La 
Région Bazadaise.

L'ancien arrondissement de Bazas.

Deuxième Partie.  

GEOGRAPHIE. 3. Pages 107 à  143.

Table des matières.

 

Sommaire.

10. La vallée de la Garonne. Aspect. Culture.

11. La culture de la vigne.

12. Le Sauternais. Le vin de Sauternes.

13. La culture du tabac.

14. Les prairies. Les pâturages. L'élevage. La race bovine Bazadaise.

 

 

 

La Vallée de la Garonne.

 

A l'extrémité nord du Bazadais, la Garonne coule dans une magnifique et riche vallée. Sur la rive droite s'allongent de hautes collines assez voisines du fleuve; sur la rive gauche vient se terminer par une pente presque insensible, le plateau des Landes.

 

La plaine assez étroite près de Langon, s'élargit à mesure qu'on remonte le fleuve; elle atteint plusieurs kilomètres vers Bassanne.

 

C'est vers l'est, entre La Réole et l'embouchure du Beuve, qu'on trouve la partie la plus pittoresque et la plus fertile de la vallée de la Garonne, en Bazadais.

 

De Castets, situé dans une position charmante, l'oeil peut suivre à l'aise les sinuosités du fleuve et embrasser une perspective des plus belles, depuis Gironde jusqu'à Langon. Les agglomérations se suivent nombreuses, rapprochées, animées, riantes. Les fermes sont bien construites, souvent à un étage, en pierre blanches, gaies, avec un toit de tuiles rouges. 

 

La grange, l'étable occupent une importante partie de la métairie, généralement bien tenue. Ici, peu de métayers, mais des petits propriétaires qui travaillent eux-mêmes leur terre avec leur famille et des domestiques, des hommes, des femmes et des enfants.

 

Quatre artères importantes, très voisines et presque parallèles sillonnent et animent ce large couloir : la voie ferrée, la route nationale, la Garonne et le canal.

 

La plaine et la première terrasse des côteaux de Castets, de Castillon, de Bassanne, de Puybarban sont remarquables par leur fertilité due aux alluvions de la Garonne, le plus souvent argilo-calcaires, tantôt à fond de cailloux, tantôt à fond d'argile. On y trouve d'assez nombreuses bandes calcaires, parfois très rapprochées de la surface et formant de riches carrières.

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Toutes les cultures s'y plaisent, mais les plus importantes sont les céréales, surtout le blé qui y pousse en abondance, la vigne et le tabac. Les prairies y occupent une place très importante, elles nourrissent un grand nombre de boeufs de travail et de boucherie, de vaches laitières et de veaux.

 

A Castets en Dorthe, par exemple, il y a 182 hectares de blé, 160 hectares de prairies, 76 hectares de tabac, 50 hectares de vigne.

 

Ln cultive encore dans la vallée le sorgho à balais, le maïs fourrager, le maïs à grain, l'avoine, la pomme de terre, les arbres fruitiers, les fèves, les petits pois, toutes sortes de légumes.

 

Le sorgho à balais était autrefois cultivé en grande quantité dans la vallée et sur les côteaux voisins, vers Barie, Bassanne, Puybarban. Il donnait d'importants revenus, car, au produit de la paille très recherchée par les fabriques de balais, s'ajoute celle du grain très apprécié de la volaille.

 

Cette culture a sérieusement diminué depuis quelques années.

 

La culture de l'osier est importante : toute une industrie en dépend.

 

Les saules-aubier et les peupliers se trouvent en assez grande quantité sur les rives du fleuve et alimentent des industries. Les arbres fruitiers y étaient autrefois très nombreux, la culture du poirier William est de nouveau en honneur vers Barie et Bassanne.

 

De Castets à Langon les terres deviennent silico-graveleuses (sable et grave) et, par conséquent, plus chaudes. Là, les petits pois sont largement cultivés. Au printemps, ils sont portés tous les jours dans les bourgs importants où les revendeurs et les confiseurs viennent s'approvisionner.

 

A Toulenne, la culture maraîchère est importante ; les légumes sont portés à Langon les jours de marché.

 

Vers Langon le pays est plus boisé: pins, acacias, les vignes deviennent plus nombreuses. On se rapproche du Sauternais.

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Les inondations de la Garonne.

 

Un terrible fléau menace sans cesse la vallée de la Garonne: les inondations viennent souvent dévaster les récoltes et menacer les habitants jusque dans leur existence.

 Ces crues ont lieu en hiver et au printemps et sont occasionnées soit par les pluies soit par la fonte des neiges, sur les sommets du Cantal, des Cévennes et des Pyrénées. C'est alors que les eaux grossissantes du Tarn et du Lot font enfler la Garonne. 

 

Cet endroit abaissé de la vallée du fleuve, d'abord assez large puis resserré entre Caudrot et Castets, forme comme un immense réservoir où s'amoncellent des masses énormes de liquide dont le débit insuffisant provoque une élévation de niveau désastreuse.

 

On conserve encore le souvenir de l'effroyable débordement de l'année 1770, alors que la Garonne s'éleva, à Castets, de quatorze mètres au dessus de l'étiage. Les habitants surpris par la rapidité de la crue, se réfugièrent sur le sommet de leurs demeures.

 

De sinistres lignes gravées sur les murs, de ci, de là, accompagnées de dates mémorables, rappellent la hauteur atteinte par les inondations.

 

Celle du mois de juin 1875 fut moins élevée, mais plus terrible que celle de 1770 par l'étendue de ses ravages.

 

Que faire contre un ennemi si redoutable ? 

Peu de chose, hélas ! 

Les digues appelées mates, des travaux de fixation des berges, le reboisement des montagnes sont de faibles remèdes.  

 

En tous cas, les habitants de notre contrée si exposée, se tiennent sans cesse prêts à toute éventualité. Leurs granges sont construites sur des piliers de maçonnerie et mettent ainsi la paille et le fourrage à l'abri des eaux.

 

Chaque maison a sa barque au milieu de ses outils aratoires.

 

Et puis, les précautions prises, le cultivateur ne pense plus à la ruine qui le menace. Il aime ses champs engraissés par l'alluvion et qui le dédommagent plus qu'ailleurs de son travail. 

 

Quand le ciel est bleu et que la brise est légère, pourquoi penserait-on à l'orage. ?

 

Il sait que la nature n'est jamais lasse de produire et il jouit, l'âme sans soucis, mais pleine d'espérance de ces prés et de ces plaines où il a mis son coeur, ses rêves, ses amours. 

 

Les inondations de 1770, de 1875, de 1927 et de 1930 furent particulièrement terribles. 

 

En 1927, l'eau atteignit à Langon, 11 m. 20 et en 1930, 12m.30 au-dessus de l'étiage, l'étiage est le niveau le plus bas d'un cours d'eau. Pour la Garonne en été, l'étiage est le point de départ dont on se sert pour mesurer la hauteur des eaux. Les dégâts furent importants, des maisons, des hangars furent démolis, des récoltes et des bestiaux emportés par les flots.

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LA VIGNE DANS LE BAZADAIS.  

 

Les côteaux du Bazadais et la vallée de la Garonne font partie de l'importante région viticole du Bordelais, universellement connue.

 

Il est très probable que la vigne croissait dans notre région dès la plus haute antiquité, depuis l'âge de la pierre polie; mais ce sont les Romains qui au commencement de l'ère chrétienne fournirent à nos ancêtres les modes perfectionnés de culture qu'ils tenaient eux-mêmes des Grecs et dont certains sont encore en honneur aujourd'hui.

 

Le grand poète latin Virgile recommande de planter la vigne dans les côteaux ensoleillés et les terrains  "qui nourrissent les fougères odieuses au soc de la charrue" . Précepte auquel les premiers vignerons bordelais semblent avoir obéi en couvrant de vignes d'abord les landes de Bazas et celles du Médoc, aux croupes chauffées par le soleil et dont le sol caillouteux donne au vin ses meilleures qualités.

 

Vers le deuxième siècle chrétien, l'histoire nous rapporte que sur les rives fertiles de la Garonne le pampre avait atteint un véritable épanouissement. Les Gaulois, et en particulier, les habitants de notre région ne tardèrent pas à devenir d'habiles viticulteurs et leurs vins furent bientôt capables de soutenir la comparaison avec ceux de leurs éducateurs romains.

 

Les Francs, quelques siècles plus tard, devaient même obtenir des vins supérieurs à ceux de l'Italie et de la Grèce  dans les vignes nobles, nom qu'ils donnaient aux domaines qui leur appartenaient et d'où est venu par corruption le mot vignoble.

 

Depuis cette époque lointaine la renommée des vins du Bordelais n'a cessé de croître.  L'Aquitaine est par excellence le pays des grands vins  et le Sauternais qui est en grande partie compris dans le Bazadais produit le premier vin blanc de France et du monde.

 

En Bazadais, on trouve des vignes sur une partie des côteaux qui se terminent tout près de la Garonne sur sa rive gauche et qui s'étendent vers le sud jusqu'au Ciron. Elles couvrent à peine cinq mille hectares.

 

Le Sauternais mis à part, les côteaux et la vallée donnent du vin blanc et du vin rouge à peu près en quantités égales, environ cent mille hectolitres dans les bonnes années. Ces vins, assez communs, sauf ceux de quelques localités des cantons de Bazas et d'Auros qui offrent, les blancs, une pointe de douceur, et dont les rouges ont un degré assez élevé, sont de saveur agréable. Ils sont consommés sur place ou vendus surtout dans la région landaise voisine.

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La culture de la vigne en Bazadais.  

 

Dans notre région, la vigne est presque partout cultivée en jouales (sauf à Sauternes). Elle profite ainsi des engrais et des façons donnés aux cultures intercalaires (blé, tabac, pois, maïs, betteraves, etc.) Les rameaux sont fixés par des brins en osier à des fils de fer tendus sur des piquets.

 

Les façons culturales se donnent à la charrue. En mars, avant le départ de la végétation, on procède d'abord à un premier labour ou déchaussage, suivi de l'enlèvement de la terre herbeuse comprise entre deux pieds. Cela s'appelle tirer le cavaillon ou décavaillonnage. Ce travail était fait autrefois à la bêche et fort long. On utilise aujourd'hui une charrue spéciale, la décavaillonneuse, inventée par un ingénieux artisan des environs.

 

Dans le courant du printemps et de l'été, plusieurs autres labours ont pour but de détruire les mauvaises herbes, d'enfouir le fumier, et les engrais et de rechausser les pieds.

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Taille de la vigne. Travaux divers.

 

La taille de la vigne, opération très délicate et très importante, se pratique avec le plus grand soin durant l'hiver, principalement au mois de janvier et de février. La taille consiste à enlever, à l'aide d'une scie spéciale et d'un fort sécateur le bois mort et les rameaux de l'année précédente, sauf un ou deux appelés "astes", réduits à trente centimètres environ. 

 

Ces astes donneront quelques mois plus tard, les branches nouvelles, avec les feuilles, les fleurs et enfin les fruits. Les rameaux coupés,  les sarments, réunis en fagots et mis en tas, servent l'année suivante à faire de belles flambées dans la grande cheminée de la cuisine. Ils sont les allume-feu de la région viticole.  

 

Qui, le premier, a songé à pratiquer la taille de la vigne ?  

 

D'après Ovide, c'est un bouc qui, en broutant, aurait le premier appris à tailler la vigne et dans l'histoire médiévale du Bordelais vinicole, certains auteurs attribuent, sinon la taille primitive, vraisemblablement latine, du moins certains genres d'émondage à la... féconde malignité d'un vigneron jaloux de son voisin et qui, une nuit propice, aurait subrepticement coupé les rameaux des ceps de son rival; à la grande confusion du compère, la vigne saccagée voyait l'année suivante multiplier sa récolte.

 

Il est certain qu'un tel usage est de tradition immémoriale dans les régions vinicoles. Au moyen âge, la  taille était généralisée dans notre région. Nombreux sont les calendriers sculptés aux portails des églises qui le rappellent. Ainsi à St Léger de Balson, près de Villandraut l'un des personnages peints à la voûte centrale du choeur du vieux sanctuaire, figure le mois de mars taillant sa vigne avec une serpe.

 

Vers la fin de l'hiver on procède au renouvellement des pieux qui soutiennent les ceps et  avant le départ de la sève on remplace les pieds morts ou trop chétifs. C'est aussi à cette époque qu'on procède aux plantations et au greffage.

 

L'ébourgeonnement ou épamprage se pratique au printemps et consiste à enlever toutes les jeunes pousses qui se développent sur le vieux bois.

 

En été, des femmes procèdent au rognage. Il s'agit de couper les extrémités des sarments qui sont trop élevés ou qui se développent latéralement et de lier les rameaux avec un brin d'osier pour les retenir dans la ligne des ceps.

 

Les rangs de vigne ont alors un aspect régulier qui plaît à l'oeil et la charrue ainsi que son attelage peuvent passer librement. 

 

Au début de l'automne on pratique l'effeuillage qui permet à l'air et aux rayons de soleil de pénétrer jusqu'aux grappes et de hâter la maturité.

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Les ennemis de la vigne.

 

La gelée.

 

Une gelée peut détruire en une nuit, ces boutons roses à peine éclos, ces mannes nées de la veille, si tendres, si fragiles. En ce même mois d'avril la lune rousse, celle qui gèle, roussit,  mortifie les plantes, d'après l'opinion populaire, inspire les plus vives craintes.

 

A cette époque critique, pendant les nuits claires, calmes, transparentes, la terre rayonne vers l'infini sidéral la chaleur dont une journée chaude l'a imprégnée. Le brusque refroidissement du sol et de la température... provoque des désordres mortels dans les tissus végétaux.

 

Dès que la température s'abaisse au-dessous de zéro centigrade, l'alarme est aussitôt donnée. Le canon municipal mêle sa voix au tocsin des cloches et chez les particuliers des baromètres spéciaux, d'une grande précision, avertissent, par des sonneries automatiquement déclenchées par le froid périlleux du danger imminent du gel.

 

Quelques minutes suffisent aux vignerons chargés de cette mission pour prendre les dispositions habituelles. Des lueurs multiples S'allument soudain dans les vallées. La fumée épaisse du goudron ou "coltar" enflammé et grésillant dans de larges chariots, lentement promenés à travers les vignes, enveloppe les bas-fonds d'un nuage dense et d'odeur bitumeuse....

 

Les brasiers plus nombreux de minute en minute, élèvent vers le firmament leurs nuages de fumée opaque.

 

Les vignerons activent les feux salutaires dont les effets bien souvent n'arrivent pas à protéger les ceps menacés. Il arrive, en effet, à l'heure décisive de l'aube où le refroidissement atteint son maximum, qu'un vent violent parfois s'élève; il disperse alors malignement le nuage sauveur qui flottait de par sa densité à quelques mètres du sol. Sans écran protecteur, les  mannes et souvent les ceps eux-mêmes, les arbres fruitiers, les fleurs d'agrément, les parures et ornements des vignobles, des vergers, des jardins subissent alors les atteintes morbide de la déconcertante gelée.

 

Alors, les viticulteurs rentrent chez eux, dans la nuit perfide et complice, désolés, navrés.... Au matin,  les dégâts apparaissent ternes et roides, la plupart des bourgeons, hélas ont été gelés avec eux tombent les espérances... Cruelles désillusions qui attristent souvent ces jours printaniers.

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Les maladies de la vigne.

 

Il n'existe pas de maladies particulières aux vignobles Bazadais.

 

Comme ailleurs, les champignons (mildiou, black-rot, oïdium, anthracnose), et les insectes (phylloxéra, cochenille et surtout cochylis et eudémis) font tous les ans des ravages que le vigneron s'ingénie à conjurer.

 

Au début de l'été les maladies cryptogamiques sont susceptibles de se déclarer.

 

Les traitements préventifs s'organisent à la hâte. Dans les vignobles, des équipes de vignerons munis de soufflets spéciaux saupoudrent les grappes du soufre qui les garantira contre les insectes déprédateurs. Pendant cinq semaines les  soufreuses  mécaniques pousseront dans l'air sonore de l'été leur plainte musicale et déchirante.

 

Puis, d'autres équipes d'ouvriers, à l'aide de pulvérisateurs spéciaux répandent sur les feuilles et les grappes adolescentes la vapeur bleue de sulfate de cuivre, arme redoutable contre le mildiou, la cochylis et le black-rot...

 

Ces divers traitements sont répétés par sept fois à de courts intervalles et lors des changements de température où l'air, chargé d'une humidité superflue, devient l'agent propagateur des fléaux viticoles.  

 

Le mildiou, black-rot sont particulièrement redoutables à certains moments du printemps et de l'été, surtout par temps humide. En 1904, le comice agricole de Cadillac sur Garonne, avait confié à M. Capus, alors professeur d'agriculture, aujourd'hui sénateur et ancien ministre de l'agriculture, la direction d'une station d'avertissement, crée par lui, chargée d'expédier au moment propice à toutes les communes du département un télégramme ainsi conçu :  Sulfatez immédiatement. Celle station qui a rendu et rend encore de grands services aux viticulteurs est installée aujourd'hui au domaine de la Grande Ferrade. à Villenave d'ornon.  

 

Avec des soins incessants et ces interventions judicieuses, on arrive aujourd'hui à lutter victorieusement contre les maladies cryptogamiques.

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Un autre fléau : La grêle.

 

En été, la grêle cause souvent d'importants ravages anéantissant en quelques minutes le travail de toute une année. Il est bien rare qu'un été se termine sans qu'une ou plusieurs communes du Bazaidais n'ait été éprouvée. Les grêlons atteignent parfois une grosseur énorme.

 

En 1727, certains pesaient un kilogramme,  ils saccagèrent, hachèrent trente lieues de pays. Les postillons et les chevaux de poste surpris par la rafale, arrivèrent au relais de Villandraut ensanglantés et mourants. De nos jours, des postes de fusées ou de bombes paragrêles sont établis dans tous les vignobles culminants; l'éclatement de ces projectiles, dans l'atmosphère, provoque la résolution des nuages en pluie; les averses tombent alors inoffensives et le plus souvent bienfaisantes.

 

 

LA VENDANGE.  LE VIN.

 

En Bazadais, la vendange se fait ordinairement dans la première quinzaine d'octobre. Comme il existe très peu de grandes propriétés (sauf en Sauternais), la vendange est faite par la famille du viticulteur, aidée par quelques femmes de journée. Les raisins sont coupés à l'aide de ciseaux spéciaux (petits sécateurs) et posés dans un panier en bois "lou bastot", vidé quand il est plein dans la "baste" ou un homme, les manches retroussées, procède à un premier écrasement des grains.

 

Les bastes chargées sur la charrette à boeufs sont portées au cuvier, les raisins sont foulés puis versés dans la cuve où ils fermentent plusieurs jours, le jus, la peau et la grappe étant mêlés. Quand la fermentation est terminée on coule le vin et on le met dans des barriques. Ainsi se fait le vin rouge.

 

La fabrication du vin blanc est différente. Le raisin n'est pas mis dans la cuve. Au sortir du pressoir, le jus est versé directement dans les fûts où se fait la fermentation.

 

Fin octobre, tout est terminé, Les cuves et pressoirs étant bien nettoyés, les barriques bien alignées dans le cellier voisin, le viticulteur pense déjà à la récolte de l'année suivante et il envisage avec courage les durs travaux et les nombreux soucis qui la précéderont et qui ne tarderont pas à recommencer. Et puis tant d'autres occupations l'attendent.

 

 Les bonnes coutumes. qui en matière agricole, ont volontiers force de loi, sont souvent condensées en dictons pittoresques et sentencieux, tels que:

Rabaisser la vigne, c'est la rajeunir.

Le succès du vigneron est dans sa serpe.

Employer engrais, c'est garnir ses chais.

Bêcher avant le bouton, gagne la façon.

Vigne en fleur ne veut voir ni vigneron ni seigneur.

 

Des siècles successifs de rigoureuse pratique ont formellement démontré l'exactitude de ces vieilles formules qui, toujours neuves et rajeunies par chaque cycle printanier, complètent chez nous la science viticole de la façon la plus heureuse.

 

Buvons du vin de chez nous.

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LE SAUTERNAIS   LES VINS DE SAUTERNES.

 

 

Douzième leçon.

 

1.     Le Sauternais géographique.  

2.     Le vin de Sauternes.

3.     Les grands crus.  

4.     Les vendanges dans le Sauternais.

5.     L'Ecole d'agriculture et de viticulture de Bommes.

 

 

LE SAUTERNAIS GEOGRAPHIQUE.

 

Le Sauternais, c'est la région située autour du Ciron, à l'extrémité de son cours. Vers la Garonne, qui lui sert de limite au nord, le sol est relativement plat et uni: c'est le Preignacais et le Barsacais. Plus au sud, le Ciron termine à l'ouest une série de plateaux et de collines aux pentes douces qui couvrent les communes de Fargues, de Sauternes et de Bommes.

 

La forêt landaise qui commence aussitôt, forme à l'est et au nord une barrière infranchissable, à cette région privilégiée.

 

Le Sauternais n'est pas très étendu. Il ne comprend que cinq communes groupées autour de la plus renommée: Sauternes.

 

D'après la délimitation officiellement établie par la Chambre de Commerce, en 1855, ont seuls le droit de porter le nom de Vins de Sauternes, les vins récoltés sur le territoire de Barsac, de Preignac, de Fargues, de Bommes et de Sauternes, dont le sol de constitution identique (quant aux principes essentiels et particuliers à cette contrée) ne forme géologiquement qu'un seul et même terroir.

 

C'est sur ces cinq communes que sont groupés les grands crus ainsi classés :

 

Sauternes

Premier grand cru. Château Yquem.
Premier cru. Château Guiraud.
Deuxième cru. Château Fillot.
Deuxième cru. Château d'Arche.
Deuxième cru. Château Lamothe.
Bommes :
Premier cru. Château Reyne Vigneau
Premier cru. Château Latour Blanche.
Premier cru. Château Lafaurie Peyraguey.
Premier cru. Château Rabaud.
Premier cru. Clos Haut Peyraguey.  
Fargues:    
Premier cru.

Château Rieussec.  

Preignac  
Premier cru. Château de Suduiraut.
Deuxième cru. Château de Malle.
Deuxième cru. Château Romer.  
Barsac :  
Premier cru. Château Coutet.
Premier cru. Château Climens.
Deuxième cru. Château de Myrat.
Deuxième cru. Château Doisy.
Deuxième cru. Château Broustet Nérac.
Deuxième cru. Château Caillou.
Deuxième cru.  Château Suau.

 

Il existe aussi de nombreux crus non classés.

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Tous ces vins connus et appréciés dans tout l'univers, possèdent des qualités

 incomparables. Ils sont uniques au monde.

 

D'une belle couleur jaune paille, transparents, onctueux, à la fois capiteux et soyeux, veloutés, d'une finesse extrême et d'un arôme délicat, ils plaisent infiniment au palais.

 

Le vin de Sauternes est plus qu'un vin, c'est une liqueur, c'est, a dit un poète.

 

Un rayon de soleil concentré dans un verre.

 

Ses belles qualités, qui lui font une si grande renommée, il les doit à plusieurs causes: à la constitution du sol qui le produit (chaux, silice, argile, fer), à l'heureuse exposition au soleil des terrains du Sauternais, au choix judicieux des cépages (sémilion, sauvignon, muscadelle), aux procédés spéciaux de taille, de cueillette du raisin et de vinification, mais aussi à la grande habileté et à l'expérience des viticulteurs.

 

Mais qu'une des causes primordiales citées plus haut vienne à manquer,   l'harmonie est rompue et il n'est pas étonnant que les agriculteurs audacieux ou jaloux qui ont essayé de transporter ailleurs les glorieux plants et les méthodes ancestrales de culture du Sauternais, n'aient obtenu qu'un vin médiocre, dépourvu de ses qualités natives.

 

Dans son magnifique ouvrage sur Sauternes, dont nous avons déjà cité plusieurs passages, M. Ch. Dormontal raconte que le prince de Condé lui même, grand amateur d'un vin aujourd'hui célèbre, se fit expédier des plants d'un cru réputé et les fit cultiver dans son domaine de Chantilly.

 

Lorsque les vendanges furent faites, selon les méticuleuses et précieuses méthodes servilement copiées, puis le vin impatiemment dégusté, la déception du Prince n'avait d'égale que son immense popularité. A son tour, il jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. Et il devait se consoler en faisant désormais, chaque année, sa provision même de nectar au cru d'origine. Enfin, lorsque le Prince manifesta sa surprise et son insuccès au propriétaire, celui-ci, viticulteur expert et avisé, lui répondit, non sans malice:

 

"Pardieu, Monseigneur ! vous aviez oublié d'apporter aussi la terre et le soleil." 

"Grâce à la Providence qui donna à notre province ce privilège inestimable et nous crut dignes d'en bénéficier laborieusement, la terre bordelaise comme le soleil de Provence  est une, chose intransportable."  (Ch. Dormontal)

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LES VENDANGES DANS LE SAUTERNAIS.

 

Dans le Sauternais, les vendanges se font toujours plus tard que dans les autres régions viticoles. Elles ne s'achèvent pas avant la mi novembre. Elles nécessitent un personnel nombreux que les propriétaires font venir des régions voisines, principalement des Landes.

 

Pour donner au vin plus de douceur, plus moelleux, pour obtenir un liquide plus liquoreux, on attend que les rayons du soleil aient commencé à sécher les grains, à les confire. Les grains ne sont cueillis que lorsqu'ils sont trop mûrs. Un ferment, le botrytis cinerea, ou pourriture noble, les a couverts d'une légère moisissure.

 

Mais écoutons M. Charles Dormontal:

 

"Dans l'embrasement des midis et la langueur torride des couchants, ces grappes ambrées, émeraudes précieuses aux miroitements diamantins, semblent avoir atteint l'apogée de leur splendeur. Or, ainsi mûres, éclatantes, diaphanes, elles ne satisfont point encore la célèbre méthode Sauternaise qui exige une surmaturation ou concentration complète du jus de raisin, provoquée par le botrytis ou plus scientifiquement: le micoderma acoetis; chaque grain, réduit au cinquième de son volume primitif, se présente sous l'aspect d'un   raisin de Corinthe, dont la pellicule plissée, ratatinée, rôtie, n'emprisonne plus, sous sa peau terriblement chiffonnée, qu'un résidu de confiture.

 

Par cette, méthode spéciale de vinification, on se rend compte combien la perfection dans l'art est préférée à l'abondance. Aussi le rendement moyen des récoltes oscille entre un et deux tonneaux au maximum à l'hectare, tandis que dans le Médoc, les Graves, l'Entre deux Mers, puis la Bourgogne et la Champagne, la production atteint quatre, six ou huit tonneaux pour la même superficie. Le Sauternais, difficultueux dans son élaboration et positivement rare, est fatalement, le vin cher."  

 

Les vendangeurs procèdent à une première cueillette; munis de leur sécateur, ils s'arrêtent à chaque pied et ne coupent que les grains confits, ayant atteint ce degré de maturité qui leur donne un goût exquis. Il ne faut pas qu'ils aient commencé à pourrir; on prend bien soin aussi de rejeter tous les grains grillés, c'est à dire séchés avant d'être mûrs.

 

Ce premier tri donnera un jus très concentré qui fournira un vin appelé crème de tête, véritable sirop contenant presque la moitié de son poids de sucre.

 

Mais tous les grains n'atteignent pas en même temps ce degré de maturité. Le premier tri fait, on en commence un second durant lequel on ne prend encore que les grains confits et les grains qui se sont un peu pourris depuis la première cueillette. 

 

Le vin que l'on obtient, le vin de tête, est habituellement très doux et très fin.

 

Le troisième tri qui n'est commencé que lorsque l'action des rayons du soleil et de l'humidité des nuits de la fin octobre a favorisé la maturité et la pourriture du raisin, donne le vin du centre souvent très liquoreux.

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On fait encore plusieurs cueillettes et la dernière, durant laquelle on enlève tout ce qui se trouve encore sur les pieds, donne le vin de queue.

 

Naturellement, on fait son possible pour avoir peu de vin de cette qualité.  

 

Pour obtenir des vins d'une grande richesse, rien n'est négligé, les grains ne sont cueillis que secs et chauds; on ne craint pas d'interrompre les vendanges par temps de pluie ou de brouillard et la cueillette ne commence qu'assez tard dans la matinée.

 

Les frais supportés par les propriétaires de vignobles sont donc très élevés. De plus, la quantité de jus est fortement diminuée du fait que les grains ont commencé à sécher sur pied. La qualité est obtenue au détriment de la quantité.

 

Le Sauternais qui s'étend sur environ six mille hectares produit annuellement quarante mille hectolitres de vin environ.

 

La cueillette des raisins est surtout faite par des femmes, des jeunes filles, des jeunes gens; les hommes transportent les bastes, les chargent sur les charrettes qui les conduisent au cuvier.

 

Les procédés de vinification sont toujours les mêmes depuis très longtemps, mais comme l'a dit un éloquent professeur girondin: il n'y a pas à parler de routine quand on juge sagement qu'on s'est fixé dans la perfection.

 

Cependant, le raisin était autrefois foulé aux pieds dans les pressoirs et le jus était versé dans les barriques où il fermentait. Aujourd'hui le foulage aux pieds est remplacé par le foulage mécanique à l'aide de rouleaux compresseurs qui font éclater les graines.  

 

Le jus se rend dans une grande citerne cimentée et vitrée. Il est réparti le jour même dans les barriques.

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La presse à vis de jadis qui pressait la grappe après le foulage aux pieds est remplacée par des presses hydrauliques. Le principe est le même qu'autrefois; les machines permettent simplement d'aller plus vite et d'employer moins de monde.

 

Le vin mis dans les barriques y fermente pendant plusieurs semaines. Il se débarrasse de toutes ses impuretés qui sortent par l'ouverture supérieure du fût.

 

Le vin de Sauternes n'est mis en bouteilles qu'au bout de trois années, durant lesquelles il est l'objet de grands soins. Des manipulations délicates sont dirigées par le chef de cave qui passe ordinairement toute sa vie sur le même domaine.  

 

Il est très intéressant de visiter les cuviers des grands crus où pressoirs et cuves sont vernis et brillent comme des meubles; les chais où sont alignées par année de récolte d'innombrables barriques dans une demi obscurité qui invite au silence et au recueillement devant ce roi des vins blancs.

 

Les bouteilles bordelaises, au beau reflet jaune d'or, remplies à la propriété, bouchées, capsulées, étiquetées, enveloppées d'une fine chemise de papier transparent et d'un étui de paille, sont enfermées dans des caisses par six ou par douze. Conduites aux gares de Preignac et de Barsac, de Langon, elles vont porter dans le monde entier le renom de la France et de ses incomparables vins.

 

La fin des vendanges donne lieu dans tout le Sauternais à de grandes fêtes groupant tout le personnel du domaine. La fête des "acabailles" comprend un grand banquet, suivi d'un concert improvisé et d'un bal qui se prolonge très tard dans la nuit.

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L'ECOLE DE VITICULTURE DE BOMMES.

 

L'Ecole de viticulture et de vinification de Bommes fut fondée à la fin du siècle dernier au domaine de La Tour Blanche que son propriétaire, M. Orisis, légua à sa mort à l'Etat, sous réserve que l'Etat y donnerait un enseignement pratique populaire et gratuit de viticulture et d'œnologie. 

 

 Cette école s'adresse de préférence aux jeunes gens sortis de l'école primaire et occupés à un titre quelconque aux travaux agricoles ou viticoles des exploitations de la région.

 

Des leçons y sont données le jeudi et le dimanche durant deux périodes d'hiver consécutives de quatre mois chacune. Le programme essentiellement pratique comprend de nombreux exercices et des applications sur les plantes, les engrais, les façons culturales, les machines agricoles, les animaux domestiques, les arbres fruitiers, la viticulture, la vinification, les vins, etc.

 

Pour s'inscrire, il suffit d'adresser sur papier libre une demande à M. Lafforgue, directeur des Services agricoles de la Gironde, 2, rue Lafayette, à Bordeaux.

 

Il y a quelques années, M. le Vicomte de Roton, a découvert dans le sol de sa propriété de Rayne Vigneau, à Bommes/Sauternes, un gisement de pierres précieuses d'une grande richesse et d'une extrême variété : jaspes onyx, marbres siliceux, agates, etc., etc., qui, taillés, possèdent comme couleurs et comme dessins les qualités des plus beaux minéraux connus.

 

Ces minéraux sont tenus par la plupart des savants minéralogistes comme originaires du Massif Central et qualifiés par tous d'admirables. La collection de Rayne Vigneau compte dix mille pièces dont douze cents taillées. Elle est unique au monde.

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LA CULTURE DU TABAC.

 

Historique.  Réglementation.

 

Le tabac est cultivé dans la vallée de la Garonne (Bazadais et Réolais), depuis une époque assez reculée. Cette plante, importée d'Amérique vers le milieu du 17e siècle, ne tarda pas à être répandue dans notre région.

 

Au début du 18e siècle, vers la fin du règne de Louis XIV, certains planteurs obtenaient déjà près de deux mille kilos de feuilles sèches par hectare, malgré l'inexistence des engrais à cette époque.

 

En 1719, sous Louis XV, un arrêté du Conseil d'Etat interdit la culture du tabac en France, sous prétexte que les terres qui y étaient consacrées pourraient être employées plus utilement pour le royaume.

 

En réalité, c'était pour favoriser une entreprise, financière, la Compagnie des Indes Occidentales qui exploitait la Louisiane, en Amérique. Cette compagnie ne réussit pas à produire du tabac en Louisiane et la France dut acheter à l'Angleterre tout le tabac utilisé dans notre pays; deux cents millions de livres passèrent ainsi de France chez nos voisins.

 

Une importante source de revenus disparut ainsi de notre région.

 

La culture fut reprise en 1789 lors de la suppression des privilèges et elle fut mise en régie en 1855.

 

Pour avoir le droit de se livrer à la culture du tabac, pour devenir planteur il faut obtenir l'autorisation de l'administration. Chaque planteur n'a droit qu'à un nombre de pieds déterminé et les différentes opérations de culture sont surveillées par des employés de la régie qui comptent, dans les champs les pieds et les feuilles.

 

La culture du tabac est autorisée en France dans 32 départements.

 

Dans le Bazadais les cantons d'Auros, de Bazas, de Langon, de Grignols sont seuls autorisés à planter. Il y a deux ans on a fait un essai de plantation à Saint symphorien. Il a donné de bons résultats.

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Semis et plantation.

 

Le tabac végète pendant 120 jours au plus, en plein été. Pendant ce temps, relativement court, les feuilles doivent atteindre un grand développement. Il est donc nécessaire que la plante dispose d'une grande humidité et d'aliments importants et immédiatement utilisables.

 

Pour retenir l'humidité du sol, des labours profonds sont indispensables pendant l'hiver et aussi des façons plus superficielles souvent répétées pendant l'été.

 

En hiver, on introduit dans la terre beaucoup de fumier et avant la plantation des engrais chimiques en quantité considérable.

 

Les semis se font dans la première quinzaine de mars, en pépinière, presque toujours dans le jardin de la ferme. La graine, très petite, est mélangée au sable, ce qui rend l'éparpillement plus régulier. Les semis sont aussi recouverts d'une mince couche de sable.

 

La plantation se fait au mois de mai ou au début de juin. On doit choisir les pieds les plus trapus, à feuilles vertes, à tiges épaisses, à racines abondantes.

 

Pour obtenir un alignement rigoureux on emploie une chaîne à mailles espacées de quarante centimètres. A l'aide d'un plantoir de bois, on met en terre un pied de tabac en face de chaque maille. Les lignes sont écartées de soixante dix centimètres.

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Soins culturaux.

 

Des binages fréquents ont pour but d'éviter la disparition de l'eau emmagasinée pendant l'hiver.

 

En juillet, quand le tabac a acquis un certain développement, on dégarnit le pied en enlevant les feuilles de la base sur une longueur de dix à quinze centimètres.

 

On procède plus tard à l'écimage qui empêche la formation de la fleur et on supprime les bourgeons qui se forment à l'aisselle des feuilles.

 

De cette façon, il ne reste pas plus de huit à dix feuilles, chiffre fixé par le règlement.

 

Les pieds mères qui doivent fournir les graines pour l'année suivante sont conservés par les planteurs désignés chaque année par l'administration. Ces pieds choisis parmi les plus vigoureux, ne sont pas écimés et fournissent les graines pour les semis de l'année suivante.

 

Les ennemis du tabac.

 

Les planteurs de notre région redoutent surtout un insecte: le vert gris qui ronge les jeunes plantes au voisinage du collet et un parasite végétal, l'orobanche rameuse, parasite des racines. Le ver est combattu en plongeant dans un bain arsenical le plant de tabac avant sa mise en place (il faut éviter de mouiller les racines).

 

Le seul moyen d'éviter les ravages de l'orobanche rameuse, c'est de semer de très bonne heure afin de pouvoir récolter dès le 15 août, époque à laquelle le parasite se développe.

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La rouille, le blanc, l'anthracnose sont aussi redoutés.

 

Il y a peu de temps, une maladie nouvelle a fait son apparition dans la région. Elle est due à un cryptogame. Le feu sauvage, ainsi appelle-t-on ce nouveau fléau, a déjà fait de grands dégâts.

 

Des cultivateurs ont été obligés d'enfouir une grande partie de leur récolte. La lutte contre ce terrible fléau s'organise.

 

 

Récolte et préparation des feuilles.

 

C'est dans le courant de septembre que la récolte s'effectue généralement. Les pieds de tabac coupés au ras du sol sont étendus sur la terre où durant quelques heures, ils flétrissent (on évite ainsi la brisure des feuilles).

 

Ils sont ensuite portés au séchoir où ils sont attachés le long de cordes fixées au toit et pendent en guirlandes. Les feuilles sèchent et peu à peu prennent la couleur tabac, puis elles sont détachées de la tige, triées, mises en paquets de vingt cinq ou manoques.

 

Les manoques sont mises en balles de deux cents et vers janvier/février, portées à l'entrepôt de Langon, qui, quelques mois plus tard, les livre à la manufacture de tabac de Bordeaux.

 

"L'entrepôt de Langon construit en 1905, fut, agrandi eu 1929 Le magasin occupe une superficie de 22.000 mètres carrés environ, il occupe plus de 100 ouvriers et ouvrières.

En 1932, il a reçu 2.500.000 kgs de feuilles provenant de 4 départements: Gironde, Landes, Hautes  Pyrénées, Haute Garonne et fournies par 2.300 planteurs.

Cette production a été payée plus de vingt millions de francs."  

 

Les diverses phases de la culture du tabac, sa préparation exigent un travail constant et des frais assez élevés. Aussi les planteurs du Bazadais négligent-ils forcément les autres productions de la ferme.

 

La culture du tabac, étant d'un bon revenu, les cultivateurs des côteaux et de la vallée de la Garonne qui s'y adonnent, sont de plus en plus nombreux. Dans bon nombre de communes des cantons de Bazas et d'Auros, tous les cultivateurs sont planteurs.

 

Le Bazadais y consacre environ mille hectares, ainsi répartis

Canton d'Auros : 540 hectares.

Canton de Langon : 230 hectares.

Canton de Bazàs : 106 hectares.

Canton de Grignols : 120 hectares.

Canton de Saint Symphorien : 3 hectares. (Statistique de 1932).

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LES PRAIRIES:

L'ELEVAGE DANS LE BAZADAIS, LA RACE BAZADAISE.

 

 

Le Bazadais est un centre important d'élevage de vaches laitières, de moutons, de porcs, de volailles. Il est le berceau d'une race de bovidés : la race Bazadaise bien connue et appréciée en Gironde et dans les départements voisins.

 

 

 Les prairies. Les éleveurs Bazadais nourrissent surtout leurs bestiaux avec l'herbe des prairies naturelles qui prennent un développement de plus en plus grand dans toute la région, même dans la forêt landaise où elles s'accroissent tous les jours au détriment des champs.

 

Elles sont surtout nombreuses et productives sur la partie inférieure des pentes des côteaux, au fond des vallées du Beuve, de la Bassanne, du Ciron, des petits ruisseaux et sur les bords de la Garonne.

 

Les pâturages, les herbages, les pacages occupent également une place importante.

 

Sur les plateaux et dans la vallée de la Garonne on trouve aussi des prairies artificielles (vesce, luzerne, trèfle incarnat) et on fait un grand usage pour l'alimentation des bovins, des fourrages verts, semés dans les "jouales" (trèfle violet, seigle, avoine, maïs fourrager cultivé aussi dans la lande) et de plantes racines (betteraves, navets, rutabagas).

   

 

 

Prairies et pâturages du Bazadais.

Superficie en hectares (nombres arrondis, Statistique de 1932)  
Cantons Prairies naturelle Prairie artif.  Pâturages, pacages,herbages  
Bazas  2.900 210 720
Auros  2.200 100 530
Langon 2.200 120 460
Grignols 1.580 60 380
St Symphorien 800 10 450
Captieux 600 110 5.800
Villandraut 220 60 570
Total 10.500 670 8.910

   

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LES BOVIDÉS.

 

Les bovidés sont très nombreux dans tout le Bazadais sur les côteaux, dans la vallée de la Garonne et même dans la région landaise où les troupeaux de vaches prennent une importance de plus en plus grande, remplaçant les troupeaux de moutons d'autrefois. C'est ainsi qu'à Saint Symphorien, en pleine forêt, on élève 400 vaches laitières qui produisent annuellement près de 140.000 litres de lait.

 

Sur les côteaux et dans la vallée, autour de Bazas, d'Auros, de Castets et de Grignols, on élève aussi les boeufs et les vaches de boucherie et de travail (race garonnaise surtout).

 

A Cazats, par exemple, à quelques kilomètres au nord de Bazas, sur 238 boeufs et vaches, la moitié est pour le travail (races Bazadaise et Garonnaise), l'autre moitié est constituée par des vaches laitières (bretonnes et hollandaises).

 

De nombreux veaux de deux à trois mois sont vendus pour la boucherie aux marchés de Bazas, d'Auros, d'Aillas, de Grignols et dirigés sur Bordeaux.

 

Le lait qui n'est pas consommé sur place est ramassé tous les jours par des camions qui le portent aux beurreries de Bazas, de Préchac, de Cazats, de Léogeats, de Noaillan et de Bordeaux.

 

Sur les plateaux argileux, la terre étant très dure à travailler, chaque métairie possède une paire de forts boeufs de travail (garonnais ou limousins) doublés d'une paire ou deux de vaches également destinées aux transports et labours.

 

Il se fait dans toutes les foires de notre région un grand commerce de boeufs, de vaches, de veaux.

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LA RACE BAZADAISE.

 

Le berceau de cette race est exclusivement girondin et bien limité à cette région 

Bazadaise dont l'aspect pittoresque, les caractères géologiques, les méthodes culturales présentent un cachet vraiment particulier. Bien que l'origine de cette race soit discutée et que certains auteurs, peut être insuffisamment documentés, voient dans le Bazadais, des origines appartenant au Garonnais, au Gascon et au Saint Gironnais, un observateur averti ne peut trouver ni dans l'ossature, ni dans le cornage, ni dans la robe, ni dans la conformation, ni dans le tempérament du Bazadais, des caractères de proche parenté avec l'une ou l'autre de ces races. 

 

Cette race bovine paraît implantée là, telle que nous la voyons, depuis très longtemps: là est son berceau et elle paraît tout à fait bien adaptée à la configuration du sol et aux nécessités économiques d'un pays qui forme dans ce département, une petite province de quelques lieues carrées à caractères bien tranchés.

 

Si nous confrontons le standard de la race et celui des autres races qu'on lui apparente, la plupart des caractères l'en éloignent. 

 

Cette tête courte et légère, ce profil à peine convexe, ce chignon arrondi à corne  elliptique sortant horizontalement avec sa teinte safranée, la ligne droite du dos continuée par un sacrum horizontal, la queue attachée dans la ligne du sacrum, une culotte parallélépipédique, la robe grise miroitée du taureau si différente de la Gasconne, les muqueuses claires, rien ne justifie la filiation à l'un des bovins qu'on lui donne pour ancêtre.

 

Le Bazadais est une véritable race à laquelle les éleveurs de ce pays se sont voués depuis plus d'un siècle, qu'ils ont réussi jusqu'en ces dernières années à protéger des métissages et croisements inconsidérés.

 

Malheureusement, trois écueils sont apparus depuis quelque temps qui risquent d'annihiler un si bel effort, si des mesures ne sont pas prises à bref délai:

 

1- la race, grâce à ses qualités pour l'exploitation forestière, ayant débordé dans les Landes, les éleveurs de ce département ont, pendant quelque temps, acheté les meilleurs taureaux du Bazadais.

2  En raison des hauts cours atteints par les veaux de boucherie, beaucoup de métayers ont voulu réaliser et n'ont pas conservé les géniteurs mâles, bien racés, qu'il est nécessaire de réserver pour la reproduction.

3 La sélection n'a pas été aussi rigoureuse qu'elle aurait dû l'être et les derniers concours accusent une proportion trop élevée de sujets insuffisamment purs.

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Un effort de redressement est nécessaire et il faut faire confiance à l'éleveur Bazadais, un des meilleurs soigneurs qui soit en France et très fier de son bétail, pour l'amener à reconstituer l'ancien effectif des géniteurs de race pure.

 

C'est qu'aucun bovin n'est capable de fournir à cette région des attelages de vaches qui, malgré leur taille moyenne (550 kilos), peuvent débarder dans les bois des fardeaux de 4.000 kilos.

 

Quant aux boeufs, ils ont hérité de l'énergie de la race et arrivent en taille et en poids à égaler les sujets de grande race: 800 à 900 kilos.

 

Par leur conformation, la musculature du dos, du rein et de la cuisse, les Bazadais sont estimés de la boucherie; ils s'engraissent  facilement et donnent une viande rapide et très appréciée, leur graisse est seulement un peu jaune.

 

Quant aux veaux, ils s'élèvent et engraissent facilement et donnent une chair très blanche. Ils arrivent au poids de 100 kilos à 10 semaines et sont très appréciés de la boucherie, soit à Bordeaux, soit à Paris.  

 

Pour arriver à ce résultat, le lait de la mère, médiocre laitière, est insuffisant et on lui adjoint généralement une bretonne.

 

Les Bazadais forment un effectif de plus de 10.000 têtes.  

 

Les principaux centres d'élevage du Bazadais pur sont en Gironde les cantons de Bazas, de Captieux et de Grignols.  

 

L'amélioration de la race est dirigée par un Herd Book, subventionné par l'Etat et le département. Un concours itinérant, où les animaux sont appréciés par pointage et un concours du deuxième degré ont lieu chaque année.  

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LA RACE OVINE.

 

A l'époque où le Pin maritime n'avait pas encore envahi la lande, la ressource principale de la région landaise était l'élevage des moutons et des brebis. Les troupeaux étaient autrefois très nombreux dans les cantons de Saint Symphorien, de Captieux, de Villandraut.

 

Dès son enfance et toute sa vie, le berger landais conduisait dès l'aube ses brebis dans les immenses étendues incultes transformées en marécages, durant les trois quarts de l'année.

 

Pour surveiller ses bêtes souvent cachées sous l'épaisse végétation sauvage et pour les rassembler plus facilement parmi les lagunes, il était monté sur des échasses et toute la journée, assis sur un long bâton, il filait la laine ou tricotait, quand il ne jouait pas, pour se distraire, de la cornemuse, pendue à son cou.

 

Le soir, il enfermait ses bêtes dans la bergerie au toit de chaume perdue dans les bruyères et regagnait à grandes enjambées sa demeure parfois très éloignée, maisonnette basse, de construction grossière, où il ne restait que la nuit.

 

Sa condition était misérable et sa vie bien solitaire et bien monotone. Toute son

 existence se passait dans la lande et ses seuls compagnons étaient son troupeau et son chien, son bon chien qui souvent l'aidait à défendre ses bêtes contre les loups.

 

La lande marécageuse n'existe plus elle a fait place à la forêt de pins et l'échassier landais a disparu, le berger est devenu gemmier, le roi de la lande a été détrôné par le roi de la forêt.

 

Il y a encore des troupeaux, mais en nombre beaucoup moins grand qu'autrefois et cela pour plusieurs raisons : la difficulté de trouver des bergers a obligé beaucoup de propriétaires à vendre leurs moutons, l'herbe pousse peu dans les bois et les terrains incultes devenant de plus en plus rares, il a fallu se débarrasser des bêtes faute de pacages où les mener paître; enfin on reproche aux moutons de manger les jeunes pousses des pins et d'empêcher le développement de la forêt.

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Mais, on ne se rend pas suffisamment compte que le mouton est le meilleur débroussailleur et le plus économique et surtout que son fumier très fertilisant, manque énormément aux champs de seigle et de maïs, enfin, dans la période de mévente des bois et des résineux qui se prolonge, le revenu du bétail ovin ne serait pas à dédaigner.

 

Pour ces diverses raisons les Landais devraient, reconstituer leurs troupeaux. La race Landaise est rustique et bonne marcheuse, mais peu précoce. On ne trouve guère que des brebis très peu de moutons, brebis blanches à tête nuancée de jaune, de taille moyenne. Le rendement en viande est inférieur à celui des autres races françaises et la toison est de faible valeur.

 

Mais il est possible d'obtenir une amélioration en viande et en laine par un croisement avec la race Berrichonne, par une nourriture meilleure et plus abondante, par la destruction des parasites et le traitement des maladies contagieuses (tuberculose, piétin et fièvre aphteuse).

 

Les troupeaux sont exploités à peu près exclusivement pour la fourniture du fumier et la production des agneaux. La brebis landaise est bonne nourrice. A trois mois, les agneaux pèsent couramment sept kilos. Ils sont dirigés sur Bordeaux.

 

Chaque année, on conserve un certain nombre d'agnelles pour remplacer les vieilles mères et les brebis vendues à la boucherie à l'époque des vendanges.

 

 

LES TROUPEAUX TRANSHUMANTS.

 

Chaque année, des troupeaux descendent des Pyrénées et viennent hiverner chez nous.  Ils arrivent vers la fin octobre et repartent au mois d'avril et de mai. Ils s'installent généralement dans les vignobles de la vallée de la Garonne et des côteaux. Les propriétaires les logent, fournissent la litière et profitent du fumier. Malheureusement ces troupeaux apportent avec eux et disséminent la fièvre aphteuse qu'ils ont prise en cours de route.

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L'ESPECE CHEVALINE.

 

Grâce à ses pâturages le Bazadais était autrefois un centre important de production d'un chevaI léger de voiture ou de selle genre tarbais.

 

Les progrès de la traction automobile réduisent de plus en plus cet élevage et on n'élève plus que quelques chevaux légers autour de Bazas et quelques chevaux de trait.

 

Les mulets et les mules de moins en moins nombreux ne sont pas élevés dans la région, ils sont achetés aux grandes foires des Landes (Saint Justin et Labouheyre).

 

Les ânes sont rares, ils sont importés d'autres régions ou encore d'Espagne ou d'Afrique, la plupart du temps par les nomades.

 

 

RACE PORCINE.

 

Les porcs sont nombreux dans tout le Bazadais. Chaque famille en élève un, deux et même trois, suivant le nombre de personnes qui vivent à la ferme. Ces porcs sont achetés jeunes aux foires de la contrée ou à des marchands qui reçoivent des animaux des diverses régions d'élevage (Pyrénées, Massif Central, Charente, Dordogne).

 

Quelques porcheries assez  importantes se sont installées dans les centres où existent des laiteries à Léogeats par exemple. Elles fournissent les charcutiers de la région et celles de Bordeaux.

 

 

ANIMAUX DE BASSE COUR.

 

Il. y a de nombreuses volailles partout. Chaque ferme en possède en moyenne de 50 à 100 têtes (poules, dindons, pintades, canards, oies). Ces volailles sont vendues ainsi que les oeufs aux marchés et aux foires et donnent aux métayers des revenus intéressants. La poule landaise est rustique, bonne pondeuse et sa chair est très estimée.

 

A Saint Symphorien, une des communes qui élève le plus de volailles, on comptait en 1932, environ 8.000 poules, 50 oies, 475 canards, 550 dindons, 200 pintades, 800 pigeons, 400 lapins.

 

A Uzeste, près de Villandraut, il y a plusieurs établissements avicoles importants.

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L'APICULTURE.

 

L'élevage des abeilles a toujours eu, dans la région landaise surtout, un grand développement.

 

L'acacia, les jardins, les prairies, la bourdaine et surtout la bruyère violette et rose de nos landes fournissent des fleurs mellifères les plus appréciées des abeilles.

 

 Il n'y a pas très longtemps, on ne trouvait encore dans la forêt que la vieille ruche, sorte de panier grossièrement tressé en forme  de vase renversé, ouvert à la base, arrondi au sommet et  étranglé aux deux tiers de la hauteur. Ce panier était rendu  hermétiquement clos par un enduit de bouse de vache et un toit de paille ou de fougère le recouvrait.

 

Les abeilles se plaisaient dans ce panier et elles y déposaient une assez grande quantité de miel et de cire. Mais l'extraction était difficile, il fallait asphyxier les pauvres bêtes. Quand elles étaient toutes tombées, la ruche était vidée de son contenu; miel, cire, abeilles mortes ou endormies, couven et pollen tout était mis dans les barriques et vendu à des chiffonnier à un prix presque toujours infime.

 

Le miel obtenu n'était pas d'une grande valeur alimentaire présentait même souvent un goût désagréable.

 

Il existe encore aujourd'hui de simples propriétaires d'abeilles, qui emploient les vieux procédés dont nous venons de parler, mais les véritables apiculteurs sont de plus en plus nombreux dans lande et sur les côteaux. Ils utilisent des ruches à cadres de différents modèles et font eux mêmes l'extraction du miel à l'aide d'un matériel perfectionné. Ils obtiennent un miel très pur et très clair.

 

Le miel de bruyère est surtout apprécié ; son goût assez accentué n'est pas déplaisant; il convient parfaitement à la fabrication du pain d'épice et peut soutenir la comparaison avec les meilleurs miels de France.

 

La cire de notre région est très recherchée à cause de sa belle couleur et de son parfum.

 

De nombreux essaims sont recueillis. Ceux qui ne sont pas conservés pour former de nouvelles ruches sont vendus aux pays du nord ou expédiés dans le nord de la France.

 

Certains apiculteurs se livrent même uniquement à l'élevage des essaims pour la vente.  

L'élevage dans le Bazadais.
Statistiques de 1932.

Plus de 40.000 animaux sans compter les volailles.

Auros Langon Bazas Grignols Captieux Villandraut St Symphorien Totaux
Chevaux < 3 ans. 40 26 53 24 22 30 4 199
Chevaux > 3ans. 421 748 330 160 84 210 172 2.125
Mules. 3 51 36 22 15 52 164 343
Anes. 18 110 86 6 3 39 23 285
Taureaux. 40 17 46 17 11 10 12 153
Boeufs. 637 406 200 82 20 69 115 1.529
Vaches. 3.012 2.469 4.412 2.185 1.624 1.938 1.395 17.035
Veaux et Velles. 1.484 637 1.135 1.046 445 242 295 5.284
Brebis. 180 120 90 50 600 1.399 2.170 4.609
Moutons. 35 " " " 80 90 475 680
Porcs 1.827 1.423 2.425 936 530 1.232 840 9.213

 

 

 

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Réalisée le 17 décembre 2003  André Cochet
Mise ur le Web le   décembre 2003

Christian Flages

Table des matières.