PUJOLS sur Ciron.

Le Ciron et les Moulins.

 

Sommaire: Le Ciron et les moulins.
  Histoire du Moulin de la Salle.
Le Moulin à eau de La Salle.
Les Moulins du Ciron.. (liste et carte au XIXe)

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Le CIRON et les MOULINS.

Le CIRON prend sa source dans ce qui était appelé au XVIIIe siècle "la lande de LUBBON", région marécageuse, située dans le département des LANDES à une altitude de 150 mètres. Long de 70 Km  il fait une petite incursion en LOT ET GARONNE avant de pénétrer en GIRONDE. Il se jette dans la GARONNE entre BARSAC et PREIGNAC à 40 Km au sud est de BORDEAUX. 

Le confluent du débouché du CIRON est récent, il date de 1712. C'est au XVIIIe siècle que fut creusé, derrière le moulin du pont, un canal donnant débouché au ciron.

L'exploitation du moulin, c'est aussi la vie des meuniers. Suivre  la vie des moulins sans parler des meuniers serait une erreur. Il faut donc suivre leur vie quotidienne dans le moulin, les voir ouvrir les vannes, faire tourner les meules, contrôler la mouture, livrer la farine mais aussi réparer les rouages, réparer les biefs. L'approche a été faite par les cahiers de doléances et les actes notariés.

 L'apparition des moulins à eau réjouissait le peuple car cela lui facilitait la tâche et le libérait d'une partie de son travail. 

L'histoire des moulins du CIRON à laissé une trace juridique et administrative suite aux problèmes entre les multiples utilisateurs du CIRON et aux riverains qui retiennent l'attention des pouvoirs publics. De conflits en conflits, de disputes en réclamations et en procès la population fut divisée entre les partisans des moulins les défenseurs de droits personnels antagonistes.

 Que cultivaient nos ancêtres ?

 Principalement du seigle et du blé d'Espagne, mais en engraissant la terre avec beaucoup de fiant (fumier de bétail), soit en mettant de la chaux.

 L 'économie était de type agro-sylvo-pastoral; la polyculture et l'élevage était de règle, avec une particularité pour les villages du Sauternais : les bois se faisant plus rares, ils laissaient la place à la vigne.

 Il y a encore des moulins en exploitation sur le CIRON, ce n'est plus, pour moudre du grain mais pour faire de l'électricité : 1e moulin de PRECHAC sous les remparts du château de La TRAVE

 Les moulins du CIRON ne se trouvaient pas tous sur le Ciron, il y en avait aussi sur les affluents, dont un sur le TURSAN qui faisait tourner les roues de moulin à blé. 

Bien qu'ingrates et parfois malsaines, les terres, en bordure de ruisseau, de rivière ont toujours attiré très tôt l'homme; le rôle de l'eau pour lui même, pour le bétail était primordial.

 De l'époque préhistorique, des cavernes creusées dans le grès se situent face aux moulins de l'Auvergne et de Caussarîeu.

 A LEOGEATS, un tumulus reste visible.

 Les gaulois ont laissé des traces de clottes entre La Trave et Cazeneuve.

 Les romains ont édifié plusieurs villa gallo-romaînes avec des mosaïques.

 Au moyen âge, début de construction de châteaux en pierre remplaçant, les forteresses en bois : La Trave, Cazeneuve, Le Battant. 

Des ordres religieux choisissent la vallée pour édifier des hôpitaux, des commanderies comme les hospitaliers de CAZALIS, les templiers de BEAULAC et les différentes seigneuries dont celle de La SALLE qui font édifier près de leur demeure un moulin utilisé comme moyen de redevance. 

Le CIRON n'est plus un simple ruisseau, mais il devient, parce qu'il est doté d'une certaine pente, une véritable rue industrielle, qui, jusqu'au milieu de XIXe siècle demeure le seul centre économique du Bazadais.

 L'augmentation, des rendements céréaliers provoqué par les progrès techniques agricoles, et l'augmentation de la population déterminent la construction de moulins.

 Les premiers moulins utilisaient  la force des esclaves ou des animaux pour faire tourner les meules. 

Texte ni daté, ni signé.

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Source

Mme. Florence LEY.

HISTOIRE du MOULIN de La SALLE.

Du XIIIe au XVIIIe siècle le moulin de Lasalle reste dans les mains de la même famille.  

En 1207, il est question d'un "don considérable fait par Edouard, Roi d'Angleterre, à noble Jean de Lasalle du Ciron"

 (Archives Départementales de la Gironde. Série 2E 1761).

 Certainement s'agit-t-il de la concession d'un autre bien et non de la terre de Pujols puisque Jean porte déjà le titre de Seigneur de La SALLE du Ciron.

Sa famille doit être installée depuis plusieurs années sur les bords du ruisseau.

Les sires de La SALLE sont des militaires. Tout au long des siècles, ils se font remarquer par leur actions au service des Armées ou de la Foi. 

Au XVIe siècle, Jean de PORTEPAIN de Lasalle, chevalier de l'ordre du Roi, gentilhomme d'HENRI III, Capitaine de cent chevaux légers, perd la vie dans un combat " face aux fidèles de la religion prétendue réformée". Son épitaphe précise qu'il est mort "Après avoir rendu des services importants a l'Eglise". 

En 1574, un autre Capitaine de La SALLE échoue en tentant de libérer CASTELNAU des protestants, mais pour honorer sa famille et la remercier des autres services rendus, la Reine Catherine de MEDICIS, lui octroie, en 1579, un don de 3.000 Livres.

Peu de renseignements de cette époque car peu d'archives.  

Il faut attendre le XVIIIe siècle pour retrouver mention des PORTEPAIN. Ils sont alors barons de Saint MEDARD et habitent à BORDEAUX, paroisse de Sainte EULALIE. ne résidant guère à PUJOLS.  

Jean Ignace, au début du siècle, n'y vient jamais. Aucun bail ne porte sa signature, ils sont contractés par des fermiers judiciaires à qui la Cour du Parlement a confié l'administration du bien de campagne.

Son successeur, Pierre Joseph, doit plus apprécier la vallée du Ciron que son père, sa présence y est plusieurs fois attestée. 

Ce dernier, Major dans le régiment du Piémont, Chevalier de l'Ordre militaire de Saint LOUIS, porte, outre le titre de Baron de Saint MEDARD, celui de Marquis de CIVRAC et réside habituellement paroisse Saint Michel. 

Bien que Pierre Joseph de La SALLE signe plusieurs baux à ferme, il ne jouit pas pleinement de son domaine : certaines années,  les biens confisqués à son père par le lieutenant général de Guyenne, sont confiés à nouveau à des fermiers judiciaires qui en offrent un prix avantageux. (confiscation de ses biens suite à des dettes de jeu). 

A la fin du XVIIIe siècle, la famille de FORTEPAIN de Lasalle se défait du moulin de Lasalle et de la maison noble. Le centième denier de BARSAC ne garde aucune trace de la vente, aussi est il difficile d'en donner la date exacte, comprise entre 1760 et 1770.  

Le 23 avril 1777 un nouveau propriétaire, François Amarnieu de RUAT, Parlementaire, Conseiller Honoraire, Seigneur Captal de Buch, le Teich, Sanguinet, Ruat, Lasalle paroisse de Pujols, contracte le bail à ferme du moulin devant DANOYEE, notaire à La Teste.

Les Parlementaires ont le monopole de la vente du vin en ville et ne paient pas de droit d'entrée.

Sa famille semble conserver La SALLE au delà de la Révolution. Certaines possessions de Monsieur de RUAT sont vendues comme biens nationaux, mais Marion, Bencazar et Caudrillier ne relèvent pas la mise aux enchères du moulin.        

En 1792, le propriétaire a pourtant changé : Le sieur DERNOD baille l'usine au sieur AVRI. 

Un demi siècle plus tard, Lasalle appartient à monsieur EMERIGON, président du tribunal de grande instance de BORDEAUX, et à la fin du XIXe siècle le moulin et le château entrent dans le patrimoine d'une grande famille originaire du Béarn, établie à BORDEAUX à la fin du XVe siècle: Les de PONTAC.  

Texte ni daté, ni signé.

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Source:

Mme. Florence LEY.

Le MOULIN à EAU de La SALLE.

Le moulin à eau est décrit au premier siècle avant Jésus-Christ, avec un développement dans le pourtour méditerranéen, les PYRÉNÉES, le MASSIF CENTRAL et le PAYS BASQUE. 

Développement des moulins de plaine dans notre région a partir du XIe siècle avec un tel développement que le parlement de Toulouse en 1528 doit prendre des mesures restrictives vis à vis de la construction de moulins.

Le CIRON constitue déjà un pôle d'attraction sans équivalent, grâce sa situation géographique, sa pente régulière de 3 m par kilomètre, la proximité de BORDEAUX. 

Les boulangers de BORDEAUX ont passé des contrat, avec les propriétaires des moulins de la vallée du CIRON pour que ces derniers travaillent leur grain en priorité. Ce sont les meuniers du CIRON qui ravitaillent BORDEAUX, avec en second rang ceux de la DORDOGNE, principalement quand il y manque d'eau. 

Au IXe siècle, 59 moulins du ciron sont dénombrés. 

La construction d'un moulin est coûteux et délicat, il faut consolider les berges, édifier un barrage en travers du ruisseau, faire venir les pierres meulières parfois de loin, pour PUJOLS, la carrière se trouve en bordure de route dans le champ ou se déroule la fête aux ânes. 

Si l'investissement et l'entretien d'un moulin est lourd, les sommes sont remboursées par les profits que rapportent un moulin.

Pour le paysan le gain de temps était d'autant plus appréciable que les bras libérés pouvaient dès lors être utilisés au travail de la terre, donc à la croissance économique.

 Quel est le moulin le plus ancien ? Ils ont tous été maintes fois remaniés, et ce sont ceux de CAUSSARIEU, la TRAVE et CAZENEUVE dans les gorges du CIRON et protégés par des forteresses, ainsi que ceux du bas CIRON qui l'emportent. 

La condition idéale pour bâtir un moulin est d'avoir un site convenable, il ne faut pas qu'il s'inonde à la moindre montée des eaux, qu'il s'engorge. Certains moulins comme celui de CAUSSARIEU était submergé lors des crues. 

Pour y remédier, il faut des vannes de décharge dans le corps du bâtiment et, ou, dans le barrage; leur taille et leur nombre variant, elles devaient être ouvertes dès la moindre menace d'inondation. 

Le bâtiment doit s'adapter aux données du terrain, celui de La SALLE est en travers du CIRON.   

 Tant qu'il est exploité, le moulin est une source de profit qu'aucun propriétaire ne néglige. Aucun bâtiment au XVIIIe siècle n'est tombé à l'abandon par le manque de soin de ses possesseurs. Quand le propriétaire est un parlementaire, trop souvent loin de ses terres, il contracte des baux à ferme, système ayant le mérite de donner des revenus fixes.

 Le fermage du moulin dans la vallée du ciron, est toujours un contrat écrit passé devant notaire, contrat décrivant le plus souvent l'état de fonctionnement du moulin, le nombre de meules, le matériel et les dépendances. Les contrats de fermage étant généralement de 3 à 5 ans.

 Le règlement se faisant en argent ou en nature, Celui du moulin de La SALLE faisait le plus souvent l'objet d'une rente en nature de trois cent boisseaux de grain. Le seigneur de Lasalle demandant que le règlement soit fait " en espèce et non en argent"; le boisseau est estimé le jour où est passé le contrat "au prix où il se vend sur le marché de PODENSAC" .

 Le fermage du moulin a été dans les années 1706 / 1708 de 1800 Livres. 

Par rapport aux moulins de PREIGNAC et de BARSAC, l'activité du moulin de La SALLE était moindre, ne travaillant pratiquement que pour la population voisine, ne devant ses pertes et ses gains qu'aux aléas des récoltes.

Texte ni daté, ni signé.

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Source:

Mme. Florence LEY

 

Les MOULINS
 du
 Ciron.

Moulin du Pont   
Moulin de Pernaud
Moulin Neuf  
Moulin de Sanches  
Moulin de Lamothe  
Moulin d'Augey  
Moulin de Lasalle  
Moulin de la Trave  
Moulin de Castaing  
Moulin de Caussarieu  
Moulin de Cazeneuve  
Moulin de Lauvergne  
Moulin de Labarie  
Moulin de Chaulet  
Moulin de Baulac  
Moulin de Tierrouge  
Moulin de Castelnau  
Moulin de Lartigue
Moulin de La Clède
Moulin d'Esquinjol

Soit  = 20 moulins

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Source:

Cahiers du Bazadais N° 69

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Réalisée le 10  janvier  2002  André Cochet
Mise sur le Web    janvier 2002

Christian Flages

Modifié le 20  juillet  2002 AC.

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