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Sauternes.

La photo du Siècle.

 

UNE PAGE D 'HISTOIRE.  

 

 

Le beau temps a permis d'avoir en une seule vue à la fois, une large représentation de la population locale et un panorama résumant vingt-cinq siècles d'histoire, expliquant la célébrité mondiale de cette petite localité.

 

Le premier plan en vignes, sur les fameuses graves bordelaises, marque le rebord d'un plateau dominant la petite vallée du Ciron, affluent sud de la Garonne.

 

Cette ligne de collines, ancienne frontière entre Gaulois Bordelais et Aquitains Bazadais, est marquée au centre de la vue par le bouquet d'arbres du château LAMOTHE, poussés sur les restes d'un ancien fort préhistorique devenu "motte" féodale puis royale.

 

La ligne d'arbres montant vers le village borde une ancienne route d'Espagne contournant les sables des Landes trop meubles pour porter les lourds charlots des anciens marchands.

 

A mi-hauteur de cette série de côtes (Salternis en bas latin, origine du nom de SAUTERNES), un point d'eau rafraîchissant a été entouré d'un ancien village, avec, petite église romane, auberge, artisans, municipalité et bureau des impôts et des douanes.

 

La vieille frontière entre peuples adverses a été pacifiée au Moyen-Age, en y intercalant une série de domaines de l'église Catholique, depuis La Réole, au nord de la Garonne ("La Règle des moines") jusqu'à Villandraut au sud, dont un seigneur local est devenu le Pape Clément V.

 

Le centre de la photo montre les ruines du château de BUDOS, bâti par un neveu du Pape.

 

Voulant réformer l'église Catholique, Clément V dissout le trop riche Ordre des Templiers. 

 

Cela stoppe l'arrivée de leurs grands vins liquoreux de Terre Sainte, alors remplacés par une imitation (Charisma ou Crème de Tête) produite par les meilleures plantations (Balsamis ou Beaumes) de nos Bénédictins.

 

Les vignes du fond de la photo marquent la bordure Sauternaise de ces vignes de BOMMES. La Technique monastique de vendange minutieuse, par tri de raisins blancs concentrés, est résumée sur la photo par un membre de la confrérie vineuse locale, présentant des échantillons et une photo agrandie d'une grappe caractéristique. 

 

Pour payer le prix des guerres d'indépendance de la France contre l'immense empire de Charles-Quint, nos cardinaux ministres préféraient des bourgeois payant des impôts, plutôt que des moines coûteux à protéger. On a donc vendu par lots, les biens d'église et d'état à divers riches bourgeois, fermiers, marchands ou hauts fonctionnaires.

 

Parmi ceux-ci, Monsieur DARCHE a donné son nom au domaine d'Arche, dont les bâtiments sont à droite de la photo. Ces coûteux investissements à risques ont été, en Bordelais, valorisés par l'achat complémentaire de titres et privilèges de "Maison Noble" multipliés par nos bourgeois gentilshommes et origines du terme "Château" désignant la plupart des domaines viticoles bordelais.

 

Nos rois négligeant alors d'indemniser leurs anciens gérants, « Les Prévots » devenus inutiles, Bernard Sauvage de LAMOTHE se révolte. 

 

Le souvenir de sa ruine au service de l'éphémère petite république bordelaise du début du règne de Louis XIV permettra à son arrière petite-nièce de SAUVAGE d'YQUEM, d'être épargnée par la grande Révolution Française qui ruinera tous ses voisins. Lire.

 

Son fils Bertrand de LUR SALUCES, ainsi vite disponible quand Napoléon Premier aura besoin de représentants de l'Ancienne France pour recevoir tous les princes d'Europe lors de son mariage avec Marie Louise de HABSBOURG pourra reconstituer une vaste fortune familiale.

 

Débordant alors des limites de la commune, ces vignobles familiaux, dits de SAUTERNES soutiendront très honorablement la comparaison internationale avec les meilleurs et vénérables vins liquoreux princiers de RHENANIE ou d'AUTRICHE HONGRIE.

 

C'est à cette époque, que ces vignobles européens développent la publicité de «la pourriture noble », terme antérieurement évité pour des descendants de vins d'église.

 

De nombreux négociants étrangers établis à BORDEAUX diffusent, alors, mondialement « Le Sauternes », grand vin liquoreux des fêtes et réceptions.

 

La fortune des châtelains Sauternais au XIXè siècle est illustrée par le remplacement de l'ancien petit fronton gascon de l'église paroissiale, par l'actuel haut clocher du XIX siècle (au style apparenté à celui de Saint Pierre de CHAILLOT, dans le riche quartier du 16e arrondissement de PARIS).

 

Les autres bâtiments publics de la commune ne sont pas visibles sur la «Photo du siècle », car situés tous hors champ sur la gauche, en haut d'un ancien vignoble ainsi disparu. 

 

Ce mécénat traditionaliste est illustré par la Mairie de Sauternes, ancienne métairie viticole ornée en façade par une statue de la Vierge et non de la République.

 

L'usage du nom de SAUTERNES  pour les vins liquoreux a été en même temps largement étendu hors de la commune, au point qu'on le retrouve jusqu'en Nouvelle-Zélande. 

 

Cette inflation a provoqué la vente de la plupart des grandes propriétés locales, à des investisseurs extérieurs ou même étrangers.

 

Inversement, c'est le mécénat israélite du pieux financier bordelais Daniel IFFLA­-OSIRIS qui a légué à la République le domaine de la Tour Blanche aux vignes situées en bordure de SAUTERNES derrière celles de la photo.   Lire.

 

Donné pour créer une école publique de viticulture, ce domaine Sauternais participe à la solidarité internationale, en formant des spécialistes qui, partout dans le monde, sauront donner de la valeur et des emplois.

 

Notre « Photo du siècle ». montre, quand même quelques viticulteurs, artisans et ouvriers locaux subsistant parmi une centaine de joyeux retraités du Club de la « Grappe d'or » largement représentée dans le blason communal, sous la présidence municipale d'un de leurs médecins élu Maire, qui a favorisé la création de ce document d'histoire communale.    

 

 

 

Henri de VAUCELLES.

 

 

 

Réalisée le 1 octobre  2004

 André Cochet

Mise sur le Web le        octobre  2004

Christian Flages

Mise à jour le

                 

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