, la situation d'ingénieur en électronique de Pierre de Bournazel lui permet de remonter Malle et, quand il le faut et il le faut souvent... de renflouer le navire. 

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Parmi toutes les occupations de Pierre de Bournazel, la Commanderie du Bontemps de Sauternes et Barsac était un peu sa mascotte.  

Créée par lui en juin 1959, elle a donc tout juste fêté ses trente ans en 1989, le château de Malle lui servit longtemps de siège social et de secrétariat. Manifestations folkloriques, événements gastronomiques mais surtout vinicoles.

Madame de Bournazel a des photos de son mari avec la commanderie, et en costumes, réceptions d'invités de marque de tous les pays, remises des diplômes, intronisations de personnalités, la vocation de cette association de viticulteurs du Sauternais (presque tous en font partie) est évidemment de propager dans le monde entier l'image des grands vins liquoreux de Bordeaux.    

A ce titre, la Commanderie s'inscrit dans l'importante famille des confréries des vins de France. Les voyages à l'étranger sont fréquents, Pierre de Bournazel a même fondé une Commanderie-soeur à Philadelphie en 1977, au cours d'une tournée promotionnelle en Amérique du Nord !

Enfin, notons que les costumes des dignitaires semblent imprégnés des couleurs des vieux Sauternes, puisqu'ils se composent, à côté de leur épitoge verte, "d'une robe de velours vieil or et d'une coiffe en forme de desquet vieil or à fond blanc"...

Depuis la mort de son mari en 1985, Nancy de Bournazel est la gardienne active du domaine de Malle. Dépositaire de plusieurs siècles d'histoire, elle a repris le flambeau de Pierre de Bournazel, et elle cumule avec dignité les fonctions de maîtresse de maison et de mère de famille, de chef d'entreprise (vingt-deux personnes travaillent régulièrement à la propriété), sans oublier son titre de vice-grand-maître de la Commanderie du Bontemps de Sauternes et Barsac.

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Initiée par son époux aux charmes mais aussi aux exigences des vins, elle est aujourd'hui une femme d'affaires moderne, et elle a su s'entourer d'une équipe efficace pour continuer à tirer du vignoble.

Néophyte il y a pas si longtemps, la voilà désormais passionnée par Malle et par ses vins, elle suit régulièrement des stages à la station d'oenologie de Bordeaux.

Ferme et énergique elle est habituée aussi à composer avec les administrations. L'organisation des visites, la direction des travaux à l'intérieur et à l'extérieur, la surveillance de la bonne marche des ventes, l'obligent à une présence quasi-permanente.

Même ses absences sont de fausses infidélités à Malle, puisqu'il s'agit essentiellement de voyages de promotion pour les vins, en France et à l'étranger, dans le cadre de l'Union des Grands Crus ou de la Commanderie.

Ces relations publiques au long cours peuvent la conduire en Espagne, au Danemark, mais aussi dans des pays plus lointains comme le Japon et les EtatsUnis : la comtesse de Bournazel a compris que pour vendre il ne faut pas hésiter à aller vers les gens, même s'ils sont au bout du monde.

La dernière génération des Bournazel, rien que des garçons, sera prête quand il le faudra à conduire les affaires de Malle. Paul-Henry (né en 1967), Antoine (né en 1969), et même le jeune Charles (né en 1978), tous trois possèdent le goût du vin, adorent le domaine et se sont toujours. intéressés à l'exploitation familiale, allant jusqu'à participer aux mises en bouteilles pendant l'été, prenant part aux vendanges à l'automne. Au château de Malle, on attend sans crainte le vingt-et-unième siècle...

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Les Vins de MALLE.

 Depuis que la vigne, à l'origine une liane ordinaire parmi les autres, a été apprivoisée par l'homme, les vins du pays de Sauternes sont devenus au fil du temps l'une des boissons les plus prestigieuses du monde. 

Connus il y a bien longtemps déjà comme "vins blancs de Langon", le chef-lieu de canton qui est à quatre kilomètres à peine de Malle, on sait qu'ils étaient traditionnellement appréciés à Versailles et dans toutes les cours du vieux continent, comme en Russie qui était le premier marché du Sauternes avant la Révolution de 1917, et où les caves du dernier tsar Nicolas II étaient réputées comme étant les plus fastueuses d'Europe...

Et puis, les Sauternes n'ont-ils pas été les seuls vins blancs de la Gironde choisis à l'époque du classement de 1855, cette très officielle sélection des courtiers en vins "près la place de Bordeaux", destinée à être présentée à l'empereur Napoléon III lors de l'exposition universelle de Paris ?

Aujourd'hui, ce classement fait toujours autorité, et il n'est pas exagéré d'affirmer que les crus classés de 1855 poursuivent pour la plupart leurs rôles de leaders dans un vignoble qui est déjà en soi une exception.

Dans ce club très fermé, le cru du château de Malle contribue à maintenir la morale et l'esprit d'une tradition, il possède sa part de gloire dans le rayonnement actuel des grands Sauternes.

Il faut rappeler ici les principales caractéristiques des Sauternes, et d'abord ce phénomène à la limite du miraculeux qui leur confère leur caractère irremplaçable.

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 Bénéficiant d'un micro-climat rarissime rendu possible grâce aux eaux très froides du Ciron qui irriguent le terroir avant de se jeter dans la Garonne juste après Preignac, les brumes matinales et le soleil chaud de l'après-midi permettent pendant l'automne l'apparition d'un champignon microscopique : le botrytis.

Producteur d'une pourriture noble indispensable à la confection du Sauternes, il va petit à petit amener les raisins à un stade de maturité parfaite, un peu comme s'ils étaient confits.

Les grains subissent alors une perte importante en volume, et ils obtiennent une concentration élevée en sucre. Le botrytis n'évoluant pas de façon homogène, tous les raisins ne sont pas mûrs (certains disent "rôtis" ... ) au même moment, on doit les cueillir manuellement grain par grain, et les vendanges doivent donc s'effectuer par des tries successives (entre trois et sept en général) dont le déroulement s'étale sur plusieurs semaines.

Une cinquantaine d'hommes et de femmes y participent au total avec le personnel régulier du château, le travail est précis et exige une grande habitude, il faut être attentif et savoir distinguer la bonne pourriture, celle du botrytis, de la mauvaise, la grise, due à des infections ou à des blessures des grains, et qui peut être très néfaste pour le vin.

Dans ces conditions, on comprend que les vendanges et les mois qui les précèdent soient semés d'émotions, et parfois d'espoirs suivis de déceptions,

Le Sauternes est un vin à hauts risques : on craint les gelées printanières tardives, les pluies trop fortes à l'automne qui peuvent décimer la récolte, le mauvais développement du botrytis.

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Quelquefois, les vendanges s'arrêtent avant d'être achevées, c'est une nuance très subtile dans la langue des viticulteurs locaux ... , comme en 1982 où un vrai déluge entre deux tries avait obligé les vendangeurs à laisser une grande partie des raisins sur pied : la qualité "Malle" n'était plus réalisable.

Et puis, on se souvient aussi, au château, des gros orages de grêle de juillet 1985, qui avaient touché les trois quarts de la propriété !  

Certaines années où le botrytis n'aboutit pas complètement, une conjoncture différente se présente. Le raisin est alors ramassé mais il n'est pas vendu sous l'étiquette Château de Malle.

Si des parties de tries sont correctes, elles vont rejoindre les récoltes des vignes jeunes pour produire un second vin, le château de Sainte-Hélène, à moins qu'elles ne soient vendues au négoce qui compose des génériques, ces vins de différentes provenances qui sont commercialisées sans nom de marque spécifique.

 Dans le Sauternes, s'astreindre à respecter la tradition est un devoir coûteux, et il est vrai que l'axiome des vins rares où la qualité exclue la quantité y est perpétuellement d'actualité.

D'abord, on ne fait pas de vin tous les ans, les rendements très faibles (19 hectolitres à l'hectare contre 45 pour les Graves) imposent à cause des années difficiles de savoir gérer les stocks.

Dans cet ordre d'idées, la demande est d'ailleurs telle qu'il est difficile de conserver de vieux millésimes à Malle.

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La pression commerciale est forte et les liquidités financières sont nécessaires pour réinvestir sans cesse dans des travaux et dans des équipements dernier cri.

Globalement, la situation du vignoble est bien meilleure depuis le début des années quatre-vingt. Plusieurs millésimes ont été réussis (1982, 1983, 1986), excellents parfois bien qu'avec de très faibles récoltes (1984, 1985), voire exceptionnels comme ce cru 1988 qui promet d'être idéal : il a bénéficié de conditions climatiques parfaites et le mûrissement des raisins a été très homogène, les vendanges ne nécessitant que trois tries pour tout ramasser !

Les habitants de Malle ont toujours été des vignerons. Les premières traces de vignes remontent au quinzième siècle, et même Jacques de Malle, le constructeur et premier habitant du château, était au courant des grands principes du vin, on voit en lisant ses notes et ses cahiers de chais conservés dans les archives qu'il savait diriger son personnel et qu'il déterminait lui même la date des vendanges.

Quatre siècles plus tard, son successeur Pierre de Bournazel a été le maître des opérations jusqu'à sa mort. C'est lui qui a intégralement replanté le vignoble qui avait été entièrement détruit par les gelées meurtrières de 1956, en respectant pour les Sauternes un encépagement traditionnel:

-75 % de sémillion (il donne au vin sa souplesse et son épaisseur),
-22 à 23 % de sauvignon (il est synonyme de force et de vitalité), sans oublier ces indispensables,
-2 à 3 % de muscadelle qui fournissent des senteurs très aromatiques.

 Tout a été mis en oeuvre pour rentabiliser l'exploitation au maximum .

Aujourd'hui la Comtesse de Bournazel est secondée par Pascal Sterna le chef de culture, et par Alain Pivonet le maître de chai. Régulièrement, un représentant de la station d'oenologie de Bordeaux vient en outre sur place pour des visites de travail, et leur fournit des conseils précieux.

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Le vignoble de Malle, qui se présente d'un seul tenant jouit d'une exposition optimale, court sur trois communes : Preignac, Fargues, et Toulenne. Situé sur un plateau de faible altitude, très légèrement vallonné, son sous-sol est siliceux, sableux et argilograveleux.

Dans la région, il possède la particularité d'être à cheval sur les appellations Sauternes et Graves, ses vignes étant quasiment réparties à égalité, à raison de 25 hectares pour les Sauternes et de 24 hectares pour les Graves.

Cette double production apporte à la propriété un bel équilibre : un grand soin est apporté à la culture et à la vinification.

On peut se procurer les bouteilles de Malle chez beaucoup de cavistes, on les trouve sur les cartes des grands restaurants, sans parler de la vente, au négoce bordelais quelques privilégiés peuvent se procurer un petit nombre de bouteilles sur place.

Pour ce qui est de l'étranger, les ventes sont contingentées, par pays, le chiffre global des exportations étant de 60%. La comtesse négocie ses marchés avec soin, entretient des liens privilégiés avec des pays comme la Suisse, l'Angleterre et l'Italie... se bat aussi sur des terrain moins faciles comme les Etats-Unis même si elle déplore une production insuffisante pour attaquer ce champ de bataille gigantesque...

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Il faut avouer que le catalogue des vins de Malle est séduisant. Fins, racés, ils ont tous en commun cette majesté qui est l'apanage des grands Bordeaux. S'il fallait leur trouver un dénominateur commun, il faudrait s'adresser à Pierre de Bournazel qui aimait déclarer :

"entre le boisé et le fruité, j'ai choisi le fruité pour mes vins"...

Les Sauternes, bien sûr, culminent avec le cru classé du château de Malle. Effectivement plus fruité que liquoreux, il tient du Barsac par la sève et du Sauternes pour la distinction.

Le château de Sainte Hélène, très apprécié des amateurs lui aussi, possède sa classe propre. On relève dans les arômes de ces deux vins du miel, de l'amande, mais aussi des fruits confits, notamment de l'abricot. Ils peuvent se boire jeunes mais sont aussi capables d'être gardés : quatre à huit ans en général, quinze ans à trente ans pour les plus grandes années. Il est impérativement recommandé de les servir frais, entre huit et dix degrés.

Du côté des Graves, le blanc M. de Malle, vieilli en barriques neuves, possède un nez fin et tenace. Sa production est très limitée. Quant aux rouges, ils sont dominés par le Château de Cardaillan et son fier nom gascon : composé à 20% de merlot et à 80% de cabernet-sauvignon, il est à la fois tendre et souple, suave et nerveux.

Le Château Tours de Malle son frère jumeau : dernier né des crus de la propriété, son cépage est le même mais il est exclusivement élevé en fûts neufs, un raffinement supplémentaire qui lui procure une finesse accentuée.

Le Chevalier de Malle, enfin, est un Bordeaux blanc sec, parfumé, produit essentiellement à partir de sauvignon. Idéal pour accompagner poissons et fruits de mer, sa légèreté se conjugue là encore avec de singulières senteurs fruitées. Enfin, cette galerie de portraits serait incomplète si l'on ne précisait que tous ces vins, garantie supplémentaire de qualité, sont mis en bouteilles sur place, dans le paisible décor de Malle.

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Reste maintenant à savoir déguster ces vins au bon moment. Chacun d'entre eux possède à Malle un ou deux plats-fétiches dont on peut s'inspirer : le canard aux pêches et les filets de sole Joinville pour les Sauternes, l'entrecôte (qui pour être parfaite doit être grillée sur des sarments de vigne, cabernet-sauvignon de préférence ... ) et les cèpes à la bordelaise pour le Château de Cardaillan, sans oublier les apéritifs désormais célèbres au Sauternes ou au Graves blanc.

Cependant, le charme de ces grands vins est de pouvoir accompagner les combinaisons culinaire les plus variées, les plus osées même.

Le Sauternes Château de Malle, que l'on chérit particulièrement à la propriété, peut ainsi être un parfait compagnon pour des hors-d'oeuvres (le foie gras principalement), les poissons (turbot, dorade, barbue, etc.), les viandes blanches (ris de veau, blanquette, etc.), les volailles (poulet, dinde, coquelet, etc.), certains gibiers non faisandés (mais la bécasse flambée s'en accommode fort bien ... ), les légumes, les champignons, certains fromages (roquefort, chèvre doux, gruyère), les fruits, les entremets peu sucrés, les gâteaux aux amandes, la liste n'est pas close...

Mais laissons le mot de la fin à Pierre de Bournazel, qui nous indique la meilleure façon de savourer un grand millésime de Château de Malle :

"Surtout ne pas le farder avec un lourd cristal teinté, choisir un grand verre tulipe, au pied aussi fin que possible. Alors on peut admirer sa robe, le humer..."

La suite de l'expérience, bien sûr, appartient à chacun d'entre nous...

 

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Réalisée le 12 novembre  2002  André Cochet
Mise sur le Web   novembre  2002

Christian Flages