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Tomates. 4 août 2006        
           

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Sud ouest 4 août 2006

PUJOLS‑SUR‑CIRON. 350 variétés de tomates seront exposées dimanche.

Les tomates anciennes contre-attaquent.

Landiras, Pujols, Bommes... Une espèce de drôle de réseau a été créé en Sud‑Gironde par des jardiniers collectionneurs autour de leur légume de prédilection : la tomate !

La tête pensante se nomme Roland Robin, un ancien cadre bancaire de 61 ans qui démarra sa carrière allées de Tourny, à Bordeaux, et la termina il y a peu comme directeur à Cherbourg. Lui et ses amis collectionnent les tomates roses, jaunes, vertes, noires, orange, blanches, ou cerise. Soit 400 variétés différentes cultivées avec amour à Landiras et bientôt à Bommes.

« La tomate c'est formidable ! Vous en avez de toutes les couleurs et de toutes les formes, avec des feuillages différents, et des goûts différents », explique Roland Robin avec la ferveur de l'initié. « A midi par exemple je dégustais quatre variétés de tomates que je ne connaissais pas, chacune avait une saveur originale. »

Sa tomate la plus ancienne c'est la Pomme Rouge de Montpellier qui remonte à 1793: « C'est une petite tomate que j'essaye pour la première fois cette année, je ne l'ai pas encore goûtée.

J'ai aussi des tomates d'actualité, la Rouge d'Irak, la Jérusalem, la Géante Syrienne. J'en ai une qui est mûre et qui sera exposée dimanche. »

Réseau mondial.

Plus étonnant, pour Roland Robin et ses amis, la tomate ne s'arrête pas au simple plaisir de jardiner. «Je n'achète pas beaucoup de graines en France, je commande depuis longtemps par internet. Une vraie mine d'or ! »

C'est ainsi que les graines des tomates qu'il fait déguster proviennent des États-Unis, d'Allemagne, d'Autriche. Elles viennent aussi d'échanges avec d'autres amis jardiniers de Suisse, de Belgique, du Canada.

Une véritable mondialisation de petits sachets de graines. Des amis de retour de Chine et du Liban lui en ont aussi ramené. Lui, en envoie à ses copains Espagnols :

«Là bas il n'y a que des variétés industrielles. Donner des graines cela convainc les gens de s'intéresser à ces variétés anciennes. »

Des graines qu'il faut chaque année récolter, faire sécher et mettre en sachet pour les échanger. « je n'ai même plus le temps d'aller à la pêche. je suis parti à Berlin dernièrement, j'y ai de la famille. On a emmené là‑bas quarante kilos de tomates. » Heureusement, pour ce qui est de la cuisine, la partie est réservée à son épouse Michèle qui innove en préparant de superbes tartes multicolores aux saveurs multiples.

« Chaque année, une centaine de variétés anciennes disparaissent. Une perte pour le patrimoine végétal ! »

Hors la loi.

Mais cette culture légumière s'accompagne aussi pour cet ancien cadre d'un certain militantisme. « Il y a certaines variétés qui sont considérées comme hors la loi », assure‑t‑il. « Pour qu'une graine de tomate puisse être commercialisée en dehors des jardiniers amateurs, il faut que la variété soit inscrite au catalogue officiel édicté par les semenciers; ». Le problème, c'est que ce catalogue comprend à 80 % de variétés hybrides dites modernes. Roland Robin y voit là la raison du désintérêt pour les variétés anciennes, une raison essentiellement financière puisque liée aux pratiques commerciales des grands semenciers. « Sur l'ensemble des légumes, chaque année vous avez une centaine de variétés anciennes qui disparaissent de ce catalogue. C'est une perte totale de patrimoine. Et qu'on ne me fasse pas croire qu'une tomate, parce que la graine vient d'Argentine ou de Russie est dangereuse pour le consommateur français »

Pascal Vallade.

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