Les champignons  de la

    hêtraie relique     du

Ciron.
Par Jacques Guinberteau.
Unité de Recherche Mycologie. MYCSA - UPR- 1264  INRA – Bordeaux.

Deux autres documents commentés lors de la Conférence présentée à Bommes le premier juin 2006 sont visibles à :  

Les images de cette page.
Les Champignons  de la Hêtraie du Ciron.

Les Champignons  des dunes Atlantiques.

 

Parmi les milieux ou habitats les moins connus en Gironde et les plus inédits sur le plan mycologique que l’on puisse trouver dans la région,  nous pouvons citer notamment :

Les forêts-galerie ou ripisylves à base dominante de feuillus (comme le chêne pédonculé), réfugiées habituellement sur les rives des affluents ou cours d’eau landais, au tracé sinueux, qui serpentent et drainent la haute lande.

Dans cette catégorie d’écosystèmes, la remarquable vallée du Ciron tient une place d’honneur, avec sa hêtraie relique installée  sur les flancs des gorges karstiques qui entaillent profondément le plateau landais et sud Gironde. 

Sur le plan écologique la hêtraie du Ciron est incontestablement une particularité qui tient au fait que très généralement, dans le massif landais, la ripisylve est constituée majoritairement de chênes pédonculés ou de chênes tauzin. 

La présence du hêtre à basse altitude sous climat landais peu favorable à cette essence ombrophile, et sur sables calcarifères, est unique et apporte un cortège d’espèces fongiques tout à fait remarquable. 

Au sein de ce cortège de champignons très diversifiés, nous citerons quelques exemples parmi les plus remarquables notamment les mycorhiziens fageticoles et calcicoles*. Il s’agit de champignons qui vivent en symbiose obligatoire avec leur hôte, ici le hêtre ! 

De plus l’originalité de cette flore mycologique tient aussi au fait de la conjonction du hêtre et du sous-sol calcaire avec la présence d’un karst recouvert de sables calcarifères, à basse altitude sous climat landais ! 

De fréquentes prospections effectuées depuis plusieurs années nous ont révélé la présence de nombreux cortinaires, inocybes, lactaires, russules et amanites.

Parmi ces espèces, quelques unes sont remarquables ou rares dans la région, même très rares au plan national, elles sont présentées dans cette page.

Ce n’est pas en tant qu’habitat que la hêtraie du Ciron est exceptionnelle, mais ce qui est remarquable et qui en fait l’intérêt  patrimonial, c’est 
sa marginalité écologique et phytogéographique

D’ailleurs, la diversité de son cortège fongique en fragile équilibre avec son hôte, le hêtre, et la présence d’espèces de champignon rares ou à haute valeur patrimoniale, sont des arguments complémentaires en faveur de sa protection, vu son intérêt avant tout régional. 

La hêtraie des gorges du Ciron se rapproche des forêts de ravin à tilleul et à érables dite du Tilio Acerion.  C’est une formation retenue comme prioritaire par la directive européenne Natura 2000.

*Fageticole & Calcicole : se dit pour les espèces liées au hêtre et préférant les sols calcaires.

Les images sont propriété de Jacques GUINBERTAU, 
prière de lui signaler la copie et l'utilisation éventuelles à guinbert@bordeaux.inra.fr.
  
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Exemple de Fiche descriptive.

Hêtraie du Ciron.

 

Et ses quelques hêtres qui ont échappé à la tronçonneuse et à la réduction de l’espace de la hêtraie relique au profit de l’enrésinement au ras des gorges du Ciron. 

Agaricus parvitigrinus.
Guinberteau & Callac.

Nouvelle espèce d’Agaric, découverte par J. Guinberteau, et observée depuis une quinzaine d’années, dans la Vallée du Ciron : lieu d’origine de la découverte. 
Il s’agit d’une toute petite espèce, appartenant à la section des Agarics fortement et rapidement jaunissants (Section Xanthodermatae) réputés toxiques (mais non mortels !!!) . Ses lames sont d’un beau rose vif ou rose chair comme beaucoup d’agarics.

Agaricus phaeolepidotus.

  Agaric peu fréquent voire rare, appartenant aussi aux agarics jaunissants toxiques, malgré son jaunissement modéré et fugace (Section Xanthodermatae). Cette espèce qui pousse en forêt comme la précédente, aime bien les ripisylves, et taillis de feuillus mélangés, notamment avec les robiniers (Robinia pseudoacacia).  

Amanita echinocephala.

      Très belle amanite blanche, à la silhouette élégante, élancée, caractérisée par la présence de verrues pyramidales ornant le dessus du chapeau. Ses lames ou lamelles à reflet vert glauque sont aussi un bon critère pour la reconnaître. 
Cette espèce calcicole et thermophile est peu courante en Gironde, et la vallée du Ciron avec ses affleurements calcaire représente l’un de ses rares berceaux d’élection en Gironde !  

Amanita pantherina.

L’Amanite panthère est  très toxique, et sans être aussi  sporadique que la précédente, cette espèce n’est pas fréquente partout. 
Elle est présente notamment dans la vallée du Ciron. Cette espèce qu’il vaut mieux savoir reconnaître, est surtout caractérisée par ses verrues farineuses ponctiformes très blanches, ornant le chapeau d’un beau lie de vin - acajou
.  
A la base du pied on peut y voir une volve très blanche en bourrelet circoncis, surmonté de bracelets également très blancs.

Boletus depilatus.

 Cette espèce appartenant aux « bolets » a été découverte que très récemment, réputée jusqu’à présent comme une espèce peu fréquente et longtemps ignorée. 
Sa présence aujourd’hui régulière dans le Sud-Ouest de la France et notamment dans la vallée du Ciron, semble être en relation avec l’évolution et le réchauffement du climat, en raison de ses exigences de xero-thermophilie. L’espèce possède un chapeau feutré et  cabossé buriné longitudinalement.

Quoique comestible, ce champignon est plutôt à protéger au niveau de ses biotopes.

Boletus erythropus.

Très beau bolet à pied rouge,  bon comestible de surcroît en dépit de son intense bleuissement.  Fréquente plutôt les vieilles chênaies acidophiles ou les petites forêts-galeries à base de feuillus mélangés. Son chapeau d’une belle teinte châtain foncé à bai velouté,  évite toute confusion avec le « bolet de Satan » aux pores également rouge vif, mais au chapeau blanc !

Boletus luridus.  
var.  primulicolor 

 

Rare variété jaune d’or ou jaune primevère, d’un bolet bien connu : le bolet « blafard » (Boletus luridus). Ce sujet unique a été trouvé dans la vallée du Ciron.

  Boletus pulverulentus.
 
var. sublateritius.   
Guinberteau & Lannoy.

  Nouvelle variété de bolet découverte par J. Guinberteau dans la station princeps : la vallée du Ciron. 
Il s’agit d’une très belle espèce, véritable « palette de peintre » par ses couleurs bigarrées et son chimisme très réactif au toucher
En effet, c’est l’espèce de bolet la plus réactive avec  « l’indigotier » (Gyroporus cyanescens), et sa chair jaune devient  très rapidement bleu outre mer à indigo puis noirâtre dès la manipulation.

Boletus rhodoxanthus.

Magnifique et rare bolet, massif et robuste, au pied souvent épais et obèse, à la chair jaune soutenu, caractère qui lui a valu son nom « Bolet rouge et jaune ». Son chapeau teinté d’une belle couleur rose groseille permet d’éviter de le confondre avec le Bolet de Satan (Boletus satanas). Cette espèce calcicole, aime bien les terrasses bien exposées de la vallée du Ciron.

Elle n’est pas recommandable pour la consommation.

 Coprinus disseminatus.

  Nulle autre espèce n’est capable de s’agglutiner avec une telle densité de « chapeaux » pour fructifier en troupe à la base des troncs ! Son nom est bien choisi, et comme tout autre coprin sa vie est très brève et éphémère et il faut être là au bon moment pour le photographier !!!

 Coprinus picaceus.

C’est le « coprin pie » en raison de ses ponctuations claires presque blanches parsemant le chapeau, dont la couleur foncée rappelle celle du plumage de l’oiseau. Espèce rapidement déliquescente et éphémère, comme la plupart des coprins, elle ne présente aucun intérêt de comestibilité, malgré son innocuité. C’est une espèce typiquement fageticole, qui « aime le hêtre » et sa litière de feuilles mortes.

Cortinarius delibutus.

 Cortinaire peu fréquent,  des forêts hydromorphes inondables ou marécageuses, il vit en association avec le bouleau. Lames d’un beau violet azuré, contrastant par rapport au chapeau jaune vif à ochracé.

 

 Cortinarius sodagnitus.

 Les cortinaires représentent à la fois les plus majestueux des champignons mais aussi le symbole de l’extrême biodiversité !!! 
En effet, c’est plusieurs milliers d’espèces que l’on a identifiés rien que sur notre territoire national, et cette espèce ici est l’une de ses représentants. 
D’un joli mauve feutré à visqueux selon l’humidité ambiante, l’espèce donne sur le chapeau, une magnifique réaction colorée rose-framboise à rouge–groseille vif  aux alcalis, comme la soude ou la potasse. 
C’est un outil bien utile pour reconnaître cette espèce dans l’extrême complexité de la classification des cortinaires. C’est une espèce peu répandue, fidèle à la vallée du Ciron, sur les sols argilo-calcaires de fond de ravin.

Crepidotus crocophyllus.

Magnifique espèce pleurotoïde (sans pied, en forme de coquille) lorsque l’on a la curiosité de la retourner de son support ligneux (branches mortes ou vieux troncs). En effet sur le frais,  ses lames sont d’une belle teinte vive saumoné abricot, coloration vite évanescente par vétusté. Espèce assez rare, à protéger en raison de la disparition de ses biotopes.

 Crepidotus mollis.

 Les crépidotes aux formes conchoïdes ou pleurotoïdes, comportent plusieurs espèces en France. Cette espèce est l’une des plus communes, sur les bois morts de feuillus. Un indice pour la reconnaître : son chapeau possède une cuticule pelliculaire gélatineuse facile à séparer.

Cyathus striatus.

Autre espèce singulière de champignon, qui montre au passage ce que le « monde fongique » a inventé comme ingéniosité de formes et d’adaptations. 
Il s’agit d’un petit champignon grégaire (vivant en troupes ou colonies), en forme de « cornet de dragées » et striés à l’intérieur, chez cette espèce . 
A l’état immature, chez les jeunes exemplaires on peut remarquer la présence d’un opercule ou membrane, obturant la cavité renfermant les spores contenues dans des sacs appelés « péridioles ». 
Les cyathus sont des champignons proches des « vesses de loup » malgré une morphologie quelque peu différente.

Cystolepiota pulverulenta.

 Remarquable espèce de lépiote « enrobée de crème chantilly » à l’état jeune, dont la magnificence  ne peut être que fixée sur la pellicule photo, tellement l’espèce est fragile par sa pruine et sa blancheur nivale ! 
Peu commune, elle agrémente les sous-bois de la vallée du Ciron.

 

Echinoderma aspera.

  Proche des lépiotes, cette espèce du genre Echinoderma est d’une taille respectable par opposition aux petites lépiotes. 
Ses verrues pyramidales dressées
, ornant le dessus du chapeau sont remarquables. 
Ses lames fourchues et d’une densité extrême
sont aussi un second critère de reconnaissance.

Entoloma araneosum.

Espèce rare parmi le genre Entolome aux innombrables espèces, très difficiles à identifier.  
Cette espèce possède des caractères microscopiques originaux, et un chapeau ornementé de soies constituant un tomentum aranéeux, comme son nom l’indique !

Galerina marginata & Pluteus spp.

La vallée du ciron avec ses forêts-galerie, offre un spectacle incroyable à qui sait regarder, que l’on soit contemplatif ou mycologue naturaliste et à fortiori les deux à la fois !

La biomasse végétale au niveau des vieux troncs moussus couchés au sol ou abattus par les tempêtes successives, offre un terrain nourricier de prédilection fantastique où tout ce p’tit monde fongique explose au niveau de sa biodiversité.

Ici sur ce cliché, un tout petit aperçu de ce que l’on peut trouver sur un simple tronc au plus profond d’un sous-bois de la vallée du Ciron. Osons imaginer et rêver un instant ce que serait comme paradis fongique, les quelques espaces épargnés par la tronçonneuse du forestier !!!!

La gestion non conservatrice de l’espace forestier nous emmène tout droit vers la catastrophe.

 Hohenbuehelia geogenia.

  Champignon sans pied différencié, d’allure pleurotoïde ou d’oreille, peut être facilement confondu avec les pleurotes comestibles. 
Espèce peu fréquente, aime bien les vieilles futaies de hêtres, de charmes ou tilleuls. 
Les écosystèmes forestiers du Ciron, lui offrent encore une possibilité de s’y maintenir. Comestibilité sans intérêt.

 Inocybe grammata.

 Les inocybes représentent tout un  monde mycologique fort complexe, et d’identification difficile. 
Ici à titre d’exemple et d’illustration, nous avons choisi une espèce peu commune, mais fidèle dans la vallée du Ciron, sur sol calcaire. 
La quasi totalité des inocybes sont de redoutables toxiques.  

  Lactarius lilacinus.

Rare espèce de lactaire, à la taille modeste, mais aux couleurs vieux rose +/- lilacin typique. 
Ce lactaire hygrophile des sous-bois marécageux des fonds de vallées alluviales, est inféodé exclusivement à l’aulne qui est son arbre-hôte, par symbiose racinaire ectomycorhizienne.

Lactarius luridus.

 Espèce peu commune, hygrophile, se distingue des autres lactaires à  lait violascent par l’intensité et rapidité du virage de la couleur initiale du lait à la cassure. 

 

 Lepiota cristata.cliché N° 3838 .jpg

 Comme beaucoup de petites lépiotes, cette modeste espèce est très toxique et ne doit pas être consommée. 
C’est une espèce fréquente des lisières forestières dans l’herbe « grasse et les orties, ou les ourlets nitrophiles. 
De plus l’espèce possède une odeur forte, peu engageante et caractéristique, dite «  de baudruche ou plastique ».

Lepiota fulvella.

 Espèce de diagnostic délicat, appartenant au complexe des lépiotes à spores éperonnées ou en cul de sac différencié
Non comestible, cette espèce est une fidèle des taillis nitrophiles de la vallée du Ciron.

 Lepiota selinolens.  
Guinberteau & Redeuilh.

 Espèce nouvellement découverte et signalée quasi simultanément en plusieurs régions de France, elle est bien présente dans la vallée du Ciron en plusieurs stations. 
De diagnostic délicat pour la séparer des autres espèces de petites lépiotes qui lui ressemblent, elle peut néanmoins être facilement reconnue par sa forte et remarquable odeur de persil ! 
Espèce non comestible, probablement toxique.

Lépiotes diverses espèces en comparaison.

Biodiversité au sein des Lépiotes.

Ces clichés comparatifs et synoptiques, montrent un petit aperçu de la biodiversité fongique au sein d’un même genre : Lepiota (lépiotes sensu lato), que l’on peut trouver dans la riche vallée du Ciron ! 
Toutes ces espèces  de petites lépiotes, diversement colorées, sont souvent de redoutables toxiques, mais participent activement à l’équilibre fonctionnel de l’écosystème.

Leucoagaricus pilatianus.

 Espèce rare, que l’on peut trouver fidèlement dans la vallée du Ciron, dans les sous-bois frais, humide et enrichis par accumulation de matière organique. 
Son identification est affaire de spécialiste, mais une belle réaction macrochimique verte et intense sur le chapeau, soumis aux vapeurs d’ammoniaque, peut aider à mettre sur la voie du diagnostic ! 
Espèce non recommandable pour la consommation.

 Leucoagaricus croceovelutinus.

 Comme l’espèce précédente cette espèce de lépiote s.l. est relativement peu fréquente, devenue même rare par suppression des très vieux robiniers (Robinia pseudoacacia) qui lui offrent son substratum nourricier préférentiel. 
Cette lépiote décrite assez récemment de différentes régions de France,  réagit en rouge vermillon au moindre froissement de ses lames ou écorchure de sa chair.

Leucoagaricus gauguei.

Lépiote thermophile et précoce, peu commune et bien représentée dans la vallée du ciron, en présence des nombreux robiniers encore présents, sur sables calcarifères.

 Leucoagaricus ionidicolor.

C’est l’une des espèces remarquables de la vallée du Ciron. Très rare, cette lépiote ne comptabilise que quelques rares stations en France qui tiennent sur les doigts d’une main. D’une magnifique et rare teinte veloutée violet-mauve vif, cette espèce à haute valeur patrimoniale, dont seulement deux stations découvertes dans la vallée du Ciron, démontre l’intérêt  de la préservation de ce territoire unique.

Leucoagaricus jubilae.

Espèce de petite lépiote singulière à la fois par sa rareté, et son chimisme surtout. 
En effet c’est la lépiote aux « 4 couleurs » : elle devient rouge sanguinolant au toucher, elle jaunit dans l’humidité sous la rosée matinale, elle verdit violemment avec l’ammoniaque, elle noircit dans la vétusté ! 
Nous la trouvons régulièrement très tôt en saison, consécutivement aux périodes chaudes et humides, dans le bassin du Ciron, sur sables calcarifères.

Leucoagaricus purpureorimosus.

Espèce peu répandue habituellement, mais fidèlement présente dans les forêts du bassin du Ciron et de ses affluents. Cette lépiote de diagnostic délicat, demande une grande expérience pour aboutir à une identification fiable !

 

 Leucocoprinus brebissonii.

 Jolie petite lépiote, fluette et élégante, au chapeau strié sur sa marge, ressemblant à un petit coprin mais aux lames blanches (et non pas noires comme les authentiques coprins !). Espèce assez répandue, ténue,  sans valeur culinaire !

Macrolepiota procera.

 C’est la « grande coulemelle » par excellence ou la lépiote élevée. 
Comestible réputé
et recherché, elle aime bien surtout les milieux herbeux assez ouverts comme les landes à genêt , les jachères ou les lisières et clairières forestières. 
Elle fait partie du « paysage mycologique » de la vallée du Ciron !

Melanophyllum haematospermum.

  Il peut paraître étonnant de parler de lépiote pour cette espèce exceptionnelle, aux lames d’un rouge sang vif !!! Pourtant cette espèce fait bien partie des lépiotes, même si le mycologue a voulu l’en séparer en la nommant autrement ! 
Espèce assez rare, de taille modeste, non comestible.

Otidea onotica.

 C’est « l’oreille de lièvre » à la forme singulière, et facile à reconnaître. 
Comestible après cuisson,
comme beaucoup d’ascomycètes.  

Phylloporus pelletieri ou P. rhodoxanthus.

Il peut paraître étonnant de parler ici de « bolet à lames » ! Et pourtant il s’agit bien d’un authentique bolet, d’affinité taxinomique très proche du bolet subtomenteux (Xerocomus subtomentosus),  ou du bolet à chair jaune (Xerocomus chrysenteron), etc.

Cette rare espèce qui possède de vraies lames, quoique plus ou moins anastomosées transversalement, établit au sein de la classification, un véritable pont charnière entre les vrais bolets à tubes et pores d’une part, et les autres boletales lamellés comme les gomphides ou les paxilles d’autre part.

Pluteus phlebophorus.

 Espèce de taille modeste, au chapeau fripé, relativement courante appartenant au genre plutée.
Ces espèces qui sont des champignons saprotrophes, vivent sur le bois mort ou vieux troncs ou branches tombées au sol.

Pluteus poliocnemis.

 Rare espèce de plutée, présente dans la hêtraie relique du Ciron, avec seulement deux récoltes en Gironde et sans doute en Aquitaine !

Identification seulement possible, grâce au microscope.

Rugosomyces ionides.

Belle espèce aux couleurs attirantes d’un mauve bleuté porcelaine, proche des tricholomes (genre Rugosomyces ou Calocybe s.l.). 
Son odeur typique et assez forte de farine fraîche
ou rappelant le « tissu de velours côtelé » ! permet d’asseoir un diagnostic avec plus de sûreté.  
Espèce régulièrement rencontrée et observée par nous-même dans les forêts galerie de la vallée du Ciron.

Xerocomus armeniacus.

C’est le bolet « couleur abricot » qui n’est pas l’espèce la plus commune dans ce complexe des bolets au chapeau sec velouté, mais souvent +/- envahi de teintes rougeâtres. Son pied à base cannelle orangé sur son tiers inférieur, permet de le reconnaître. Sans intérêt de comestibilité !

Exemple de Fiche descriptive. avec  Inocybe grammata. doc &  cliché.


La fiche descriptive (macroscopie et microscopie), montre un aperçu du travail d’investigation du mycologue, pour aboutir au difficile diagnostic de l’identification taxinomique.

Ceci est le point de départ de toute étude de recensement des espèces ou d’évaluation de la biodiversité fongique d’un territoire donné. 

Pour « le Ciron », nous découvrons toujours de nouvelles espèces fongiques depuis plus de quinze ans d’étude !  

Jacques Guinberteau.

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Réalisée le 30  août  2004  André Cochet
Mise ur le Web le        2004

Christian Flages