Saint MICHEL de Castelnau.
Château de CASTELNAU de Mesmes .
Texte de M. Jean Bernard MARQUETTE.
Léo DROUYN.
Les albums de dessins.
Volume 6.

 Editions de l'Entre Deux Mers. CLEM/AHB.

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Castelnau était chef-lieu d'une très modeste juridiction qui, probablement jusqu'au milieu du XVIIe siècle, ne recouvrait même pas la totalité de la paroisse de Saint Michel.

 

Les seigneurs de Castelnau de Mesmes sont connus depuis le milieu du XIIIe siècle, mais le fait qu'ils aient porté le nom de La Mote, qui est aussi celui des seigneurs de Roquetaillade auxquels il étaient apparentés, rend difficile la reconstitution de leur généalogie. 

Le premier seigneur connu, Bertrand de Manies, vivait en 1242 ; c'est une femme Guionne, décédée vers 1660, qui fut la dernière représentante des La Mote.

 

Elle apporta la seigneurie à la famille de son quatrième époux un Espagnet.

Situé à l'écart des grands chemins le château ne semble pas avoir souffert aux XIVe et XVe siècles, en revanche, de 1572 à 1592 il changea cinq fois de mains entre catholiques et réformés et, en 1652, il fut pris par les troupes de Condé.

 Il fut restauré dans la seconde moitié du XVIIe siècle et traversa sans dommage la Révolution.

 

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M. de Bretoux, probablement un descendant des Espagnet, le vendit en 1818 à Martin Brothier qui fut autorisé en 1820, "à construire un haut-fourneau, à fondre le minerai de fer et un feu d'affinerie pour convertir la fonte en fer."

 

Le fourneau fut installé dans la tour sud-ouest, celle qui «fume» sur la gravure de La Guienne militaire. 

 

La fonderie de Castelnau fonctionna de 1820 à 1860 mais, lorsque Léo Drouyn visita le site, elle était sur le point de cesser ses activités.

 

 

Le château, momentanément sauvé par M. Lamothe de Mondion qui l'acheta en 1861, fut alors profondément transformé.

 

Il fut démoli entre 1934 et 1937 par son nouveau propriétaire, M. Salavert. 

 

Le plan et les dessins que nous a laissés Léo Drouyn présentent donc un intérêt exceptionnel car la photographie de l'ouvrage de A. Rebsomen ne nous permettrait pas de nous faire une idée précise de ce que fut cet édifice.

 

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Sur la gauche, la façade nord-est illustre l'ampleur des restaurations du XVII siècle : fenêtres à meneau et toit à lucarnes en façade interrompant l'avant-toit du corps de logis, la tour de gauche  transformée en pavillon, terrasse et escaliers.

 

Sur la droite, l'enfilade des trois tours suggère l'importance de la forteresse à l'époque médiévale, mais les fossés ont été comblés par les débris de la forge et la tour d'Epernon transformée en fourneau, fume.

Au delà des fossés, sur la droite, amorce de la basse-cour du XVIIe siècle. Il est dommage que Léo Drouyn n'ait pas utilisé la couleur car les tours étaient peintes un rouge !

 

Le château était édifié sur la rive gauche d'un minuscule ruisseau affluent du Ciron, le Gua-Sec.

Comme on peut le voir sur le plan, ce ruisseau longeait une partie de la courtine orientale du château, animant probablement au passage la turbine d'un moulin, avant de pénétrer dans le château sous une arcade pour ressortir sur la façade ouest

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Castelnau était constitué de trois parties : le château proprement dit, une basse-cour au sud-est, une autre au nord-ouest. 

 

Sur deux côtés, le château était protégé par des fossés, sur un autre par le vallon du Gua-Sec.

La façade occidentale (nord-ouest) était flanquée de trois tours rondes en saillie : celle du sud-ouest, dite, d'Epernon, avait été transformée en fourneau et ses murs de 2,70 m d'épaisseur avaient été cerclés de fer ! 

Les autres tours avaient été remaniées au XVIIe siècle. C'est aussi de cette époque que dataient la terrasse du nord-est et les bâtiments appuyés aux courtines ouvrant sur la cour intérieure, dans laquelle on pénétrait par l'ouest.

 

La courtine de la basse-cour méridionale, appuyée à la contrescarpe du fossé du château, précédée d'un fossé sur ses autres faces, dessinait un quadrilatère tronqué (façade est : 90 m ; sud : 60 m) enveloppant l'angle sud est du château. 

Léo Drouyn situait la chapelle en arrière et estimait qu'un moulin avait été établi sur le Gua, entre les tours E et F. La basse cour occidentale paraissait remonter au XVIIe siècle. 

 

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Ce dessin inédit présente un grand intérêt. Sur la droite on retrouve la façade du nord est. 

 

Le dessin nous fait tout d'abord découvrir la structure du grand corps de logis du XVIIe siècle, il nous permet ensuite de compléter les informations portées sur le plan. 

Il existait, appuyé au logis et dans son prolongement, un petit bâtiment sous un toit en appentis, amorce de l'aile sud-est du château. 

 

La façade nord-est de ce bâtiment se prolonge par une courtine, qui se rattachait à une tour disparue, qui était située au premier plan, sur le terre-plain de la partie gauche du dessin.

De cette tour partait aussi la courtine de la basse-cour (B). On aperçoit au bas du mur, dans le fossé, un orifice par lequel pénétraient les eaux du Gua-Sec. 

Se fondant sur la présence de meurtrières dans cette courtine et celle de corbeaux contre les murs de la face sud-est du bâtiment, Léo Drouyn avait conclu à la présence tout à fait vraisemblable d'un moulin à cet endroit, au-dessus du Gua. 

 

Celui-ci longeait ensuite la façade du château avant de pénétrer dans la cour. 

 

On aperçoit enfin, sur la gauche, la suite de l'aile sud-est du château, qui consiste en un bâtiment bas, et l'aile du sud, plus élevée, avec à l'arrière plan la tour d'Epernon. La faible hauteur des bâtiments s'explique probablement par la présence de la basse-cour.  

 

 

Réalisée le 20 août  2002  André Cochet
Mise sur le Web   septembre  2002

Christian Flages

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