De: ancochet/pop.wanadoo.fr [ancochet@wanadoo.fr]
Envoyé: lundi 6 mai 2002 08:19
À: Informatique Club
Objet: Nouvelles N°54
 
NOUVELLES
de la
Vallée du CIRON
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Courrier électronique occasionnel
Édité par le Club Informatique de PUJOLS sur Ciron
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Adressé aux abonnés:   ( 81 )                   N° 54 du 5 mai  2002 

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Sommaire: Journées de l'Ascension.
Invitation au méchoui.
Conférence de BOMMES.
La saga des chênes.
Poésie.
Journée plein air de l'Ascension

Organisée par

Le Comité de Jumelages et d'Animations de PUJOLS sur Ciron.

 Le jeudi 9 mai 2002 jour de l'Ascension.
dans l'île.

9 h 30    Début des jeux de plein air. Rallye  découverte, jeux etc.....
12 h       Apéritif.
13h        Déjeuner à la salle de l'île.
15 h 30  Jeux de détente.

Participation 18 €. Ouvert à tous les amis.

Inscription: 05.56.76.65.14.-05.56.76.63.27.-05.56.76.69.87.

Un palindrome en passant, il se lit dans les deux sens.
Sexe vêtu, tu te vexes?

Méchoui.

offert par

Le Comité des fêtes de PUJOLS sur Ciron.

à tous les Pujolais.

 Le dimanche  12 mai 2002.
dans l'île.

Ouvert à tous les amis. Participation 10 €. 

Inscription: 05.56.63.21.12.- 05.56.76.65.67.

C'est le mois de mai, profitez du printemps revenu en ces journées de rencontre conviviale, collective et familiale.

Conférence à Bommes.

Archéologie aérienne en Gironde et découvertes récentes dans la Vallée du Ciron.

Présentée par:

M. Jean Piere PETIT, Archéologue et prospecteur aérien.
Avec la participation de M. Pierre COUDROY de LILLE

 Proposée par la Mairie de BOMMES et le Club Nautique. 

le mercredi 15 mai 2002 à 20 h 30
a la Salle des fêtes.

Cette conférence doit être enregistrée pour être ensuite disponible sur le net.

La Saga des chênes.

(on a toujours besoin d'un plus petit que soi.)

Au cours de sa conférence du 5 avril à BOMMES, Alexis DUCOUSSO nous a fait revivre la merveilleuse aventure des chênes européens, la recolonisation de l’Europe par les chênes de deux espèces, le chêne Pédonculé et le chêne Sessile. Il s'appuie sur des études scientifiques très sérieuses et très documentées.

On sait, par exemple, par quels cols des Pyrénées ou des Alpes. les chênes ont franchi les massifs montagneux. 

Cette conférence enregistrée, retranscrite, sera, un jour prochain disponible sur notre site Internet. 

En attendant voici une interprétation, un peu fantaisiste, certes, de ces propos. Il faut reconnaître que le créateur ou Dame nature, a mis au point des procédés subtils et pu, ainsi, accomplir des prouesses qui semblent à nos yeux toutes naturelles. 

 Au cours de son histoire notre planète a balancé de périodes froides en périodes chaudes. Notre région a connu des climats tropicaux ou glaciaires et nous en a d’ailleurs laissé quelques témoignages. 

Ces variations de climat ont occasionné la mort de la végétation dans les époques froides et sa réapparition dans les époques chaudes. Celle qui nous intéresse ici est la dernière, c'est pour cela qu'il s'agit d'une recolonisation.

 Il y a 15.000 ans, c’est la fin de la dernière époque glaciaire. Notre planète se réchauffe, les glaces fondent, les océans se remplissent, les plaines reverdissent. Les plantes dont les graines sont portées par le vent colonisent les espaces libérés, au moins à la belle saison.

Les plaines de l’Europe, à la fonte des glaciers, deviennent des toundras, puis des steppes, puis se couvrent d’arbres divers, aulnes, saules, bouleaux, noisetiers, charmes,  etc. 

Les chênes étaient restés présents dans le sud de l’Espagne, le sud de l’Italie et le sud des Balkans, épargnés par les glaces. Du haut de leurs cimes, ils voyaient, au loin, ces plaines fertiles aux fleurs multicolores, ces fraîches vallées, ces pentes exposées au soleil où ils auraient bien voulu prendre racine et développer leur ombrage majestueux.

 Mais ils étaient handicapés et le sont toujours, par leur graine trop lourde qui tombait à leur pied avec ou sans vent. Même la tempête appelée en renfort ne parvenait disperser ces graines.

 Quelques rongeurs, des écureuils en particulier, ont bien essayé de les aider mais ils ne leur faisaient gagner que quelques mètres ou dizaines de mètres par an et seulement dans la mesure ou ils avaient oublié des glands dans des endroits propices à leur développement.

 Ce n'était pas très efficace. La nature a le temps, mais enfin……. !

 On peut comprendre le désespoir du roi de nos forêts, confiné, incapable de profiter de ces espaces immenses qui s'ouvraient à la végétation et lui restaient interdits.

 Il aurait pu prendre un accord avec l'homme et lui demander de disséminer, au cours de ses pérégrinations, quelques glands par ci, quelques glands par là.

 Peut-être aussi que les hommes de cette époque avaient déjà perdu les relations intimes avec la nature faite de  toutes ces espèces vivantes et oublié le langage universel qui nous manque encore si cruellement.

 Le chêne aurait pu leur conseiller de semer, étant jeunes, quelques glands sur leur territoire pour pouvoir se mettre à l’ombre une fois vieux. Mais peut-être aussi que l’homme était nomade, ou préférait-il l’ombre des bouleaux, des frênes, des aulnes, ou bien ne devenait-il pas vieux. Qui sait ?

Il ne semble pas que ce fut le cas, l’homme resta en dehors de cette aventure.

Il faut dire aussi que le chêne n'avait pas eu l'idée de rendre son fruit savoureux ou même simplement comestible et consommable par l'homme. Cela aurait certainement tout changé.

 Les consommateurs habituels de glands, les sangliers, les herbivores les restituent à la nature dans un état dégradé impropre à la germination. Les palombes se nourrissent de glands et pourraient en perdre quelques uns,  mais à l'automne elles volent dans le mauvais sens et au printemps les glands ont disparu.

Malgré cet handicap rédhibitoire, en 3.000 ans ils vont recoloniser l'Europe et parcourir  les 3.000 km qui séparent le sud du nord de l’Europe. Un km par an, cela ne semble pas terrible, et pourtant…. ! C’est qu’il faut compter en plus, le temps entre le moment ou la graine germe et le moment ou l’arbre porte des fruits, il se passe une bonne quinzaine d’années.

 Pour respecter cette vitesse de propagation il faut que cette graine, le gland, trop lourde, qui tombe sous l’arbre ou dans son environnement immédiat, puisse faire un bond d’au moins 15 km, germe, pousse et produise des glands,15 ans après,  afin que ceux-ci puissent à leur tour faire un autre bond et ainsi de suite.

 A première vue, c’est une gageure.

 Il a dû y avoir une intense réflexion dans la communauté des chênes et deux voisins, le Pédonculé et le Sessile, ont mis au point une stratégie à long terme qui a porté ses fruits, si l'on peut dire.

 C'est une stratégie à double détente. La première a pu être concertée, la seconde ressemble plus à une rouerie.

 Premier temps:

 Il fut donc décidé d'envoyer en éclaireur le Pédonculé, plus robuste, moins exigeant sur son terrain d'implantation, capable d'affronter la concurrence avec d'autres espèces d'arbres pionnières. Le Sessile, plus élégant, viendrait ensuite par un autre moyen, si les conditions d’accueil lui convenaient.

Il était délicat.

Mais il fallait que ce couple de chênes trouve un vecteur capable de déplacer les graines assez loin, soit à une quinzaine de km au moins à chaque glandée. Vu les facilités de déplacement de l'époque, le vent inopérant, les quadrupèdes ne pensant qu’a digérer, il n’y avait plus que les oiseaux vers qui se tourner.

Il semble que le Geai soit sorti vainqueur de cette sélection.

Il a dû y avoir une concertation approfondie entre les parties pour la mise au point du contrat.

Le chêne Pédonculé s'engageait à produire des glands, en quantité suffisante, de la forme et au goût qui plaisait au Geai. Le Geai s’engageait à prendre soin de ces graines, de les disséminer dans de bonne conditions.

A la conclusion de ce contrat,  le Geai a reçu une formation particulière destinée à lui permettre de profiter au mieux de cette nourriture et faire en sorte que son semis de glands soit efficace. 

Formation que l'on retrouve dans ses habitudes actuelles. Puisque même sa tâche achevée, ce brave collaborateur continue a procéder de la même façon alors que cela a beaucoup moins d’intérêt pour la propagation du chêne. A la réflexion il doit bien y avoir une raison que les scientifiques éludent, mais enfin â€¦â€¦â€¦â€¦. !

Le Geai est un oiseau discret de nos forêt au plumage gris bleuté avec des reflets verts. Il aime donc les glands, mais ce n’est pas tout. Quand il n’en trouve pas assez sur son territoire, il est capable de faire plus de 15 km pour aller les chercher, c’est une véritable gourmandise.

Il peut en transporter plusieurs, 6 ou 7, voire 8 à la fois, dans son jabot et dans son bec.

Il ne prend pas n’importe quels glands, des glands longs uniquement, c’est la forme de celui du chêne Pédonculé mais pas du chêne Sessile. Ce n’est donc pas innocent….. !

Parmi ceux-ci, il ne choisit que ceux qui sont marrons, c’est-à-dire mûrs, tiens donc….. !

De plus, il prend la précaution de les cogner sur une pierre pour écouter s’ils sonnent creux, dans ce cas là,  il les rejette, car ils sont véreux et donc impropres à la germination..

A son retour sur son territoire, pour constituer sa réserve, il dépose ses glands, mais pas n’importe où, ni n’importe comment.

Pour les retrouver, sa vision ne lui permettant pas de prendre des repères verticaux, arbres, buissons, il ne peut prendre que des repères horizontaux, plis de terrains, traces etc., il est donc obligé de choisir un espace dégagé. Surtout que sa méthode de rangement demande beaucoup d’espace.

 Dans ce terrain ouvert,  il doit utiliser des endroits de terre meuble puisqu’il les enfonce de la longueur de son bec afin qu’ils soient recouverts de terre. Il les dissémine  à une certaine distance les uns des autres. L'histoire ne dit pas s'il les plante en rang ou en rond mais on sait qu'il ne les met pas en tas.

Ensuite, il laisse un peu de temps passer. Le temps pour les graines de germer.

Il doit certainement surveiller ses semis du haut de quelques branches ou les visiter de temps en temps pour apprécier l’évolution de ses plantations.

Les mauvaises langues diront que ces chênes sont nés des glands oubliés par le Geai mais ce n’est pas vrai, car il ne les oublie pas.

Quand le grain est germé, la plantule racinée avec une tige et une ou deux feuilles, les deux cotylédons sont hors de terre. Ce sont ces deux cotylédons que le Geai vient prélever pour sa nourriture, sans arracher la plantule. Tout au plus en tirant, il casse quelques racines ce qui a pour effet d’obliger la plante à reconstituer un système radiculaire plus fourni, donc cet action est bénéfique pour la plante.

De ces plantations disséminées dans  des endroits propices à leur développement, les plus beaux spécimens prendront le dessus et une quinzaine d’années plus tard feront des glands qu’un autre Geai viendra chercher.

Toutes ces opérations de plantation sont identiques a celles réalisées dans les pépinières modernes.

Ceci montre bien que c’est le fruit d’une formation originale. Dans ce cas-là, le geai agit comme  un véritable jardinier. Un couple de Geais planterait ainsi chaque automne plusieurs milliers de chênes. Soit de un à deux hectares de plantations actuelles. Le territoire d’un couple de geais doit s'étendre sur 6 hectares environ, c’est presque de la culture intensive.

C’est donc le Geai qui a permis la recolonisation de l’Europe par le chêne Pédonculé. Après cette fructueuse collaboration, le contrat est rempli, le chêne s’est établi partout et le Geai continue à profiter de cette nourriture.

Mais le chêne Sessile, lui, n’a pas de Geai pour s’occuper de ses graines parce que le Geai ne les aime pas. Il a dû y avoir une lacune dans le contrat ou des rivalités d’espèces. Ou bien, le chêne Sessile, plus beau, plus orgueilleux, n’a pas voulu se plier aux exigences du Geai, ou n’a pas eu confiance dans les capacités de l’oiseau et ne lui a pas présenté un gland comestible ou savoureux.

Mais il a bien fallu qu’il se rende à l’évidence, les petits chênes Pédonculés poussaient de plus en plus loin, gagnaient l’horizon et devaient continuer leur progression échappaient à sa domination alors que lui, malgré sa puissance, restait cloué sur son aire de peuplement.

La communauté des chêne Sessile devait cogiter sec à cette époque. Un petit malin a proposé une combine, une astuce, une ruse. Comme toutes les ruses elle n’est pas très morale, mais enfin, dans ce cas extrême, la fin peut certainement justifier les moyens. Nous ne sommes pas juges.

Dans leur concertation de départ nos deux compères avaient-ils imaginé une parade à ce dédain du Geai ? Nul ne le sait. Dans ce cas, il y aurait eu connivence, alors qu’à l'évidence cela ressemble plus à une agression, un viol caractérisé.

Second temps :  

Il faut dire que le chêne Sessile est plus vigoureux, plus dynamique que le chêne Pédonculé dans les zones qui lui sont favorables. Il laisse à ce dernier les zones ingrates car celui-ci est plus résistant. Il est certainement plus puissant, plus volontaire pour dominer son confrère et lui imposer quelques-unes de ses volontés.

Pour suivre son confrère, le chêne Sessile, lui, a donc pratiqué cette autre méthode.

Les chercheurs ont découvert que le chêne Sessile s’hybride facilement avec le chêne Pédonculé, mais pas l’inverse. Cela veut dire qu’il féconde abusivement les fleurs femelles de son confrère. Il y a des mots pour qualifier cet acte, mais encore une fois nous ne sommes pas juges.

Donc le chêne Sessile a fécondé grâce à son pollen des fleurs de chênes Pédonculé, dont les fruits, les glands, ont donné naissance a un arbre hybride comportant les caractères de ses deux parents.  

L'histoire ne dit pas si le geai trompé par les apparences n'aurait pas emporté ces faux/vrais glands faisant ainsi gagner une génération au coucou de chêne Sessile.

Par fécondation continue de ces hybrides, les nouveaux individus ont acquis de plus en plus les caractères du chêne Sessile pour arriver au stade où ces caractères soient dominants. Les peuplements de chênes Pédonculés sont devenus, au fil du temps, des peuplements de chênes Sessiles. Sauf dans les zones ingrates dédaignées par celui-ci.

C’est la banalisation d’actes délictueux absous par le résultat obtenus. On aura tout vu ….. !

Ce qui est injuste c’est que le Pédonculé ne peut lui rendre la pareille. 

C’est ainsi que le chêne Sessile a suivi, avec retard certes, mais a tout de même recolonisé toute l’Europe, par ce moyen bien moins fatiguant, laisser partir au vent ses semences mâles afin qu’elles aillent tromper son cousin, parti devant, défricher la steppe.

Avec les moyens modernes de la science, il est prouvé que dans les peuplements naturels de chênes Sessiles Européens, ceux-ci ont tous une grand mère, de l’espèce Pédonculé.

C’est une ancêtre certes lointaine, quelques milliers d’années, mais toujours présente dans le matériel héréditaire, dans les gènes.

Comme quoi le forfait est enfin révélé…. !

Il reste cette question lancinante qui n’a pas trouvé de réponse satisfaisante :

Pour quelle raison véritable  le Geai plante-t-il le gland et ne le consomme qu’une fois germé ????

 Candide

Alexis a bien d’autres facéties de la nature à nous raconter, si un jour je les entends, promis, je vous les conterai.

  Poésie

LE SACRIFICE DU SOLDAT.

 Poésie déclamée le 28 février 1997 à Bordeaux (Esplanade Charles de Gaulle) à l'occasion de l'inauguration de la stèle à la mémoire des Girondins morts pour la France en Afrique du Nord. 

Dans le Djébel brûlant, poussiéreux et aride
Le gosier assoiffé, la gourde presque vide
L'appelé titubant sous les rayons ardents 
Déposa le barda pensant à ses parents.  

Il revoit le civil, le facteur, la laitière
Le sacristain aussi et la belle meunière 
Il revoit la forêt, ses pins majestueux 
La bruyère sauvage au parfum délicieux.

Il revoit le visage de la fiancée qui pleure
Sur le quai de la gare où le vain cri demeure
Adieu, folles années ! Adieu, folles amours 
Vous reverrai-je enfin, ô espoir de toujours

Soudain un cri jaillit ! La poitrine sanglante 
Le soldat est touché, la guerre est aveuglante 
Les mains crispées au sol, il tient encore son arme 
Il lui reste la force de verser une larme.

Dans un dernier sursaut il embrasse la France 
Il sourit et il meurt, le coeur plein d'espérance 
On lui ferme les yeux, on apporte un drapeau 
On y inscrit son nom, je pleure et c'est cela qui est beau.
 

Michel PEYRE

Un palindrome en passant, il se lit dans les deux sens.
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