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Situation géographique

OBJECTIFS DE L'ETUDE

Agence Jean-Louis Montarnier architecte & urbaniste.
Il nous a été confié une étude de diagnostic d’état des lieux et d’orientation afin :

1) d’étudier l’édifice (relevé des élévations par orthophotographie, relevé en plan, étude archéologique...)
2) d’identifier les désordres (quels sont les dégâts et quelles sont leurs origines)
3) d’inventorier, de chiffrer et de hiérarchiser les travaux conservatoires à entreprendre (stabiliser et protéger l’édifice)
4) d’établir un programme pour la rénovation et la mise en valeur du bâtiment (que veut-on faire du bâtiment, pourquoi et comment va-t-on le réaliser, nature des travaux à entreprendre...)
5) d’élaborer et de chiffrer une esquisse conforme à ce programme (le parti d’aménagement et le projet architectural ainsi que leur coût).

Historique et anecdotes
Projet de Restauration
Galerie de photos
Objectifs de l’étude
Coût des travaux
L'association
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Déroulement de l’étude

La mission a débuté par un relevé du bâtiment et sa restitution, un reportage photographique et une restitution par photographies des élévations au 1/50° remises en annexe, en collaboration avec Paul Cassot ingénieur A&M et photographe.

Des peintures murales médiévales ont été identifiées sur le mur méridional de la nef sous des enduits mais l’opacité de ces derniers ne nous a pas permis d’en faire des photographies exploitables.
Nous avons dégagé d’une couche de terre superficielle le départ de l’escalier de la nef et une petite portion du carrelage attenant afin de retrouver le niveau du sol intérieur. De même les abords et certains pans de mur ont dû être dégagés de le végétation.

Le bâtiment a énormément souffert, victime d’une réelle et incompréhensible “mise à mort” stoppée faute de moyens destructeurs. A la dispersion du mobilier, l’abandon aux intempéries et aux démolitions ont succédé les pillages qui nous privent, entre autres, d’une partie du carrelage du choeur et d’un bénitier monolithe du XVII° siècle.
L’histoire de la paroisse et de l’église restent obscures jusqu’au XVII° siècle. De fait, nous ne disposons réellement d’informations qu’à partir du premier quart du XIX° siècle lors de sa dernière grande rénovation. L’observation de l’édifice nous a permis d’identifier trois époques d’édification durant la période gothique s’étendant de la fin du XIII° siècle (vers 1270-1280) au milieu du XIV° siècle (vers 1340-1350). La campagne intermédiaire se situant vers 1310-1320. Les constructions plus récentes, réduites à des murs dérasés ou démolis, ont été analysées à la lueur d’une recherche bibliographique. Certains travaux n’ont laissé aucune trace mais sont connus grâce à des photographies du début du XX° siècle. Ainsi en est il d’une tourelle du clocher occidental, d’un chai et de la sacristie.

L’observation des vestiges ne nous a pas permis d’identifier la présence d’une quelconque construction inférieure. L’accès supposé à une crypte sur la façade septentrionale du choeur, obturé par un massif de mortier, n’a pas de correspondance dans l’appareillage du mur. Ne subsistent ni piédroits, ni linteau, ni jour, ni baie. L’emplacement pourrait avoir été celui d’une dalle barlongue de sépulture ou de plaque commémorative incorporée au mur.

Enfin, l’étude des maçonneries nous a conduit à dresser un diagnostic des déformations des structures et à proposer quelques interventions à caractère conservatoire.

Le constat : des ouvrages en déséquilibre

L’état de ruine de l’édifice entraîne une altération des maçonneries principalement sous l’action de deux phénomènes conjugués:
- l’infiltration d’eau sur les maçonneries dont les têtes ne sont plus protégées du fait de la disparition de la couverture et de la déficience des larmiers,
- les poussées de la voûte du choeur qui sont mal équilibrées.

La démolition de la couverture associée à un dérasement des murs de la nef ainsi que le manque d’entretien des larmiers des clochers ont entraîné une déminéralisation des lits supérieurs des maçonneries. Les têtes de murs sont ainsi fragilisées et deviennent sensibles aux infiltrations des eaux de pluie qui lessivent le mortier de liaison des parements. Les pierres supérieures ne conservent que leurs grains les plus grossiers, les autres, entraînés par le ruissellement, forment un substrat sur lequel viennent germer les graines dispersées par le vent et les oiseaux. Cette végétation qui colonise les têtes de murs crée une sorte de filet végétal qui maintient les pierres en place mais achève de désolidariser les maçonneries par la pénétration des racines. Leurs trajectoires sont ensuite empruntées par l’eau qui sous l’effet du gel écarte et éclate les pierres, accélérant la ruine des murs.
Le sommet de quelques ouvrages orientés à l’est présentent des éventrations en cours de formation correspondant à une dissociation des parements extérieurs et du fourrage des maçonneries. Ainsi, le mur du chevet est-il bombé au voisinage de la baie du comble tout comme la zone entre les baies de cloches du clocher oriental, au voisinage du corbeau de support de la plateforme de la baie haute.

Le ruissellement a également pour effet d'entraîner les terres. Dans le cas de Saint-Martin, l’effet est accentué par le fort dénivellement du site. L’adjonction de constructions et l’apport de terre tout autour de l’église en a minoré les conséquences sauf pour l’angle nord-est où l’aménagement du chai a nécessité l'aplanissement du sol. La disparition de cette construction a laissé un sol, vraisemblablement damé, très fragile à l’eau avec pour conséquence un déchaussement des fondations du contrefort d’angle et des maçonneries du chevet.

La démolition des bâtiments adjacents ne prête pas à conséquence pour la préservation de l’église car ces constructions étaient simplement adossées et leurs maçonneries désolidarisées. Par contre, la démolition partielle de la nef, la destruction du contrefort nord et l’attaque de la base de celui de l’angle nord-est du chevet s’apparentent à des travaux de sape. S’ils n’ont pas permis la mise à bas immédiate du choeur, ils ont provoqué des désordres qui à terme vont y parvenir sous l’effet des poussées de la voûte qui ne sont plus équilibrées. Enfin, la voûte semble chargée de gravats provenant probablement des travaux d’entretien et de réfection de la couverture.

La manifestation de ces poussées mal équilibrées se traduit par la présence de larges fissures qui traversent les murs aux angles nord-ouest et sud-ouest du choeur, marquant la scission qui s'opère entre le clocher oriental et le choeur, et quasiment au centre du chevet. Deux autres fissures sont en cours de formation sur le clocher et se perçoivent nettement sur l’élévation occidentale, l’une dans l’axe, entre l’extrados de l’arc diaphragme, la porte d’accès au comble et la base des baies des cloches, l’autre sensiblement à l'aplomb du piédroit septentrional de l’arc qui monte jusqu’à la base de la baie haute septentrionale. Ces deux fissures ne sont pas encore ouvertes contrairement aux précédentes qui débutent quasiment au niveau du sol intérieur et montent jusqu’au sommet.

Les fissures du chevet s’étendent à la voûte dont les voûtains et les arcs sont brisés. Les quatre voûtains sont désolidarisés des arcs formerets eux-mêmes solidaires des murs comme l’attestent les fissures parallèles aux murs qui les parcourent. Les brisures de la voûte apparaissent également sur les arcs diagonaux dont les demi-arcs sont tous brisés. Ces cassures sont marquées par un décalage des claveaux dans leurs plans horizontaux et verticaux qui produit des arcs au tracé brisé et ondoyant. Tout comme pour les façades ces fissures traversent les maçonneries. Les cassures des arcs correspondent aux fissures des voûtains et attestent de leur solidarité. La fissure du chevet se développe sur la voûte par deux fissures du voûtain oriental; l’une dans son axe et l’autre oblique selon une ligne d’appareillage qui se prolonge sur le quartier méridional et le quartier occidental. Le quartier septentrional étant parcouru par une fissure plus discrète parallèle à l’axe qui s’étend aux quartiers occidental et oriental. La voûte est donc en situation d’effondrement, la clef étant descendue de son niveau d’origine.

Dimensions des principales fissures

Les poussées aux reins sont stabilisées par deux tirants métalliques mais ceux-ci n’ont pas empêché le basculement du bloc formé par le mur septentrional et la moitié du mur oriental dont la base à été affaiblie par l’érosion du sol, ni le déversement vers la nef du clocher oriental depuis son angle septentrional. En effet, ce dernier est affaibli par la destruction du contrefort mais surtout par la démolition du mur de la nef et la suppression des pannes de la charpente. Il a tendance aujourd’hui à se “tuiler” et à s’incliner, l’angle nord-ouest basculant vers la nef. Le danger aujourd’hui vient de là. La voûte pousse inexorablement à l’extérieur l’angle nord-est et l’angle nord-ouest du choeur entraînant le renversement du chevet et du clocher.


Le clocher occidental est endommagé dans sa partie supérieure par le dérasement de sa tête au-dessus des baies de cloches et surtout par l’absence de protection aux eaux de pluies de ce couronnement. Aussi les lits supérieurs sont dégradés quasiment jusqu’au niveau de l’extrados des arcs des baies (face ouest). L’épaulement de sa face méridionale a été entaillée jusqu’à l’aplomb du mur de la nef pour aménager une ouverture desservant le presbytère aujourd’hui détruit. Quelques pierres présentent une altération de surface comme le lit au-dessus du niveau du solin de l’ancien porche qui conserve des traces de reprises au mortier avec des fragments de terre cuite ou, sur la face opposée, les pierres situées sous le seuil des baies dont les têtes ont été généreusement garnies de mortier. Les murs ont été colonisés par un lierre envahissant.

Le mur septentrional de la nef est détruit à l’exception de son extrémité ouest contre le clocher, sur une longueur d’environ 1,20 mètre. Ce segment remplit une fonction de contrefort pour le clocher. Les pierres de la partie inférieure de la face sud (intérieur de la nef) y sont très dégradées.

Le mur méridional est quasiment conservé. Seules deux à trois assises supérieures ont été retirées. Les eaux de pluie ont provoqué une détérioration des deux lits supérieurs et le décollement des enduits intérieurs en partie haute. La tête de mur est colonisée par une végétation parasite composé principalement de lierre. Les second et troisième lits au-dessus des baies comprennent de nombreuses pierres (calcaire) dont la surface se détache par desquamation.

Préconisations

Le choeur et le clocher oriental

Le diagnostic global consiste à contenir ou à supprimer les poussées de la voûte et à rétablir la cohésion des maçonneries.

- Option n° 1

La première option consiste à bloquer les maçonneries, à les consolider et à les re-solidariser.

Pour ce faire il est nécessaire d'échafauder le choeur à l’intérieur et à l’extérieur. L'échafaudage intérieur devant, en outre, contribuer à l’étaiement de la voûte. Le clocher oriental sera également échafaudé.
Il sera procédé à l’élimination de la végétation parasite et à la pose de quatre tirants en acier à l’intérieur des combles pour reconstituer un chaînage. Les deux tirants existants seront repositionnés au niveau des sommiers des chapiteaux.
Les gravats des combles seront éliminés afin de soulager la voûte.
Les fissures seront dégarnies avec soin puis re-jointées et regarnies par un coulis de chaux grasse en pâte additionnée de sable de carrière grossier et d’éléments de calcaire.
Les claveaux de la voûte et les arcs seront re-jointés de même.
Le contrefort nord sera dégagé, nettoyé et reconstruit avec un parement de pierres demi-dures en grès ou en calcaire patiné d’environ 0,30 m d’épaisseur et une fourrure de pierres de blocage hourdées au mortier de chaux aérienne et de sable de carrière grossier. Le glacis du larmier étant réalisé en pierre dure hourdée au mortier de chaux hydraulique naturelle.
Le parement inférieur du contrefort de l’angle nord-est sera repris de même.
Les glacis des larmiers des autres contreforts (sud, sud-est et nord-est) seront nettoyés et re-jointés avec remplacement des pierres défectueuses par des pierres dures hourdies au mortier de chaux hydraulique naturelle.
La brèche du chevet sera comblée de même y compris la restitution du placard reproduisant celui du mur nord (parement, feuillure et gonds). A l’extérieur l’enduit sur le parement du mur du chevet et du contrefort sud-est sera éliminé.
Reprise des maçonneries en recherche avec suppression des solins de mortiers des bâtiments démolis, dépose des pierres endommagées, purge des mortiers et des lits d’attente, remplacement des pierres arrachées et rejointoiement des parements. Reprise du parement du soubassement extérieur du mur nord.

Nettoyage des têtes de mur du pignon avec dépose des pierres endommagées, purge des mortiers et lits d’attentes, pose d’un glacis en larmier du pignon en pierre dure hourdée au mortier de chaux hydraulique naturelle. Dépose et remplacement des pierres de seuil des baies du clocher par des pierres dures hourdées au mortier de chaux hydraulique naturelle.

Stabilisation des fondations du contrefort de l’angle nord-est, du mur nord et de la moitié du mur est par injection d’un coulis de béton de chaux grasse et de sable de carrière grossier.
Pose de drains le long des murs est et nord du chevet, le long des faces et perpendiculairement aux angles sud-est et nord-ouest.
Dégagement des terres rapportées contre le chevet lors de l’implantation de la sacristie avec récupération des pierres et nivellement du sol permettant de garnir les lits de fondation du choeur.

Cette option redonne une cohérence aux maçonneries et combat les poussées de la voûte mais ne résout pas les questions de stabilité de l’ouvrage.
La voûte reste vulnérable et sujette à effondrement en particulier en cas de sollicitations supplémentaires comme des secousses sismiques ou des vents violents.

- Option n° 2

La seconde option complète la première avec la dépose puis la reconstruction de la voûte.

Pour cela, après échafaudage du choeur, pose des quatre tirants et élimination des gravats sur l’extrados de la voûte, il sera procédé à la mise en place de cintres de calage sous les arcs diagonaux et l’étaiement des voûtains. Il sera ensuite procédé à la dépose des claveaux des voûtains puis des arcs après repérage et numérotation pour la repose.

Une fois la voûte déposée et après la reprise du contrefort nord-est, il sera procédé à la reprise des fissures puis des parements. Les maçonneries rétablies dans leur cohésion, il sera procédé à la remise en place des arcs diagonaux après remplacement des pierres défectueuses ou endommagées puis à celle des voûtains.

Les reprises des maçonneries du choeur et du clocher restent identiques à celles de l’option n°1

Cette option redonne une cohérence aux maçonneries et résout les questions de stabilité de l’ouvrage, la voûte retrouvant sa géométrie proche de celle d’origine qui permet de canaliser les poussées dans une configuration stable.


- Option n° 3

La troisième option complète la précédente en introduisant une petite reprise en sous-œuvre du mur nord afin de le rétablir dans sa verticalité.

Pour cela, après échafaudage du choeur, pose des quatre tirants et élimination des gravats sur l’extrados de la voûte, il sera procédé à la mise en place de cintres de calage sous les arcs diagonaux et l’étaiement des voûtains. Il sera ensuite procédé à la dépose des claveaux des voûtains puis des arcs après repérage et numérotation pour la repose.

Une fois la voûte déposée et après la reprise du contrefort nord-est, il sera procédé à des injections de béton expansé sous les fondations des murs nord et est du choeur ainsi que sous celle du contrefort de l’angle nord-est.

Après expansion et solidification du béton il sera procédé à la reprise des fissures puis des parements. Les maçonneries rétablies dans leur cohésion, il sera procédé à la remise en place des arcs diagonaux après remplacement des pierres défectueuses ou endommagées puis à celle des voûtains.

Les reprises des maçonneries du choeur et du clocher restent identiques à celles de l’option n°1

Cette option redonne une cohérence aux maçonneries et résout les questions de stabilité de l’ouvrage, la voûte retrouvant sa géométrie d’origine qui permet de canaliser les poussées dans une configuration stable. Elle introduit la phase délicate de la reprise en sous-œuvre.

Le clocher occidental

L’absence de protection ou de couronnement du mur du clocher occidental a profondément dégradé les lits supérieurs dont les pierres peuvent se dégager et chuter. Le traitement de ce couronnement peut s’envisager selon plusieurs options.

- Travaux de base

Les maçonneries subsistantes du porche seront déposées à l’exception de l’équivalent des deux lits inférieurs, les pierres réutilisables et les moellons seront stockés séparément. Les têtes de murs seront protégées d’un mortier de chaux hydraulique naturelle disposé en glacis.
Reprise du piédroit intérieur septentrional du portail avec maintient du trou barrier. Les pierres en boutisse éclatées et fissurées seront remplacées à l’identique par des pierres demi-dures en grès ou en calcaire patiné d’environ 0,30 m d’épaisseur avec une fourrure de pierres de blocage hourdées au mortier de chaux aérienne et de sable de carrière grossier.
Pose d’un seuil formant butée et de dalles de seuil de pierres dures hourdées et jointées au mortier de chaux hydraulique naturelle dans l’épaisseur de l’ébrasement du portail
Le clocher sera échafaudé sur ses deux faces.
Il sera procédé à l’élimination de la végétation parasite. Le solin de mortier du porche sera éliminé. Les parements seront purgés et les joints regarnis avec un coulis de chaux grasse en pâte additionnée de sable de carrière grossier.
L’épaulement nord sera dégagé, nettoyé et reconstruit avec un parement de pierres demi-dures en grès ou en calcaire patiné d’environ 0,30 m d’épaisseur et une fourrure de pierres de blocage hourdées au mortier de chaux aérienne et de sable de carrière grossier.
Il sera procédé à la reprise du seuil de la baie nord, la moitié de la face occidentale étant vraisemblablement remplacée par une pierre dure. Un seuil en pierre dure hourdé au mortier de chaux hydraulique naturelle sera posé sur la baie méridionale après remplacement des pierres inférieures détériorées par des pierres demi-dures.

- Traitement du couronnement : Option n°1

Une première solution consiste à maintenir le couronnement en l’état. Il sera procédé à la dépose des pierres jusqu’au rang immédiatement au-dessus de l’extrados des arcs des baies. Les pierres de ces lits seront nettoyées, purgées et les pierres défectueuses remplacées sur deux rangs en grès ou en calcaire patiné d’environ 0,30 m d’épaisseur et une fourrure de pierres de blocage hourdées au mortier de chaux aérienne et de sable de carrière grossier.
Au-dessus, il sera posé une feuille de plomb de 3,5 mm d’épaisseur sur toute la largeur du mur (environ 1,20 m). Cette feuille de plomb sera recouverte par un rocaillage hourdé et jointé au mortier de chaux hydraulique naturelle.

Cette option redonne une cohérence aux maçonneries en les protégeant et maintient l’effet ruiné de l’édifice.


- Traitement du couronnement : Option n°2

La seconde solution consiste à couronner le clocher par un larmier droit en pierre dure.
Il sera procédé, comme pour l’option n°1, à la dépose des pierres jusqu’au rang immédiatement au-dessus de l’extrados des arcs des baies. Les pierres de ces lits seront nettoyées, purgées et les pierres défectueuses remplacées sur deux rangs en grès ou en calcaire patiné d’environ 0,30 m d’épaisseur et une fourrure de pierres de blocage hourdées au mortier de chaux aérienne et de sable de carrière grossier.
Au-dessus, il sera posé un larmier de pierres dures hourdées et jointées au mortier de chaux hydraulique naturelle.

Cette option donne une protection plus durable confortant l’image d’un clocher peigne à pignon droit.


- Traitement du couronnement : Option n°3

La troisième solution consiste à restituer la volumétrie du pignon du clocher.
Il sera procédé, comme pour les options n°1 et 2, à la dépose des pierres jusqu’au rang immédiatement au-dessus de l’extrados des arcs des baies. Les pierres de ces lits seront nettoyées, purgées et les pierres défectueuses remplacées sur deux rangs par des pierres demi-dures en grès ou en calcaire patiné d’environ 0,30 m d’épaisseur avec une fourrure de pierres de blocage hourdées au mortier de chaux aérienne et de sable de carrière grossier.
Au-dessus, il sera construit un pignon avec un parement de pierres demi-dures en grès ou en calcaire d’environ 0,30 m d’épaisseur et une fourrure de pierres de blocage hourdées au mortier de chaux aérienne et de sable de carrière grossier. Le glacis du larmier étant réalisé en pierre dure hourdée au mortier de chaux hydraulique naturelle. Les parties reconstruites au-dessus du niveau subsistant ne seront pas patinées pour rendre plus aisée la lecture des parties authentiques.

Cette option redonne une cohérence aux maçonneries et à l’expression architecturale de l’édifice.

La nef

- Travaux de base pour le mur méridional

Le traitement des maçonneries de la nef dépend étroitement du projet à développer pour l’église. Toutefois, il importe de protéger le tête du mur méridional afin de limiter les infiltrations d’eau dans les maçonneries et d’éliminer la végétation parasite qui s’y est développée. Pour ce faire, le mur sera échafaudé.
Compte tenu de la très faible démolition de ce mur nous suggérons de rétablir les deux lits supprimés. Il sera nécessaire de protéger la tête par la pose d’une feuille de plomb de 3,5 mm d’épaisseur sur toute la largeur du mur (environ 0,85 m). Cette feuille de plomb sera recouverte par un rocaillage hourdé et jointé au mortier de chaux hydraulique naturelle si la couverture de la nef n’est pas réalisée.

Ces travaux restituent la volumétrie du mur. Il importe d’assurer la protection des maçonneries aux infiltrations mais ces interventions ne permettent pas la protection de l’enduit et des peintures murales.

- Le mur septentrional

Le traitement de ce mur est indissociable du projet de mise en valeur de l’édifice. Il doit également permettre de traiter la question du déversement des terres du sol de l’ancien presbytère.
Nous proposons de réduire l’intervention au nettoyage des maçonneries avec la suppression de la végétation parasite et la reprise des extrémités de l’ancien mur avec un contrefort de 0,80 m contre le clocher oriental permettant de reprendre une partie de la poussée d’angle de la voûte et l’arrêt des maçonneries côté opposé pour contrebuter le clocher occidental. La pose d’une feuille de plomb sur le sommet de ces deux bouts de mur doit s’envisager si la protection de la nef n’est pas réalisée.

Ces travaux assurent la protection des maçonneries aux infiltrations mais ne permettent pas la protection de l’enduit et des peintures murales.

Autres maçonneries et mur de clôture

- Maçonneries des bâtiments détruits

Hormis l’ancienne entrée du porche qui menace ruine et que nous proposons de déraser lors de la consolidation du clocher occidental, ces maçonneries sont peu élevées et stables. Aussi nous proposons de les maintenir en l’état et de n’aborder leur consolidation qu’avec l’élaboration du projet de mise en valeur du site et de l’édifice.

Ces maçonneries peu lisibles n’ont d’intérêt que pour l’archéologie du site. L’extrémité nord-est du chai est condamnée si l’on veut pouvoir créer un accès aux véhicules et une aire de stationnement à l’arrière de la parcelle.


- L’ancien mur de clôture du cimetière

Ce mur est quasiment détruit à l’exception d’une très petite portion au voisinage du chevet. Il avait un rôle important dans la lecture du site mais plus encore dans le maintien des terres. Seule la présence de racines et de souches ont limité le ravinement des talus le long de la route et à l’est du cimetière. Le pourrissement de ces liens végétaux et l’ouverture du site au public commande la restitution de ces maçonneries au moins dans leur rôle de soutien des terres. La mise en sécurité implique que ces murs assurent également une fonction de garde-corps pour la terrasse du cimetière.

Ces travaux favorisent la lecture du site et permettent sa mise en sécurité pour l’accueil du public.

AVEC LE CONCOURS DE :

Conseil Général de la Gironde
Conseil Régional d’Aquitaine
Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Aquitaine
Service Départemental de l’Achitecture et du Patrimoine de la Gironde
Mairie de Sigalens
Association des amis du val de Lisos
J-L Montarnier, architecte, urbaniste, docteur en histoire de l’Art & archéologie
Photographies de Paul Cassot, ingénieur Arts & Métiers, photographe

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Mairie de Sigalens
Le bourg
33690 Sigalens
(chèques libellés à l'ordre de " Association les amis du val de Lisos")

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Merci à J-L Montarnier pour la source d'inspiration rédactionnelle ;) Les amis du Val de Lisos 2003/2004. Réalisation JMR